Les Pays-Bas affrontent mardi soir l’Uruguay en demi-finale de la coupe du monde. Avec un statut d’ultra favori qui pourrait leur jouer des tours.
D’un côté, les Pays-Bas, nation renommée du football européen, l’un des outsiders de la compétition. Un statut que les joueurs néerlandais ont plus ou moins assuré, d’une manière plus ou moins intéressante depuis le début de la compétition. On attendait beaucoup de la force offensive orange avec Van Persie, Robben, Kuyt ou encore Sneijder, le champion d’europe avec l’Inter Milan. Mais très rapidement avec la blessure de Robben, les événements ont pris une tournure non pas catastrophique mais plutôt préoccupante. Dominés lors de leur premier match contre le Danemark, ils s’en étaient sortis indemnes, une victoire à la clé, (2-0), une victoire qui doit au salut au défenseur… danois qui a ouvert le score contre son camp. Vainqueurs étriqués ensuite du Japon (1-0), ils n’avaient toujours pas réussi à rassurer sur leur percussion offensive et des doutes commençaient à apparaître dans le domaine défensif d’abord, notamment dans l’axe, et dans le domaine offensif avec la titularisation d’un Van Persie peu à l’aise dans ce poste de numéro 9 isolé. Pour un match sans enjeu, ils avaient réussi à battre un Cameroun déjà à la rue, mais là encore d’une manière peu convaincante (2-1). En attendant, et malgré les critiques, cela faisait neuf points, leur assurant une place de leader. Une place qui leur permettait de voir l’avenir sereinement. Tout d’abord en jouant contre la Slovaquie. Même s’ils ont paru un peu plus à l’aise qu’auparavant, surtout dans l’expression de leur jeu collectif, l’axe de la défense était toujours la source d’inquiétude. L’exploit individuel de Robben sur un contre avait fait la différence. Sneijder, l’un des deux seuls à évoluer à son niveau, avait doublé la mise en fin de match avant qu’un penalty ne permette aux Slovaques de revenir, en vain… En quart, enfin un vrai test pour les Pays-Bas car c’est le Brésil qui était au programme. Ballotés de partout, les néerlandais ne doivent leur salut qu’à la déconcentration incroyable de la part de joueurs brésiliens qui ne s’attendaient pas à ça. En profitant encore une fois d’un but contre son camp pour égaliser, Sneijder encore lui, permettait à son équipe de prendre à l’avantage sur un corner, encore une phase de jeu non maîtrisée de la part de la Selecao. L’expulsion de Felipe Melo leur facilitera la tâche.
En face, l’Uruguay a déjà réussi sa coupe du monde. Personne n’attendait cette petite nation du football à ce stade de la compétition malgré qu’elle soit déjà détentrice de deux coupes du monde mais obtenues dans une période déjà révolue (1930, 1950). Emmenés par leurs stars sur le front de l’attaque Forlan et Suarez, mais surtout par une défense qui ne concèdera son premier but qu’en huitième de finale, les Uruguayens ont gravi les échelons les uns après les autres en se hissant à la première place du groupe de la France. En faisant match nul difficilement contre la France en ouverture (0-0), les Sud-Américains ont ensuite déroulé leur jeu au sol très percutant contre l’Afrique du Sud (3-0), mais surtout contre le Mexique (1-0). L’Uruguay s’est fait peur contre la Corée du Sud en huitièmes car en ouvrant le score, il pensait avoir fait le plus dur en première mi-temps après une monumentale erreur du gardien coréen. Mais en relâchant en seconde période, les Uruguayens sont retrombés dans leurs mauvais travers et ont vu les Coréens revenir à leur hauteur. C’est à ce moment-là qu’ils ont décidé de réagir et finalement l’emporter afin d’éviter les prolongations. Ce qu’ils n’auront pas réussi à faire contre le Ghana, dans un match ennuyeux, marqué par la main de Suarez à la 120ème minute, empêchant le Ghana de devenir le premier pays africain à se hisser en demi-finale.
Le match semble à première vue déséquilibré. On peut penser que ce sont les Pays-Bas qui auront le monopole du ballon. Privés de Suarez, suspendu, les Uruguayens auront fort à faire pour éliminer des Néerlandais attendus à ce tournant de leur histoire.