L’ombre d’un doute…

L’énergie.., j’ai un doute…

 

 

 

        Nourri aux lettres et admiratif, sans Michel Onfray, d’Albert Camus, me vient une question existentielle concernant l’énergie et les idées écologiques qui y sont alliées.

 

       Comme l’écrivain l’affirme au début du  « Mythe de Sisyphe », le seul problème philosophique est le suicide. Inutile de se jeter par la fenêtre après la lecture de cette œuvre. Mais réfléchir ne peut pas nuire. Et revenir sur terre à l’occasion ne change rien au problème.

 

        L’objet du doute, l’Allemagne. Elle a décidé d’abandonner définitivement l’énergie nucléaire. Chacun connaît, connaît mal le problème. Mais le Japon, Tchernobyl, 3 Miles Island ont semé le doute dans les esprits. Avec un tel produit on en prend pour des milliers d’années de soucis : retraitement, enfouissement. La transparence n’étant pas le point fort de ceux qui commandent cette source d’énergie, on peut tout craindre. Les nuages qui respectent les frontières n’ont pas aidé à la confiance.

 

        On apprend que l’Allemagne produisant déjà 44% de son énergie grâce au charbon compte bien poursuivre dans cette voie. Quitte à reculer d’un siècle dans le vénéré progrès.

 

        Le charbon est manifestement une source d’énergie polluante. Au sol, en sous-sol. Et dans l’air. Selon l’écologie, ce serait dramatique.

 

        Décidément toutes les énergies sont catastrophiques. Mais nous avons encore le choix. Pas du côté du renouvelable pour les 50 ans qui viennent.

 

        Mais nous pouvons choisir, retour à Camus, entre des ennuis connus et immédiats dus au carbone et des ennuis à plus longue échéance avec le nucléaire. L’amas d’arguments respectables pour chacune des sources ne change rien à la question.   Une question vraiment existentielle.

 

        Sommes-nous une civilisation du court terme ou du long terme ? Quelles perspectives acceptons-nous en songeant aux conséquences de notre confort, progrès ? Sachant que la démographie galope dans le même sens que notre consommation.

 

        Nous avons aussi le choix entre l’idéologie écologique, voire à ses versions les plus réalistes et la politique de l’autruche, soulagée par une impuissance que magnifie l’ultralibéralisme.

 

        Bientôt va advenir le temps d’une génération qui devra traverser en toute sécurité le détroit de Messine, entre Charybde et Scylla. Elle peut espérer que le génie humain saura, une fois encore, à temps, la sauver de l’irréparable. Du « no return ». Le Titanic évitant les icebergs !

 

        Il n’en reste pas moins que nous ne préparons pas le terrain  avec suffisamment de sérieux, de sens de la responsabilité. Peut-être que le déluge biblique lèvera le doute !