En automobile, la résurrection ça fonctionne

La vie humaine n’a cessé d’être facilitée par des innovations techniques. Parmi elles, l’une des plus révolutionnaires, celle qui a permis de modifier l’image de la planète, raccourcir de façon drastique les distances, je veux bien sûr parler de la voiture. De sa bonne santé en va le bien-être de l’économie et de l’industrie des pays. Grâce à elle, les voyages ont changé de façon immuable, ainsi parcourir la France n’était plus synonyme de périples longs et fastidieux à dos de cheval ou tracté dans une diligence. Très vite, la voiture est devenue un objet de fascination, des passions se sont construites  tout autour, et certains modèles sont rentrés dans l’Histoire. 

 

Une mode récente chez les constructeurs, afin de rameuter les foules dans un contexte de crise, et afin de susciter un certain émoi, est la résurrection des anciens modèles venus tout droit d’un glorieux passé. Après les nouvelles moutures de la Coccinelle, de la Mini, de la 500 ou de la DS, c’est au tour de Renault de sortir des placards sa marque sportive, rangée depuis 1995, l’Alpine. L’annonce a été officiellement faite lors d’un communiqué en partenariat avec le constructeur Caterham, début novembre. Cela faisait longtemps que le bruit courait dans le milieu. Déjà en mai dernier, dans les rues de Monaco, nous pouvions voir une Alpine A110-50 faire des tours de pistes. 

 

Le projet de faire revivre cette enseigne rattachée à Renault est une lubie du numéro 2, Carlos Tavares, amateur de sensations fortes et de rapides cylindrées aux courbes esthétiques. Bien sur pour porter un tel programme, il fallait un partenaire costaud, un associé dans l’affaire qui ne risque pas de faillir au moindre coup de froid. Plusieurs candidats sont passés au crible. Tout d’abord, Nissan, un prétendant avec beaucoup de potentiel, une bonne couverture internationale et un habitué des voitures de courses, à cette union, Renault aurait voulu y associer une tierce marque, en la personne de Daimler. Ensuite, seconde voie possible, partir dans cette aventure avec Lotus, une alliance idéale tellement l’esprit entre les deux marques est proche, le problème dans tout cela c’est que Lotus est malade, ses finances ne sont pas au beau fixe depuis qu’un de ses actionnaires, DRB-Hircom, est devenu majoritaire. 

 

Finalement, celui qui sera retenu, c’est Caterham. Ce petit constructeur, réputé pour ses reproductions de Lotus Seven et ses constructions très légères, est un coutumier de la course du fait de son écurie de F1. De plus, elle est la propriété du milliardaire Tony Fernandes, qui possède également dans son coffre à jouets, la compagnie d’aviation Air Asia. Désormais, suite à cet accord, Caterham détient 50% de la marque Alpine, partagé à part égale avec Renault. 

 

La construction de cette nouvelle voiture nerveuse se fera dès le début 2013, dans les ateliers de Dieppe, une ville chère à la marque, son papa, Jean Rédélé y était originaire. Une décision saluée par le gouvernement, notamment par le Ministre du Redressement Productif, car cela permettra l’emploi de 300 personnes et le développement d’un Pôle Ingénierie Commun de 40 personnes. Même si l’usine présidée par Bernard Ollivier, donnera ses premiers coups de tournevis l’année prochaine, la nouvelle Alpine sera lancée dans 4 ans. Renault fonde de grands espoirs sur cette innovation.

 

En partant du fait que le marché des sportives se porte plutôt bien, la marque au losange souhaite tirer son épingle du jeu en créant la seule voiture sachant combiner harmonieusement simplicité et vitesse. Ainsi la nouvelle Alpine est prévue comme devant être une "berlinette moderne", respectueuse de l’essence de la marque, avec 4 cylindres, 250 chevaux sous le capot, une boite à double embrayages, une architecture basée sur un moteur central répartissant idéalement la masse, un poids inférieurs à 1.2 tonne et un prix défiant toute concurrence, entre 35 et 45.000€. La mode étant aux hybrides, il est prévu qu’il en existe un modèle, les écolos pourront aussi profiter de ce lifting automobile. 

 

Une bonne nouvelle pour l’industrie française qui se morfond en cette fin d’année 2012. Si le succès est au rendez vous, c’est à dire des ventes mondiales aux alentours de 5 à 10.000 par an, on peut espérer que l’économie française se remette à cavaler aussi rapidement que ce bijou à la carrosserie bleue.