La plus haute autorité religieuse d'Egypte, le Grand Mufti Ali Gomaa, a décrété que les musulmans étaient libres de changer de religion, cela dans la mesure où cette décision ne regarde que Dieu et le croyant.

Emanant d'une autorité religieuse de haute importance, ce décret ou interprétation du texte coranique mérite que l'on s'y intéresse, en effet, il sera intéressant d'observer la réaction des fondamentalistes face aux paroles d'une des références en matière de droit religieux dans le monde sunnite…



Cette déclaration du Grand Mufti, tirée d'un document adressé au forum du Washington Post-Newsweek et reprise dans la presse égyptienne, pourrait avoir des conséquences considérables en Egypte, où les Coptes représentent 6 à 10% des 76 millions d'habitants et forment la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient, de même face à la pression toujours plus croissante des groupes extrémistes dans ce pays, il sera intéressant de voir de quelle manière réagiront-ils face à un décret émanant de la plus haute autorité religieuse égyptienne, de même quelle en sera la portée dans le monde musulman, tant la grande mosquée Al-Azhar, et l’université du même nom font référence en matière de droit religieux et d’interprétation du texte coranique dans le monde sunnite. "La question essentielle qui nous est posée est: est-ce qu'un musulman peut choisir une autre religion que l'islam ? La réponse est oui", écrit le Grand Mufti d'Egypte. "L'acte d'abandonner sa religion est un péché punissable par Dieu le jour du Jugement dernier. Dans l'affaire en question, de quelqu'un qui rejette simplement sa foi, aucun châtiment n'est littéralement prévu", précise-t-il. Dans la plupart des pays musulmans, les personnes qui se convertissent à une autre religion sont considérées comme des apostats et sont passibles de la peine de mort, quand bien même comme le rappelle le Grand Mufti d’un point de vue strictement religieux, l’apostasie est punie par Dieu et non par les hommes. Maintenant, il serait intéressant de savoir quelle sera la réponse que donneront les fondamentalistes à ce décret, émanant d’une autorité religieuse, qui leur sera difficile de contester.