Un an et quelques jours après la chute d’une des plus importantes banques mondiales et ses effets dominos sur l’économie « réelle (terme fréquemment utilisé qui met ironiquement en avant la nature « irréelle», doit-on en conclure, des activités bancaires), le gouvernement français et les optimistes de tout poil, font véritablement preuve d’angélisme quand ils regardent dans le rétroviseur. Certes, il y eu des changements. Les banques les plus exposées aux produits dérivés (qui faisaient la richesse de leurs traders quelques mois avant), ont été sauvées par leur gouvernement, à coups de nationalisation dans les pays anglo-saxons et de prêts à taux d’intérêts majorés dans un certain nombre de pays européens dont la France et l’Allemagne. Certaines d’entre elles, à l’instar de Fortis, établissement bancaire belge de premier plan, sont rachetés par leurs concurrents. BNP devient ainsi la 1ère banque européenne, sans aucune réserve de la commissaire européenne.

 

Alors que nous saurons dans quelques jours, si les USA rejoignent l’Europe en matière de plafonnement des bonus des traders et d’outil de mesure de leur performance (cf. prochain G20), est-ce que ces changements sont le résultat d’une modification des mentalités? A mon avis, Non ! C’est simplement la situation qui a obligé les mesures qui ont été prises. Les USA et la Grande Bretagne sont-ils devenus keynésiens en s’ingérant dans l’actionnariat des banques ? NON, ils voulaient juste ne pas voir se reproduire la crise de 1929. Les traders voient-ils désormais leur métier ou leur mission sous un angle différent, alors que leur part de responsabilité dans la crise économique actuelle n’est plus à débattre ? NON, les établissements financiers américains, alors que le cash refait surface dans leurs comptes, se dépêchent aujourd’hui de distribuer des bonus mirobolants aux traders, avant qu’Obama ne puisse légiférer en la matière.

Donc, OUI, la crise a changé des choses, elle va mettre fin à quelques excès par la législation. MAIS les mentalités sont les mêmes, et la prise de conscience des raisons de la chute économique ne nous protègera absolument pas des tsunamis financier futurs.