« 4 euros et quelques », réponse de NKM à une question posée par un auditeur d’Europe 1. Pour Nathalie Kusciusko Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy, le « candidat du peuple », le ticket de métro parisien couterait donc un peu plus de 4 euros. Elle a toutefois fait un mea culpa bancal pour se sortir de ce mauvais pas, en prétextant qu’elle connaissait le prix de choses qu’elle achetait, par conséquent on peut en déduire qu’elle ne prend jamais le métro ou bien alors en fraudant ? Elle a d’autant plus voulu jouer avec la corde de l’émotion en disant qu’elle connaissait combien lui coutait un paquet de couche culotte pour bébé, cependant cette annonce a fait pschitt.


Le fait peut paraître anodin mais il est révélateur d’un grave problème de société. Les élites qui nous gouvernent n’ont aucune notion de la vie quotidienne de leurs contribuables. Comment un candidat peut se dire « du peuple » si celui-ci ne connaît rien de lui ? Nicolas Sarkozy est complètement hors des réalités. Avec sa femme, il se la joue modeste, mais Monsieur Tout le Monde ne peut pas faire collection de Rolex ou de Breitling à plus de 30.000 euros pièces. Pour son anniversaire, Carlita lui a offert un très joli spécimen, sobre, élégant, passant inaperçu mais ne vous fiez pas aux apparences, la Patek et Philippe en or gris vaut plus des 43.000 euros.

 

Proches du commun des mortels ? Il suffit de voir son train de vie pour constater que le peuple traîne à l’allure d’une locomotive peinant à avancer tandis que le président roule lui à plein régime à la vitesse d’un TGV.

 

Il mange au Fouquet’s, restaurant de luxe de la capitale où le menu comprenant entrée plus plat de résistance avoisine les 100 euros, d’avantage si on y ajoute apéritif, vin et dessert. A côté de cela, les Restos du Cœur n’en voient pas la fin avec des pensionnaires toujours de plus en plus nombreux. Il endosse des costumes à plusieurs milliers d’euros, découpés par des stylistes, alors que des millions de personnes chinent dans les friperies ou procèdent à des trocs pour pouvoir se vêtir correctement.

 

Les jets privés, les yachts de luxe de ses amis milliardaires et les hôtels fastueux qu’il emprunte pour ses vacances sont à des années lumières des familles devant scruter les bonnes occasions sur internet pour partir à moindre frais afin d’éviter de gangrener le budget alloué au loyer, aux charges et à l’alimentation. La majorité des français utilisent le train ou les compagnies low-cost, les mêmes qui réduisent le confort pour que les actionnaires augmentent le leur.

 

Campagne oblige et opération séduction, il se montre à la cantine de l’usine avec les ouvriers où il prend un ton faussement concerné aux problèmes du chômage et à la fermeture potentielle des portes qui risque d’avoir lieu dans les mois qui suivent. Ce que Sarkozy aurait dû faire, c’est l’Actor Studio, il aurait eu une belle carrière dans le monde du show-biz, de par son allure, on aurait pu voir à travers lui le nouveau De Funès. Un acteur qui manque cruellement aux comédies françaises.

 

Non, la seule chose que le candidat Sarkozy a de populaire, c’est sa culture. Michel Sardou, Johnny Hallyday ou encore les Bronzés, ça, il les connait par cœur, par contre dès qu’il cite les vers d’un grand poète ou d’un philosophe, ces mots semblent étrangers. Un problème de raccord entre le son et l’image. A l’instar d’un ancien porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, dont le livre de chevet est Zadig et Voltaire.

 

Amusons nous en poursuivant la logique de NKM. Si un ticket de métro est à 4 euros, cela nous fait une baguette de pain au même prix environ, un café également, une revue hebdomadaire à presque 8 euros, une séance au cinéma à 20 euros, une télévision HD basique à plus de 1000 euros, une petite voiture citadine d’une marque italienne d’origine turinoise à près de 30000 euros ou encore un SMIC dépassant les 4000 euros. Finalement, dans la France de Sarkozy, les salariés sont riches.