Un assassin plagiaire

Créer une nouvelle franchise, une œuvre, un roman, une histoire brassant des millions de dollars, ou d’euros, tout dépend où on l’on se situe, attire automatiquement les convoitises. Ils existent des rats attendant le bon moment pour abattre la carte du plagiat et les menaces de poursuites judiciaires. C’est ce qui semble arriver à la série phare d’Ubisoft, Assassin’s Creed.

 

Des plaintes machiavéliquement retardées pour toucher le pactole, il y en a beaucoup dans le monde du jeu vidéo. L’une des dernières en date était celle du chanteur de Maroon 5 vis à vis d’Activision. Selon le chanteur, l’éditeur aurait exploité l’image du groupe à leur insu dans le jeu Band Hero. L’action poursuit son court.

 

Aujourd’hui, c’est le romancier John L. Beiswenger qui porte plainte contre Ubisoft. Si son nom ne nous dit rien, c’est normal,  il est tout simplement inconnu en Europe. Selon lui, l’entreprise française se serait inspirée de son livre intitulé Link pour tisser la trame de son jeu vidéo. L’auteur, un peu comme Jacques Prévert en son temps, a rédigé un long inventaire avec 11 chefs d’inculpation. Des points communs existants entre son œuvre et celle du développeur rennais. 

 

Il aura pris son temps avant de porter son grief aux oreilles de la Justice. Alors que le premier jeu est sorti en 2008, le livre a été écrit en 2003 et relate l’histoire d’une expérience menée par des scientifiques dont le but est de faire resurgir la mémoire des hommes qui nous ont précédés dans l’Histoire. Desmond, dans Assassin’s Creed, s’insère dans une machine appelée l’Animus et revit le passé de ses ancêtres grâce à la mémoire contenue dans l’ADN. Dans le bouquin, le personnage principal vit une aventure forte en rebondissements parsemée d’éléments tournants autour de la Bible, de la Pomme d’Eden et de confréries obscures gouvernant le monde. Des thèmes que l’on retrouve dans les mortelles péripéties d’Altaïr et d’Ezio.

 

L’accusateur exige des dommages et intérêts à l’entreprise. Une somme pouvant se statuer entre 1 à 5 millions de dollars si le romancier parvient à obtenir gain de cause. Quoiqu’il arrive, cela ne représente que peu de chose pour Ubisoft quand on sait le succès remporté par le jeu. Les 4 opus sur le marché se sont vendus à plus de 38 millions d’exemplaires dans le monde.

 

Actuellement en train de plancher sur le 5ème opus de la série se déroulant en Amérique lors de la guerre de Sécession, Ubisoft pourrait reporter la date de sortie prévue à la fin du mois d’octobre. En effet, le plaignant demande l’interdiction pure et simple de sortir le jeu ainsi que tous les produits dérivés qui en découlent. Nul doute qu’un arrangement à l’amiable avec un gros chèque bien doté en zéros lui fera changer d’avis.