Les municipales ont réservé quelques surprises. Pas moins d'une quarantaine de grandes villes sont passées à Gauche. Certaines étaient à Droite depuis des lustres. On peut citer le cas de Metz où le PS a remporté l'hôtel de ville. La mairie était à Droite depuis… 1848 ! C'est à dire depuis l'instauration du Suffrage Universel ! Metz symbole parfait du virage à Gauche des ces élections. Partout, des villes ont échangé un maire UMP pour un maire PS ou un maire de Gauche, démontrant par là le désaveu des français pour la politique sarkozyste. A noter également la défaite de quelques ministres phares, dont les listes ne sont pas passées…

Ainsi, Xavier Darcos, maire de Périgueux et Ministre de Education, est battu à 50,42% contre 49,58% par Michel Moyrand, nouveau maire PS de la ville. Rama Yade, qui figurait sur la liste de Colombes, a été battue à 46,40% contre 53,60% pour Philippe Sarre, candidat d'Union de la Gauche. Christine Albanel, la très célèbre (pour sa bourde concernant Free) Ministre de la Culture et de la Communication, n'a obtenu que 39,05% des voix et Christine Lagarde n'a quant à elle réuni que 35,23% des votants dans le XIIème Arrondissement de Paris ! Ceux-ci ne devraient pourtant pas démissionner, Nicolas Sarkozy ayant sûrement en tête le cas Juppé…

Toulouse, la ville Rose, passe à Gauche, tout comme Périgueux, Caen, Reims, Metz, Strasbourg, Saint-Etienne ou encore Quimper. Marseille est la seule grande ville à échapper à ce tsunami rose, puisque Gaudin conserve son titre de maire de la ville.

Le grand perdant de ces élections est peut-être François Bayrou, que sa politique ambigue ettrès floue concernant ses choix et ses alliances, ont fini par mener à la porte de la Mairie… mais côté sortie ! Il vient en effet de perdre Pau. Là encore, la Rose l'emporte puisque Martine Lignières-Cassou, membre PS, remporte la mairie. Mauvaise foi ? Bayrou a dénoncé des manoeuvres élyséennes dont le but était de provoquer une triangulaire défavorable pour lui !

Il y a quelques jours, Sarkozy disait : «Je tirerai des leçons de ces élections», alors que Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier Ministre déclarait sur LCI qu'il fallait «corriger le tir sur un certain nombre de points» après cette défaite aux municipales. Sarkozy va t-il vraiment réagir ce tout premier échec officiel de sa politique ? Cela reste à voir puisqu'on entend déjà parler d'une accélération des réformes et d'un cap maintenu. Aucun remaniement ne devrait se produire, hormis l'éviction de Martinon…