Trenet, dix ans déjà.

« Longtemps, longtemps, longtemps Après que les poètes ont disparu Leurs chansons courent encore dans les rues »

 A-t-il pensé à lui en écrivant cette admirable chanson ? Que reste-t-il aujourd’hui de celui qu’on appelait le fou chantant ? Pourtant pour Brassens et Higelin, la chanson française lui doit tout. C’est lui qui fut le premier à faire swinguer la langue française. « Papa dit qu’il a vu ça, oui. »

Né à Narbonne en 1913, Trenet monte à Paris en 1930. Il rencontre vite le succès grâce à Jean Sablon qui interprète « Vous qui passez sans me voir », une chanson qui connut un succès mondial. Dans les années trente, il compose quelques-unes de ses plus célèbres chansons comme « Je chante » et « Y a d’la joie ».

Les chansons de Trenet sont remarquables car elles donnent irrésistiblement envie de chanter : la mélodie entrainante est facile à retenir et le texte d’une poésie presque juvénile. Trenet aime jouer avec les mots comme avec son « débit de lait, débit de l’eau ». Il est l’un des auteurs-compositeurs les plus chantés dans les écoles. Les enfants adorent sa fantaisie. « Le soleil a rendez-vous avec la lune » ou « Le jardin extraordinaire » font toujours leur petit effet.

Je ne m’attarderai pas sur l’homme, un peu trop réac à mon goût. Il s’exprimait assez peu et vivait reclus. On retiendra de lui les presque mille chansons qu’il a écrites dont quelques-unes font partie du patrimoine.

Qui n’a pas rêvé en écoutant « la folle complainte », cette chanson mystérieuse qui attise l’imagination. Quel adolescent boutonneux n’a pas un jour imaginé la bonne pas sage ?

La maison natale de Trenet est devenue un musée à sa gloire dans l’avenue qui porte son nom.

Je trouve que le dixième anniversaire de sa mort est bien peu fêté et c’est bien dommage. Peut-être une bonne occasion de le redécouvrir ?

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