Cannibalisme brésilien

On est tous en quête de saveurs, on cède tous à des tentations devant lesquelles on ne devrait pas courber l’échine. Certains cèdent face à des envies de chocolat, de bonbons, de viennoiseries, de boissons sucrées, pour d’autres, le bonheur est atteint quand dans leur assiette se trouve un beau morceau de viande. Dans ce domaine, on trouve les traditionnels bœuf, porc, veau, cheval, aux périodes des fêtes, on tente l’exotisme avec du sanglier, de la biche ou du chevreuil mais quelques blasés tentent une carne peu commune et dont la consommation est taboue. La viande humaine!

Au Brésil, il y a quelques jours, la police de Garanhums, dans le Nordeste, a mis la main sur un réseau de cannibales. Trois personnes ont été incarcérées pour avoir consommé des morceaux d’humains. L’infernal triumvirat ferait partie d’une secte appelée "Le Cartel" et il  prévoyait d’aller chasser une nouvelle proie dans les jours qui suivent. En plus des 3 meurtres avérés, 2 autres corps ont été retrouvé dans le jardin et pourrait bien être le fruit de leur méfait. Le chef cuisinier, peut-être trop influencés par les émissions culinaires, se nomme Jorge sa Silveira, accompagné de sa femme, Isabel Pires et de sa maîtresse, on est comme ça dans la famille, très tolérant, Bruna da Silva. 

Selon les communiqués de la police locale, les coupables se seraient basés sur les cartes d’identité des victimes pour passer à l’acte. Un chiffre commun aux trois pièces d’identité revenait sur chacune d’entre elles, celui du Malin, 666. Ils se sont sentis envahis d’une mission christique, délivrée "par deux anges, un Blanc et un Noir", les obligeant à les éliminer. Un esprit diabolique résidait en elles, c’était inscrit. En les mangeant, ils avaient le doux sentiment de les purifier. Ces deux entités angéliques ne sont pas des inconnues, Jorge dit les voir régulièrement depuis son enfance. Des amis imaginaires, on en a tous, cependant ils disparaissent après un certain âge, il semblerait que ça ne soit pas le cas pour tout le monde. 

Ne restant pas bêtement avec des bouts de barbaques crues, ne sachant pas quoi en faire, ils les ont cuisinés, s’en sont servis pour composer des bons petits plats. A l’instar de la pâtissière d’un film de Tim Burton, ils réalisaient des tartes, des beignets et des plats fourrés à la viande humaine. 

Sur les lieux où ils résidaient, un livre d’une cinquantaine de pages comportant d’étranges dessins décrivant, comme un mode d’emploi Ikea, la façon de procéder, a été découvert. Intitulé "les révélations d’un schizophrène", le livre en dit long sur l’état mental de Jorge. Pour dépecer les cadavres, ils respectaient une forme de rituel bien défini. Les voisins choqués par de telles révélations, ont décidé de bruler la maison pour effacer toutes traces de ce trio d’assassins pouvant entacher la réputation du quartier. 

Le principale coupable admet les faits mais ajoute qu’il se montrait raisonnable. Pas plus de 3 meurtres par an, sinon c’est de la gourmandise, puis faut bien en laisser un peu pour les autres quand même. La technique de rabattage était élaborée, Isabel, la femme, passait des petites annonces et alléchait la cliente grâce à des salaires élevés. Bien entendu, elle nie les faits et rejette la faute sur Bruna, la maîtresse. 

Jorge et ses deux compagnes ont voulu jouer les ogres des contes mais cela ne leur a pas porté chance. Ils n’étaient pas si loin des croyances anciennes qui sévissaient sur le continent américain, il y a quelques siècles. Les tribus guerrières, après une bataille gagnée, se livraient à la consommation des corps tombés sur le champ. Une façon pour elles d’absorber la force combative des vaincus, pour qu’ils survivent à travers eux.