La Serbie saisira le TPI suite aux extraits dévoilés du livre de l'ancien procureur de la Haye, Carla Del Ponte, "La chasse, moi et les criminels de guerre", qui relate ses mémoires et dans lequel elle révèle sans preuves définitives que près de 300 prisonniers serbes et slaves (parmi eux des femmes) auraient été victimes d'un trafic d'organe en 1999, avec la quasi complicité des hauts officiers de l'UCK dont faisait à l'époque partie le premier ministre kosovar actuel, ce qu'il dément.

Selon Carla Del Ponte, qui n'a pas pu apporter de preuves définitives de ces faits, les prisonniers étaient transférés du Kosovo en Albanie, où l'on prélevait des organes sur eux, les laissant parfois en vie quelques temps avant de reprendre d'autres organes vitaux. Naturellement, ces prélèvements étaient ensuite vendus à des cliniques. C'est l'UCK, c'est à dire la milice kosovar qui aurait été à l'origine de ce trafic.

"Ces organes étaient ensuite envoyés depuis l'aéroport de Tirana vers des cliniques à l'étranger pour être implantés sur des patients qui payaient (…) Les victimes privées d'un rein étaient de nouveau enfermées dans une baraque jusqu'au moment où elles étaient tuées pour d'autres organes" affirme t-elle avant de préciser "Les dirigeants d'un niveau intermédiaire et élevé de l'UCK étaient au courant et étaient impliqués de manière active dans la contrebande des organes"

Ce qui déclenche aussi la polémique autour de ces déclarations, c'est que les dirigeants de l'UCK de l'époque ne sont autres que "Agim Ceku, Premier ministre du Kosovo de mars 2006 jusqu'en janvier 2008, et Hashim Thaçi, actuel Premier ministre" selon une dépêche AFP. La juriste conclue également que malheureusement les preuves dont elle dispose, si elles sont issues de témoignages fiable et que lors d'une enquête en Albanie sur les lieux présumés ont été retrouvés "des traces de sang (…), une seringue, des flacons vides de médicaments dont un utilisé lors d'interventions chirurgicales", cela ne constitue pas des preuves suffisantes. Les témoins auraient aussi subi des violences.
Il serait un peu difficile d'accuser Carla Del Ponte de partialité puisque dans le même livre elle évoque les difficultés que lui ont fait certains gouvernements (Russie, Serbie…) pour lui remettre des criminels de guerre et insiste aussi sur le rôle de certains gouvernements occidentaux, rôle risqué dans la situation politique actuel des balkans. Elle évoque aussi certaines tractations entre diplomaties autour des criminels de guerre ainsi que les enjeux financiers dans la région.
Mais les extraits du livre de Carla Del Ponte n'ont pas plu au gouvernement helvétique pour lequel elle est ambassadeur et qui lui a interdit de représenter son livre en Italie durant son mandat, lui laissant de fait le choix entre être ambassadeur ou… écrivain.