Chaque année, à la même époque, l’automne revient inlassablement, depuis le début des temps.
C’est toujours le même processus, à quelques variantes près.
Nous faisons partie intégrante de la nature, même si nous la saccageons; son rythme coule en nous, pour les êtres lunaires que nous sommes encore.
A chaque saison, c’est toujours les mêmes transformations, avec une période euphorique et/ou dépressive pour les uns, d’introversion et/ou d’endormissement pour les autres.
Il y a deux jours, j’ai senti l’automne arriver.
Je ne peux pas vous expliquer ni pourquoi, ni comment.
C’est toujours un bouleversement pour moi.
Comme un éternel "nouveau" recommencement.
Cette journée était-elle teintée d’un bleu plus particulier, plus pâle ?
D’un air différent, non pas qu’il était moins irrespirable que celui pendant la cannicule ?
C’est quelque chose d’indéfinissable, que même notre raison, à vouloir tout rationnaliser, ne pourra jamais nous en donner le mode d’emploi.
Et chaque année, ce jour précis me revient en pleine figure.
C’est comme si ce ressenti n’avait jamais existé.
Je le (re)découvre, avec une sensation tout ce qu’il y a de plus nostalgique, qui m’envahit sans que je puisse lutter contre.
Une sorte de tristesse infinie. Comme une lumière étincelante qui disparaît à jamais.
L’automne se met lentement en place.
C’est imperceptible.
Il crée une transformation où nos sens déséquilibrés par tant de libertés, de soleil, d’éloignement de la réalité, nous ont déconnectés de nos petits ou grands problèmes existentiels, sans se soucier du lendemain.
Beaucoup pensent que l’été est encore là.
Grand bien leur fasse.
Je sais, moi, qu’il a amorcé une inclinaison irréversible, à commencer par celle du soleil et de sa luminosité moins nette, plus discrète, par ses soirées qui tombent plus vite, par ses promesses de pluies et ses sols recouverts de feuilles qui finiront par pourrir.
Avertissement que l’été se termine.
Ce qui nous oblige à changer nos habitudes estivales de cette période bénie qui, comme toute bonne chose, passe trop vite à notre goût, gourmands que nous sommes de cette chaude saison.
Les cigales, dont le chant strident s’est tu, ont disparu on ne sait où.
Il est dit que l’été se terminera le 22 septembre, mais déjà, l’apparition des colchiques nous prouve le contraire.
Quand cette nostalgie finira par ne plus m’envahir, l’automne sera bien présent!
Vier letzte Lieder
Richard Strauss
8. II. September
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