C’est une première étape de la guerre interne qui s’annonce à l’UMP. Mercredi, Christian Jacob a été réélu président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, trois jours après le second tour des élections législatives, qui a vu une sévère défaite du désormais ancien parti majoritaire.

Avec 117 votes, Christian Jacob était le favori de l’élection. Il l’a emporté dès le premier tour. Il était opposé à Xavier Bertrand, qui a remporté 63 voix, et Hervé Gaymard (17 voix).

Le député de Seine-et-Marne s’est aussitôt félicité de son élection mais a aussi appelé à l’"unité", écartant tout lien entre l’élection du président des députés UMP au Palais-Bourbon et la lutte de pouvoirs qui s’annonce au sein de l’UMP. "Le groupe est une chose, le congrès de l’UMP de cet automne en est une autre", a-t-il déclaré devant une forêt de micros et caméras.

En arrière-plan, le duel Copé-Fillon

Pourtant, derrière cette élection se cache la lutte entre Jean-François Copé et François Fillon pour la direction du parti en vue de la présidentielle de 2017. Le congrès de l’UMP aura lieu en novembre. Près de 260.000 adhérents éliront le président du parti, un poste "gelé" depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007.

Christian Jacob, président de groupe sortant, avait le soutien clair et net de Jean-François Copé pour l’élection de mercredi. "Il est l’homme de la situation", a estimé le secrétaire général de l’UMP mardi. Jacob avait également reçu le soutien de Bruno Le Maire, ancien ministre de l’agriculture du gouvernement Fillon.

Pour sa part, Xavier Bertrand fait figure d’allié de François Fillon. Mais alors que son rival Jean-François Copé a parcouru les allées de l’Assemblée nationale pour persuader un à un les parlementaires, l’ancien premier ministre s’est montré discret dans la mini-campagne qui a précédé l’élection. Conséquence : il a perdu un point dans le premier round de la bataille pour l’UMP. Mais celle-ci ne fait que commencer.