Tricherie en Bourgogne.

 La maison de négoce Labouré-Roi située à Nuits Saint-Georges est actuellement dans l’œil du cyclone. Troisième négociant de Bourgogne, Labouré-Roi était jusqu’à présent très réputé pour son sérieux mais il semble qu’on soit devant une affaire de tricheries très importante. Pendant plusieurs années, les responsables de cette vénérable maison se sont livrés à des tromperies à grande échelle puisqu’on estime à plusieurs millions le nombre de bouteilles vendues dont le contenu n’était pas conforme à l’étiquette. 

Le consommateur était doublement abusé : le vin acheté ne correspondait pas à l’étiquette mais en plus les tricheurs complétaient les fûts avec du vin de table. Les patrons de l’entreprise, les frères Cottin, l’œnologue et l’administrateur ont été mis en garde à vue. J’ai du mal à imaginer qu’un œnologue digne de ce nom puisse se livrer à de telles magouilles. Les vins peuvent aussi être vendus sous le nom de Nicolas Potel. 

Ce scandale va évidemment rejaillir sur toute la Bourgogne vinicole qui n’avait pas besoin de cela. Il y a peu, un autre négociant, de Beaune celui-là, avait déjà été mis en examen pour une fraude sur l’AOC Bourgogne. L’avocat de Labouré-Roi a beau affirmer qu’aujourd’hui la situation est rentrée dans l’ordre, le dégât est irréparable au grand dam des 70 employés de l’entreprise. 

Il y a déjà quelques années que je n’achète plus de vins de Bourgogne à cause de leur prix excessifs et j’ai été assez souvent déçu : les bonnes années sont rares dans cette région et les vignerons doivent assez souvent chaptaliser. J’ai toujours eu une méfiance envers les négociants mais il ne faut quand même pas les mettre tous dans le même panier. Louis Jadot, par exemple, est une maison de confiance.

Il est très difficile de se procurer des vins de propriétaires à des tarifs raisonnables sauf peut-être en côte chalonnaise où l’on trouve des vins francs et très bien faits pas trop chers.

Je m’étonne que ce soit la brigade financière qui ait découvert le pot aux roses plutôt que le palais averti de quelques grands dégustateurs. Le guide Hachette des vins propose de boire le Bourgogne Grand Ordinaire de la maison Labouré-Roi « entre vrais œnophiles ».

5 réflexions sur « Tricherie en Bourgogne. »

  1. [b]Ce genre d' »affaire » ne « sort » que parce qu’il y a eu dénonciation auprès des services fiscaux.[/b]

  2. Le sérieux de Labouré Roi a été déjà mis à mal par le passé, dans le milieu des années 1970 si je ne me trompe pas

  3. Dans le vin comme ailleurs, c’est le règne de l’argent-roi. pour boire un vin dlvin, gouleyant …. il suffit d’y croire.

  4. Une honte pour toute notre région.
    Nicolas Potel qui est un excelletn vinificateur s’est séparé de Labouré Roi il ya quelques années pour créer son propre domaine: La maison Roche de Bellène. Il continue de faire des vins excellents dans la lignée de la qualité qu’il pouvait produire lorsqu’il était encore maître à bord dans la Maison Nicolas Potel. Il faut savoir qu’il a perdu le droit d’utiliser son nom sur ses bouteilles lorque Labouré Ro s’est séparé de lui. De telles pratiques sont à vomir. Une maison avec une puissance aussi importante qui ne se soucie que du chiffre d’affaires et prend les consommateurs pour des abrutis et des vaches à lait le tout en salissant le nom d’un homme qui fait son travail avec passion.

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