Tous aux abris !

Hier soir, confortablement installée dans mon lit qui monte et qui descend (électrique, on ne se refuse rien), j’attrape, avec la délectation coutumière "Le Monde", auquel j’ai pris un abonnement. Ce canard est cher mais le sacrifice financier vaut la peine ; et puis, bientôt, l’Élysée paiera mon abonnement. (C’est un de mes cloud).

Oh, la "une" (haut de page, s’il-vous-plaît mais quand même pas encombrant la totalité des colonnes), je lis, deux fois, trois fois – ai-je bien compris ? – que no’te président de la R attaque les retraites… Il sort à peine de la farce grecque où il l’a quand même eu dans l’os, comme on dit chez ce peuple d’une immense culture, après avoir ravalé ses larmes et sa colère papaandréoutesques et, sans digérer, ayant posé son petit peton sur le seuil de son bureau, il se dit : "c’est bien joli de laisser les Français se prendre pour des Hommes libres. C’est bien joli de les voir, retour de l’aéroport, rire entre eux au volant, toujours bien joli qu’ils commencent à dresser leurs listes de cadeaux pour nöel mais faudrait peut-être leur reflanquer l’angoisse, parce que, les sous des jouets et autres cadeaux, finis les Français, faut me filer du pèze, du flouze, de l’artiche, toutes les économies que vous avez eu (presque) le temps de faire ET les crédits que vous allez contracter pour les fêtes." Je vous passe la suite des réflexions sarkoziennes, j’en ai déjà ma claque depuis longtemps, bien avant qu’il soit PR car il en avait déjà fait de belles,  et s’il faut que j’étende ici tout ce que je ressens pour le personnage (avec arguments), je serai obligée de vous en faire une feuilleton genre 19 e siècle (trois épisodes et, ensuite, gros avantage, toute la maison est branchée sur la fabrication d’électricité du cerveau de Gribouille. Économie : ne plus payer EDF) mais vous risquez de ne plus rire, cela me peinerait fort.

Venons- en aux pubs de l’approche de Noyelle

Il y a le braqueur (il a une tête de malfrat) qui vous incite à lui envoyer vos bijoux en or – pas ceux de famille, mais ils sont quand même généralement de famille – pour quelques euros. S’est fait épingler par 50 millions de consommateurs qui, à mon humble avis, aurait pu réagir un peu plus vite, depuis le temps que ça dure…

Il y a le chocolat Lindt, qui, sans dévoiler ses secrets de fabrication, vous fait couler le chocolat couche par couche  (c’est z’oli), pour finalement vous le présenter en plaques, en vulgaires plaques, avec de bons vieux carrés de chocolat. Là, je me gratouille l’occiput (sans "e") car ils annoncent fièrement "70% de cacao" (certainement très bien) mais les 30 autres %, c’est quoi ? Du saindoux à ver solitaire ?

Mon cher époux m’en a rapporté une plaque. Généralement, il est de mise de ne pas en rapporter trois, car, peu importe la quantité, cela dure une journée et demie ou bien un jour, une nuit (beau titre de roman). Maintenant, quand j’avale deux carrés, j’ai intérêt à avoir peu mangé et, si je dépasse cette dose dans la journée, je régurgite autant que bébé qui fait un rot qui tourne mal…

Par contre, permettez-moi de vous donner un tuyau. Le "Lindt" et sans doute les autres cocolats noirs à 70%, ont exactement le même goût, la même consistance que le chocolat dit "de ménage" qui coûte des cacahouètes (pas façon Sarko). Alors, pour offrir, vous achetez une plaque de "Lindt" (que vous vous tortorez) et glissez, dans l’emballage, une plaque de chocolat dit "de ménage". Maintenant, avec des talents z’artistiques (avec le "z", vous n’oubliez pas la liaison, c’est pour cela que je l’écris souvent), vous pouvez orner votre plaque de chocolat (paillettes, etc.) et lui faire un joli paquet de fête avec, écrit en bonne place : "Gribouille, fabricant d’idées, C4N". Vous ne le savez pas encore qu’il nous faut faire la promo.?

Je vous passe les pubs sur les voitures : toutes fournies avec un joli mec, genre un peu macho ou une nana limite, ce que Tristane aurait refusé de faire mais personne ne le lui a demandé… (Elle a bien fait, on ne passe pas derrière Maman, d’autant si cette dernière l’avait rencardée…)

Par contre, une marque allemande a concocté une pub en vantant les mérites allemands de sa bagnole en franco-germain et un constructeur français, reprenant le même charabia mi allemand, mi français lui a renvoyé l’ascenseur. Là, c’est drôle. Enfin, l’idée.

