Un gouvernement hollandais-valls, plus politique mais,

plus arasé que rénové fait de ministres permutés.

 

François Hollande à Valls : faites du Valls.

 

Il faut aller vite, le temps presse, il ne reste que 2,5 années pour avoir des résultats avant la présidentielle, alors Valls faites du Valls ! Un cri obligé, après avoir longtemps hésité, devant le désastre dont-il pouvait sortir par le haut en dissolvant l’Assemblée nationale, comme je l’ai écrit et que personne ne releva. Miser sur Valls pourquoi faire ? Un nouveau gouvernement, c’est peut-être en tirer un profit s’il réussit, puisqu’il garde la main. S’il échoue, c’est aussi un adversaire sérieux en moins pour 2017, c’est aussi un bon calcul.

Dans ce Valls gouvernement, il y a deux nouveaux Ségolène Royal et François Rebsamen, tous les autres sont les mêmes. Plus politique, des expérimentés c’est mieux, moins épars ce qui revient à resserrer, c’est plus exact, mais dans la continuité du précédent hollandais dont la base Voltaire, Michel Sapin se confirme avec l’apport Ségolène Royal, des incontournables aussi avec Stéphane le Foll, Jean-Yves-le-Drian, Laurent Fabius, un normal sup et agrégé, deux universitaires, puis des normaliens Marisol Touraine et Aurélie Filipetti, des indispensables pour la gauche, trois universitaires Christine Taubira, Benoît Hamon, Arnault Montebourg, puis trois fidèles universitaires qui feront bien leur boulot, Najat Valaud-Belkacem, Marilyse Lebranchu, Bernard Cazeneuve, plus le nouveau et ami François Rebsamen universitaire aussi. Donc pas de grandes pointures, HEC, ENA, l’ X, qui viendraient perturber le président. Mais le Droit prime François Rebsamen, George Pau-Langevin, Arnaud Montebourg, Najat Vallaud-Belkacem, Sylvia Pinel, ainsi que l’Institut des sciences politiques Arnaud Montebourg et Najat Vallaud-Belkacem à Sciences Po Paris et Bernard Cazeneuve à Sciences Po Bordeaux.

Le moins glorieux, Manuel Valls, universitaire Paris 1 Panthéon-Sorbonne, licence de droit, mais Tobiac ou il connut Alain Bauer. Cultivé par son père peintre dans un milieu politique d’intellectuels, il apprit, dès son enfance la politique, n’est-ce pas la meilleure formation ? Pas besoin de grands diplômes mais du bagout, de la répartie, du discours et de l’analyse avec du caractère, mais aussi de la chance.

Finalement ce gouvernement Valls apparait très équilibré, sans Verts qui ont refusés un poste qu’ils ne retrouveront jamais avec l’engagement d’une part de proportionnelle, mais aussi une gauche qu’il a voulu forte et des sociaux démocrates. On disait, la presse, que Valls aurait imprimé sa marque, les journalistes cherchent toujours pour vendre, mais en fait rien, sinon un long entretien avec le président d’où sortit de leur chapeau Bernard Cazeneuve à l’intérieur. Un homme de bureau à gauche, rien de Sarkozy ou de Valls, dans un poste de combat avec le syndicat Alliance police nationale bien à droite, ce n’est pas du gâteau, mais attendons. De même Montebourg à l’économie qui devrait secouer la fourmilière de Bruxelles sur le déficit. Un bien, peut être, Sapin veillera ? Mais aussi sous le même toit, le couple Sapin-Montebourg, un sage avec un dépensier, l’affaire Arcelor Mittal devrait vous rappeler une nationalisation qui ne se fit pas. Grosse question aussi sur le commerce extérieur entre Bercy et le Quai d’Orsay, mais Fabius est un poids lourd, Valls a tranché, c’est Fabius. Hamon, ancien patron des jeunes socialistes proche des syndicats étudiants, à l’Éducation nationale aura fort à faire après le désordre Peillon avec les rythmes scolaires. Benoît Hamon, l’obscur qui ne m’a paru à la hauteur lire, # ONPC du 08/02/14 en retard d’un métro de l’actualité politiques.

On reconnait la maitrise Hollande aux postes clés donc pas trop de Valls, mais des couacs possibles, attention à Ségolène Royal, il faut bien qu’une équipe prenne ses marques.

François Hollande laissera manœuvrer Manuel Valls, échaudé par l’expérience Jean-Marc Ayrault avec un gouvernement pléthorique, difficile à maitriser. Jean-Marc Ayrault lui a montré ce qu’il ne fallait pas, court-circuiter son premier ministre.

Au Conseil des ministres il devrait y avoir des échanges, on peut compter sur Ségolène qui connait bien les points faibles du père de ses enfants. Elle devrait le débloquer pour qu’il se définisse. Il faut compter avec elle pour se frotter à Manuel, c’est que l’on doit craindre le plus. Son coup sur l’échotaxe avant le premier conseil des ministres, incorrigible. Qu’elle ait envie de faire, éloignée depuis longtemps des décisions gouvernementales, c’est compréhensible, mais attention. Cet exécutif comprend trois politiques de la primaire socialiste, c’est dire, pour deux d’entre eux la prétention qui les anime.

