Il est un peu inadmissible pour tous cinéphile qui se respecte de ne découvrir un chef d’œuvre de l’ampleur de There will be blood que maintenant et pourtant c’est tout honteux que je l’avoue.
Sorti en 2007, There will be blood est la création de l’un des réalisateurs les plus doués de sa génération. J’avais adoré son premier film, Boogie night, fascinante histoire d’un acteur porno des années 70 campé par Mark Walhberg ou encore Magnolia, œuvre kaléidoscope où l’on peut voir notamment Tom Cruise. There will be blood montre une fois de plus l’expertise de Paul Thomas Anderson pour créer des univers aussi passionnants et immersifs.
There will be blood raconte donc l’histoire de Daniel Plainview, un prospecteur qui achète les droits d’exploitation de puits de pétrole à une pauvre famille en Californie. Ce coup de maître, à l’insu de la famille propriétaire, va faire sa richesse mais va l’entraîner dans une lente déchéance où sa réussite professionnelle sera proportionnelle à la perte de son humanité.
Porté par l’interprétation ahurissante de Daniel Day Lewis (qui lui vaudra d’ailleurs un oscar), There will be blood est de ces films qui vous hantent longtemps après leur visionnage. Il ne s’agit pas d’un film à proprement parler mais d’une expérience.
Ne vous attendez surtout pas à voir un pop-corn movie relaxant et qui vous fera oublier vos tracas quotidien. There will be blood laisse une impression étrange après l’avoir vu. On est littéralement submergé par la beauté des images, la puissance émotionnelle que réussissent à transmettre l’ensemble des acteurs. Voir le personnage principal dans sa lente déchéance fournit un bel exemple de ce que le rêve américain peut provoquer de pire.
La fin du film m’a littéralement coupé le souffle de par sa violence et son absence d’espoir quant à la nature humaine. Je ne suis pas un critique de cinéma et je n’aurai pas le talent d’exprimer par écrit ce que ce film a insufflé en moi mais une chose est sûre, il s’agit de ces œuvres, extrêmement rares, à réussir à émerger de l’offre foisonnante que nous offre le septième art et à s’affirmer comme une expérience à vivre absolument.
Outre sa perfection technique, l’un des éléments à m’avoir le plus marqué dans ce film est sa musique. Il ne s’agit pas à proprement parler de musique d’ailleurs puisque il s’avère que l’intégralité du film est émaillé de morceaux de violon qui souligne le dramatique de l’histoire et son caractère inéluctable.
There will be blood montre à quel point un réalisateur peut transcender son art et offrir un spectacle unique et traumatisant. Egalement scénariste du film (comme c’est le cas pour ses autres films), Paul Thomas Anderson démontre à quel point il excelle dans l’art de raconter une histoire et de donner aux personnages une épaisseur émotionnelle inoubliable. Le personnage principal est à ce titre un modèle du genre tant nous avons envie de le voir chuter tout au long du film en raison de sa soif de richesse et son ambition totalement démesurée.
There will be blood troublera beaucoup de spectateurs et en passionnera beaucoup d’autres. Quoiqu’il en soit, il demeure un film à voir…. Absolument.
N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires afin de voir si mon ressenti a été partagé par d’autres passionnés de cinéma.