There will be blood : Attention chef d’oeuvre

there_will_be_blood_imagesfilm.jpg

Paul Thomas Anderson nous offre une somptueuse fresque, de près de trois heures. Le cinéaste américain magnifie un duo d'acteurs, touchant à une interprétation quasi-divine, littéralement époustouflante.

Le très rare Daniel Day Lewis, récompensé à l'occasion par un nouvel oscar, face au talentueux Paul Dano. Dès les premières minutes du long métrage, on s'aperçoit que l'on entre dans un monument du cinéma.

L'ouverture restera certainement gravée dans les annales du cinéma, rejoignant à cet égard, 2001 l'Odysée de l"Espace.

Plus de dix minutes, secoué par la musique de Jonny Greewood (le guitariste de Radiohead), les grands paysages libérant leur atmosphère, un homme creuse et creuse…Tout simplement l'éclosion d'un capitalisme déjà sauvage, face à une évangélisation hystérique, le tout traité sans lyrisme, avec une puissance rare.

Paul Thomas Anderson, en adaptant le livre d'Upton Sinclair "OIL", pose son regard noir sur les fondements du mythe américain. Le culte de l'argent, l'obscurantisme religieux, l'ouest américain dans toute sa splendeur. Le cinéaste américain a le mérite d'oser la métaphore du combat opposant les représentants des valeurs matérielles, à celui des valeurs spirituelles. Finalement on s'aperçoit très rapidement, que le duel oppose le mal…au mal.

La beauté d'un classique, l'écriture d'un regard contemporain sur le monde, à travers son passé. La noirceur du propos éclairée par la photographie de Robert Elswit…qui devient suffocante…tant elle nous coupe le souffle.

Le parcours, pendant près d'un demi-siècle, d'un homme, Daniel Plawview, torturé et complexe, libérant de temps à autre des soubresauts d'humanité, qui immanquablement nous touchent. Daniel Day Lewis est monumental, une interprétation dont il a le secret, magnifiant l'oeuvre du cinéaste. Il ne faut pas mésestimer la performance de Paul Dano, habité par son rôle de pasteur intégriste.

There Will Be Blood, la quête de l'or noir, le rêve américain crucifié par la caméra de Paul Thomas Anderson, qui s'affirme comme un cinéaste majeur du XXIème siècle. Il faut absolument visionner ce film, et ne pas tenir compte des critiques formulées, surtout pour la fin du long métrage. Pour nombre de critiques, Daniel Day Lewis tombe dans le cabotinage le plus profond, renforçant le grotesque des derniers plans, et pourtant n'étant qu'une suite logique….

Le renouveau du cinéma outre-Atlantique…