Je conseillerais aux mères de famille d’enfants encore jeunes d’éviter la pub "Calgon" contre le calcaire. Vous prenez un verre dont l’eau est teintée de calcaire (ce qui arrive souvent à la campagne), vous versez un peu de Calgon dans le verre et… le calcaire disparaît, laissant une eau parfaitement limpide et claire. Quel enfant ne sera tenté par ce verre-là ? Quelle personne, pas très évoluée du bulbe, ne va-t-elle se dire : "un peu de "calgon" (ou moins cher, il n’y a pas qu’eux) dans ma carafe d’eau aux invités, va dissiper cette brume qui envahit la flotte  et, ainsi, faire boire du Calgon ou autre à ses invités et à sa famille ? Un bon truc pour surcharger les services d’urgence des hôpitaux, un bon truc pour persuader Sarko qu’un hôpital, ça sert à quelque chose, et tous les tickets – restaurant non consommés pour cause d’empoisonnement, envoyés à Sarko pour couvrir ses frais de restauration au Bristol, vraisemblablement payés par l’intendance de l’Élysée (il est logé, nourri, blanchi, etc.). "Il faut travailler plus et consommer moins", ça a été dit… Et sérieusement : un comble.

Comment savoir qu’un chocolatier est dans la zone rouge (C.A.) ? Simple. Regardez, il y en a un qui fait intervenir les dieux de l’Olympe (Diane chasseresse, puisqu’elle tire une flêche), sur une pyramide de chocolats ronds, enveloppés de papier doré (je ne le cite pas, vous allez reconnaître) et la Diane, en tenue de soirée (aller à la chasse vêtue de mousseline ou de soie légère, tu nous prends pour des billes, Ferrero ? Mince, cité…) et qui te fait une avalanche de chocolats dispersés, semble-t-il, à ses goinfres d’humains, c’est pas Sarko qui va faire ça… Cette pub passe depuis au moins quatre voire cinq ans à la télévision. Donc, évident (de cheval), Ferrero rame et n’a plus de sous. Par ailleurs, ils n’affichent pas les fameux 70% et moi je les déteste, il y a une couche de gras indigeste qui colle au palais et des bouts de cacahuètes plein les interstices dentaires (informations contrôlées à maintes reprises par la signataire). Ces trucs – là, c’est comme le Goncourt : ça revient tous les ans en pré-fêtes et il ne faut rien acheter, il y a toujours un ou deux couillons pour offrir le Goncourt et les chocolats. Vérifiez rapidement qu’il n’y a pas de carte de visite dans le paquet et… faîtes circuler.

Ainsi, à l’époque où ma mère était enseignante, 40 à 45 moufflets par classe mais ils étaient mieux "tenus" à la maison, sans forcément de baffothérapie, elle recevait autant de boîtes de chocolats ou pâtes de fruits (ou paniers de fruits entiers confits : rare, très rare) pour Noyelle. Entre mon frère et moi, nous avions pas mal de profs au lycée (cela commençait en sixième, point de "collège unique", cette vaste imbécillité à fausses économies pour l’Ed. Nat. mais quelle bande de…). Délicatement, nous ôtions les cartes de visite (fallait aussi dire merci), puis, en fonction de l’importance et de la cote d’amour dont jouissait chacun de nos prof’, nous répartissions les boîtes que nous n’avions pas "retenues" (les paniers, jamais La Fontaine ni Janson n’en ont vu la couleur).

C’est une tradition très ancienne qui n’a plus cours. Je suggère donc que chacun d’entre nous envoie une douceur à Koko pour Noyelle : une bouteille de vinaigre, un kilo de patates, trois tomates (cher), quelques rutabagas accompagnés de la carte : "merci Sarko de nous faire connaître l’alimentation II e guerre mondiale",  un costume de clown (cadeau onéreux réservé à Bouygues, ou Vinci, ou Bolloré, ou Dassault… Peuvent aussi se cotiser).

La dernière qui fâche le "nouveau maître du Monde"

Une cinquantaine d’U.M.P. (et cela risque de faire des petits) demande à Juppé, le "droit dans ses bottes" qui s’était fait virer de son poste de PM (petit moufflet), de se présenter comme candidat aux présidentielles. Tout cela peut être très drôle car Chevènement en sera, il l’a annoncé. Comme d’hab’, il va faire du scandale et on va rire. On demande un débat Mélenchon – Chevènement pour pouvoir crever de faim en même temps que de rire…

Bref. Les mois à venir demandent que nous réapprenions l’art du tricot (mailles serrées) de laine, que nous sortions les bottes fourrées. On peut aussi voler quelques couvertures de "survie" au SAMU (c’est l’Etat qui paie), piquer les camions de pompiers, détourner les cars de flics et en faire des autobus gratuits pour aller au travail.

Je suis certaine qu’aucun de ses fonctionnaires n’y verrait le moindre inconvénient : une patate pour prix du transport, au chauffeur, ça va marcher du feu de Sarko.