Dans la vie, il y a des choses auxquelles il ne faut mieux pas toucher. Les étendards, les drapeaux et les symboles en tout genre, en font partie. Ce sont des éléments extérieurs permettant aux tout venants de savoir, au premier regard, à qui ils ont affaire. Dans le monde du sport, et du foot en particulier, le rôle des logos a une importance vitale, ils permettent la création d’un culte quasi religieux dont les supporters sont les ouailles. Les clubs sont autant de sectes pour les amoureux du ballon rond, qu’il y existe une frange minoritaire d’extrémistes, appelés hooligans, n’hésitant pas à braver les interdits pour le moindre blasphème. Alors quand un club se met à changer de logo cela ne se passe jamais sans heurt. On le sait depuis peu, l’église PSG va se voir affubler d’un nouveau signe épuré.
La messe est dite, le club de la capitale, champion d’automne grâce à des zlataneries, va changer d’écusson. Alors concrètement, quels sont les éléments qui vont changer ? Tout d’abord le bleu va connaître une perte de ton, du bleu nuit , il va tendre au bleu phocéen, un passage à la machine express déclenchant les fureurs des supporters parisiens, ennemis héréditaires de l’OM. Le rouge quant à lui, va rester toujours aussi sanguinaire. La tour Eiffel quitte la 2D pour adopter une forme tout en volume mais ne quitte pas sa teinte. L’année de création "1970" disparaît, tout comme le berceau et la fleur de lys, symboles de la ville de Saint Germain. Finalement, dernière altération, la typographie "Paris Saint Germain", "Paris" apparaît en grand, bien visible, dans la partie supérieure du logo tandis que le "Saint Germain" est relégué en bas.
Nous ne sommes pas à la première modification du logo, il est de coutume qu’il change à chaque fois qu’un nouveau propriétaire dépense une fortune pour en prendre les rênes. En 1992, quand le Canal + époque "fric" achète le club pour y faire venir toutes les stars du monde, nous avons droit à un logo basique avec les trois lettres emprisonnées dans des rectangles respectivement bleu, rouge et bleu, surplombant un "Paris Saint Germain" en lettres blanches, enfermé dans un rectangle fin noir. Bien avant, il y eut le bateau flottant sur l’eau avec la devise "fluctuat nec mergitur" ou bien encore, le ballon en rouge et bleu laissant apparaître clairement des losanges comme des carrés de cuir cousus les uns aux autres.
Alors pourquoi tant d’indignation ? Une telle levée de boucliers ? Certainement est-ce l’origine des nouveaux acquéreurs. Les qataris sont en train de tout modifier, de manier les bistouris pour offrir une lifting beaucoup plus commercial au PSG. Un ravalement de façade devant se conformer aux principes de l’argent roi et au gommage des symboles pouvant froisser l’orgueil de ces richissimes émirs. Effectivement, derrière la disparition pure et simple du berceau et de la fleur de lys, c’est une attaque directe envers leur signification. Ils sont la signature de Louis XIV, Roi Très Chrétien, originaire de cette bourgade parisienne.
On est en droit de se demander si cela n’est pas un premier pas vers un anéantissement des valeurs historiques au profit des pétro-dollars et aux caprices de ceux qui les détiennent. Paris n’est pas la seule ville a avoir connu cette offense, Madrid également. Afin de pouvoir signer un contrat plus que juteux d’un milliard d’euros avec plusieurs émirats concernant l’élaboration d’un complexe touristique à Ras al Kamah, le club madrilène a amputé la partie haute de son logo d’une croix chrétienne dérangeante trônant sur la couronne royale. Il faudrait réellement songer à ne plus se fourvoyer pour de l’argent, car à force ce sont nos racines que l’on renie.