le retour des castes des grandes écoles,

mais aussi d’universitaires. Les deux tiers des membres du gouvernement sont issus de la fonction publique, quatre sont énarques, et le reste vient de l’enseignement. Aucun n’a de ce fait une expérience industrielle au moment ou c’est l’industrie qui pose le plus de problèmes. Mais dira-t-on que la base du gouvernement est celui reconduit des législatives, qui n’a pas démérité en appliquant le programme présidentiel par décrets. Le gouvernement n’a pas une forte potentialité économique industrielle, il est seulement politique. Les législatives brillamment remportées on pouvait penser un élargissement vers la société industrielle, et bien non !

 

Quatre nouveaux ministres dont il fallut attendre trois heures pour les connaître. Que l’ajustement a dû être difficile, le respect de la parité, le besoin de récompenser, mais aussi d’ajuster les problèmes de cette cohabitation de divers horizons ont fait que l’écologie change de mains. Il y avait comme un petit problème entre Christine Taubira à la justice et Delphine Batho, la protégée de Royal. Elle était étouffée par cette femme au caractère bien trempé. Alors pour faire plaisir à Royal, et on peut le comprendre, Batho se retrouve à l’écologie, ce qui, eu regard à l’expérience de Nicole Bricq, ne satisfait pas les Verts. Son problème aurait été son opposition à propos d’un permis de forage en Guyane. Les associations environnementales seraient au fait du problème. Le lobby pétrolier Shell en Guyane ne serait pas d’accord avec une remise à plat sur les forages annoncée le 13 juin par Nicole Bricq. Une éviction d’après Jean-Vincent Placé. «Je voudrais connaître les tenants et les aboutissement» de ce remplacement, a-t-il déclaré, en souhaitant que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, «puisse donner des explications sur le sujet». Car «on sait que Mme Bricq connaît très très bien les dossiers économiques et écologiques». Qu’importe on ne peut faire plaisir à tous, d’autant que la parité est respectée, et que ce gouvernement de 38 ministres et délégués reste inférieur à celui de Rocard 49 en 1990. Restait le cas de Robert Hue qui avait manifestement fayoté lors des meetings de François Hollande. Ce sera pour un prochain remaniement, il sait attendre.

 

Pouvait-on s’attendre à autre chose d’un super diplômé comme François Hollande, HEC, Science-Po et l’ENA. Ce n’est pas un scientifique, mais un universitaire, licence de droit, donc une certaine polarisation de sa culture, qui n’est donc pas complète. Les présidents qui firent des débuts scientifiques furent Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac tous deux ont fait l’ENA, Giscard d’Estaing après polytechnique et Jacques Chirac après Sciences-Po, tous deux taupins. Mais sans expérience industrielle. Jean-Marc Ayrault fait figure de second de la classe il n’est qu’universitaire certes professeur d’Allemand du second degré, mais beaucoup d’expérience parlementaire et surtout maire d’une grande ville. François Fillon est également universitaire maîtrise de droit et DEA, mais il ne détonait pas avec Sarkozy, droit privé et DEA en sciences politiques. Bien sûr la valeur ne se détermine pas qu’aux diplômes mêmes les plus prestigieux, c’est d’ailleurs pour cela que l’on ne comprend pas qu’il n’y est pas au moins un industriel de renom dont l’expérience serait incontestable pour traiter les lourds dossiers des plans sociaux.

