Le projet de conseil unique d’Alsace proposé par référendum aux Alsaciens dimanche dernier qui a été rejeté avec plus de 55 % des voix et près de 65 % d’abstention constitue une nouvelle  claque politique pour le pouvoir en place. Les électeurs ont utilisé ce vote pour montrer leur mécontentement actuel vis-à-vis des représentants de l’Etat et cela démontre une fois de plus le divorce important entre le peuple et ses élites.


Ce projet qui visait à fusionner le conseil régional d’Alsace et les deux conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, avait été approuvé à plusieurs reprises en congrès par 80 à 90 % des élus départementaux et régionaux alsaciens, mais penser que les électeurs allaient conforter ce choix, c’était sans compter sur le mécontentement ambiant de la société française.

Il faut dire que certains laissaient entendre que la fusion des départements et des régions coûterait plus cher  en raison de la nécessité d’aligner les compétences exercées par chaque entité locale et au final les élus demandaient au peuple un chèque en blanc pour un projet mal ficelé, qui laissait beaucoup de doutes sur les bienfaits d’une telle fusion. Ils n’y ont pas cru et ils ont clairement montré leur détermination.

Pour beaucoup d’électeurs, ce vote a surtout été le moyen de faire valoir leur mécontentement actuel envers la politique gouvernementale actuelle et l’affaire Cahuzac, qui développe encore davantage la suspicion du peuple vis-à-vis des élus.

Le contexte actuel n’est pas propice aux élections de toute nature et à un an des prochaines échéances électorales  cela paraît  quel que peu inquiétant. Le peuple se rebelle contre les élus de toute tendance politique et cela fait malheureusement  trop souvent le jeu des  partis extrêmes et de l’abstention.

Difficile de redonner de la confiance aux Français qui se trouvent ballotés par une politique économique de rigueur dont ils ne comprennent pas toujours les aboutissements. Le chômage ne cesse d’augmenter, les prix flambent, les salaires n’augmentent pas, les prestations sociales sont revues à la baisse, les pensions de retraite sont taxées davantage et on explique tout cela en invoquant la crise.

Ils ne croient plus à tous ces discours des élites politiques, ils veulent avant tout des actes qui leur permettent d’y voir un peu plus clair et d’envisager un avenir plus serein pour eux et leurs enfants.

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