Lors de la passation de pouvoirs avec Jean-Marc Ayrault, ou il reconnu le travail fait par lui et les conditions difficiles qu’il eut à affronter, Valls n’hésita pas à s’engager à «faire encore plus et plus vite». Plus direct on ne peut dire, il ne montra pas de sentiment. Un peu dur pour Jean-Marc Ayrault qui eut tout à affronter.

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Jean-Marc Ayrault éconduit regarde avec amertume la jeunesse de son vainqueur dans la cour de Matignon. La lutte pour le pouvoir, dénuée de sentiment, est cruelle mais la défaite fut telle que le président fit ce choix. Document Jean-Claude Coutausse/French-politics pour Le Monde.fr .

Ce ne fut pas sans bataille que Jean-Marc Ayrault donna sa démission. Deux heures de discussion avec son camarade de chaise à l’Assemblée nationale ne suffirent pas à le dissuader de prolonger son expérience. Cette fois, il avait dit ce qu’il voulait, ce qui le changeait de son obéissance à son égard. Mais le président resta muet sur ses intentions, comme à son habitude indécis, n’ ayant pas encore tranché, mais penchant pour son départ. Il reçoit Valls pour encore discuter. Ce n’est qu’en milieu d’après-midi que le chef de l’État téléphona à Jean-Marc Ayrault pour lui demander sa démission. Cela fut douloureux pour François Hollande, bien qu’ il avait acté depuis longtemps le remplacement de son ami, mais il n’arrivait pas à le faire, sachant que la responsabilité de la déroute, c’était lui ! Jean-Marc Ayrault le savait, la baffe était trop forte. Selon son entourage, «Ayrault accepta sans problème, c’est la règle de la Vème République, même s’il part avec un goût d’inachevé», confia un proche du premier ministre, Le Monde.fr. L’enfer de Matignon de Raphaëlle Bacque, Albin Michel, avait encore frappé.

Jean-Marc Ayrault n’avait pas d’ambition pour la rue Saint-Honoré, il était d’une parfaite loyauté. Manuel Valls interrogé sur TF1 déclara, continuité, loyauté, «nous sommes tous des hollandais», ce qui ne signifie pas qu’il puisse ne pas avoir des prétentions.

Jean-Marc Ayrault accepta une politique impopulaire, les élections l’ont montrée, en sera-t-il également avec Manuel Valls ? Oui, puisse qu’il s’engage à appliquer la feuille de route définie par le président,

«le président souhaitait répondre aux messages des Français, un message de déception, de colère, de crainte vis-à-vis de l’avenir ; nous parlons aux Français qui connaissent le chômage, le surendettement. En deux jours, nous avons composé le gouvernement sans doute le plus resserré, le plus compact, un gouvernement de combat décidé au service des Français pour répondre à leur message».

Le risque d’être encore sanctionné est donc réel, mais dans ce cas il ne restera plus de socialistes ! Les électeurs iront-ils jusque là ? Nous le sauront bientôt. Si Valls réussit, il le devra à Jean-Marc Ayrault.

Valls sur TF1 expliqua, à la question concernant son équipe qui est la même à deux ministres près, «changer d’entraineur c’est important», «important pour permettre de mieux jouer de manière collective. Il y a une rupture, pas une révolution, dans bien des domaines, nous allons continuer le travail de Jean-Marc Ayrault, à qui je souhaite rendre hommage». Le président à la légitimité pour fixer la politique de la France, c’est lui qui fixe le cap et «c’est ensemble de manière efficace que nous l’avons composé».

Réaffirmant qu’il est de gauche,«mon ambition pour la France est qu’elle réussisse, que les Français vivent mieux. Il y a de la division, du pessimisme, de la morosité, il y a beaucoup de difficultés, elles sont incontestables, mais il y aussi beaucoup d’atouts».

En fait, dans le cap du président rien ne fut changé, a-t-il écouté le message qui lui fut envoyé ? Oui, par la baisse des cotisations salariées mais en 2017, oui, par un pacte de solidarité qui est à faire mais sans argent ! Les difficultés sont donc les mêmes, les premiers ministres changent mais rien ne change !

Le président à fait le choix de répondre aux conditions de la Commission européenne, pour lesquelles il va demander une rallonge d’une année pour l’objectif des 3 % de déficit, plutôt qu’à celles des Français qui l’ont sanctionné. Il est pris dans un étau. La Commission ne lui accordera pas de sursit, les autres pays plus atteints que nous par la crise sont parvenus à cet objectif.

Déjà la cote de Valls baisse, il n’a plus que 40 % de Français qui lui vont confiance, tandis qu’à droite les ténors font un carton. Alors, Valls faites une politique de droite et cassez le social !

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