 

C’est Arnaud Montebourg universitaire, licence de droit, Sciences-Po mais échoue l’ENA, avocat, encore un métier ou l’on parle beaucoup qui est en charge de ce dossier. Que connait-il de l’industrie, y-a-t-il travaillé ? Bien sûr à haut niveau on pourrait dire que cela n’a pas d’importance, pas si sur pour comprendre les difficultés managériales des industriels privés. A ce niveau, c’est de la politique dont il s’agit en fonction des impératifs de rentabilité et du carnet de commandes. Un homme politique est-il plus adapté pour résoudre les problèmes industriels qu’un industriel ? C’est un peu comme pour le gouvernement précédent, Eric Woerth et Xavier Bertrand ministres du travail sont des universitaires sans expérience industrielle, ce qui ne retire rien à leur valeur. Là, il s’agit d’industries privées dirigées par les patrons et des actionnaires, et le pouvoir politique n’en a aucun. Comme on peut le remarquer, et pas seulement pour ce gouvernement, les hauts fonctionnaires des grandes écoles prétendent traiter de ces problèmes par des lois contraignantes qui vont souvent à l’encontre des buts recherchés dans l’industrie privée. C’est avant tout un problème commercial et de compétitivité sur, à la fois, la qualité des produits et leurs coûts.

 

Le problème commercial international est du domaine politique pour lutter sur la concurrence déloyale, les délocalisations, et l’espace de Schengen par suite de notre engagement Européen, et la mondialisation. Mais pour la compétitivité c’est plutôt du domaine de l’industriel. On voit bien la dualité de compétences dans ce dossier. Pas d’ingénieurs, non plus, pourtant il y en a de grands parmi le corps des Mines de Paris. Dans tous les gouvernements, ce corps de compétence est écarté, il est oublié et pourtant c’est sur les ingénieurs que repose l’ingéniosité de nos produits ainsi que leurs coûts de production. La aussi la dualité s’impose, un coût est à la fois la somme de celui des études, de la production et du commercial, des frais de gestion, et de la marge des entreprises. Les coûts originaux sont de l’ingénieur, le reste est de la politique salariale et des actionnaires. Pour agir sur cette partie du coût il faut aussi que les salariés participent aux conseils d’administration et qu’ils aient leur mot à dire. C’est également un problème politique qui ne peut être régit que par une loi.

 

Tant que la liberté politique des entreprises privées sera laissée aux seuls actionnaires, le gouvernement n’aura aucun pouvoir. Dans notre situation d’endettement et de chômage, on ne peut laisser hors de tout contrôle les sociétés aussi bien pour les salariés que pour elles-mêmes. Il faut pouvoir intervenir rapidement pour les aider dans leur financement avant des dépôts de bilan. On voit bien qu’en général les problèmes industriels impliquent l’action conjugué de politiques, d’industriels et d’ingénieurs. Dans les gouvernements qui ont été formés ces conditions ne sont pas généralement adoptées. Dans ce gouvernement pas de personnes de la société civile alors qu’elles seraient souhaitables. Aucune ouverture vers le concret selon mon expérience.

 

Mais, il y a les conseillers, et c’est probablement là que tout se joue. En fait on pourrait dire que les ministres ne sont que la façade extérieure de ce qui résulte des contacts et réunions avec les divers intervenants sur les dossiers. Sur la stratégie politique Nicolas Sarkozy était influencé par son imminence grise du soir Alain Minc et Patrick Buisson pour les orientations de la campagne présidentielle, et bien sur Henri Guaino et Claude Guéant les deux stars. Par contre sur les dossiers industriels privés pas d’information sur les conseillers, c’est peut être la conséquence de l’application de sa politique basée sur les réformes de structure pour améliorer la compétitivité des entreprises. On voit ainsi le peu d’actions entreprises pour juguler le chômage et les pertes d’emplois.

 

Par contre cette équipe gouvernementale comprend 31 conseillers à l’Élysée. D’aucuns prétendent que finalement son coût est supérieur à celui du gouvernement Fillon malgré la réduction des salaires des ministres et du président. Bien sûr, et vous l’aurez compris, cette réduction salariale répond à une équité eu égard aux difficultés économiques présentes. Quant au nombre de conseillers, cela peut s’expliquer par l’inexpérience de la plupart des membres du gouvernement, y compris du président, dix années écarté du pouvoir laisse des traces. Si en plus, cette inexpérience s’accompagnait, d’un désert de compétences ce serait catastrophique et cela signifierait tout simplement que toute alternance serait impossible !