Nouvelle exposition Martin Parr à lInstitut des Cultures d’Islam.  

Exposition photographique du 6 avril au 2 juillet 2011   Vernissage public le 5 avril 2011 à 19h30

Fruit de la résidence inédite de ce célèbre artiste globe-trotter à Paris en janvier 2011, l’exposition « The Goutte d’Or ! – L’Institut des Cultures d’Islam invite Martin Parr » présentée du 6 avril au 2 juillet 2011, retrace avec finesse et humour les déambulations d’un piéton anglais à l’œil malicieux, à la découverte d’une autre réalité, dans le cœur d’un quartier où l’Islam vit. Dans cette exposition, Martin Parr nous présente une trentaine de clichés pris à la Goutte d’Or et à Barbès. Son regard unique et délicieusement décalé nous révèle d’autres dimensions, y compris les plus secrètes, d’un quartier de Paris trop souvent pointé du doigt.


   

« An English man à la Goutte d’Or »

Martin Parr : L’œuvre de Martin Parr s’étend sur de nombreux projets photographiques et se caractérise principalement par son sens inénarrable de l’ironie et du détail. L’artiste a acquis ses lettres de noblesse grâce à une approche originale du documentaire. Né à Epsom, ville de la banlieue sud de Londres, en 1952, Martin Parr est aujourd’hui reconnu mondialement. Ses photographies traitent de sujets tels que la société de consommation, le tourisme de masse, la mode, la publicité et son imagerie.

En 1994, Martin Parr intègre Magnum Photos. Sa dernière exposition à Paris, au Jeu de Paume en 2009, confirmait l’incroyable vitalité créatrice de cet artiste au regard acéré.  Martin Parr n’est pas un spécialiste de l’Islam, c’est bien là tout l’intérêt cette résidence. Et c’est précisément ce qui a motivé Véronique Rieffel, directrice de l’Institut des Cultures d’Islam. Inviter Martin Parr, c’est s’autoriser à porter un regard neuf sur un quartier et une population particulièrement stigmatisés. S’il avait déjà eu l’occasion de photographier diverses communautés dans le West Midlands, réaliser un reportage à la Goutte d’Or n’était pas comparable. Car pour l’artiste, «il y a plus de différence entre un Anglais et un Français qu’entre un Français musulman et un Français catholique, juif ou sans religion » !    De ses déambulations piétonnières à Paris, de Barbès à la Goutte d’Or, Martin Parr nous fait partager ses rencontres et ses découvertes, liées à la diversité des pratiques religieuses, à la gastronomie, aux commerçants de ce quartier-village. L’exposition « The Goutte d’Or ! – L’Institut des Cultures d’Islam invite Martin Parr » se fait ainsi l’écho de cette immersion dans un quotidien méconnu : l’artiste se fait humain, sa malice dédramatise, son art  interpelle avec tendresse et autodérision.  Un Islam quotidien, familier, presque villageois, celui de la majorité silencieuse que l’on montre rarement dans les médias… car la Goutte d’or est aussi un quartier riche de nombreux commerces, parfois nichés dans des endroits inattendus, héritier d’un patrimoine culturel : du charcutier posant devant sa tirelire-cochon aux pratiques ferventes de la foi, d’une collection de théières bariolées délicieusement kitch à l’art de la « sape » (la mode du dandysme tropical). La vie – bariolée peut-être mais surtout riche – des habitants du quartier se retrouve sublimée dans l’objectif de Martin Parr, révélant sa beauté dans le détail.  

Donner une place « ICI » à ces cultures « d’ailleurs »  Véronique Rieffel est commissaire de l’exposition et directrice de l’Institut des Cultures d’Islam (ICI). Ouvert depuis 2006 et situé au cœur de la Goutte, l’ICI a pour mission de mieux faire connaître la diversité des cultures d’Islam actuelles.  « L’objectif premier est d’inciter le public à regarder l’Islam tel qu’il se vit avec un œil nouveau, en dépassant les clichés dont il fait continuellement l’objet. Ce que nous propose l’exposition « The Goutte d’Or ! – L’Institut des Cultures d’Islam invite Martin Parr », c’est d’ouvrir une fenêtre différente sur un quartier souvent déprécié et de l’explorer de l’intérieur. L’Institut des Cultures d’Islam réaffirme ainsi sa vocation de lieu de création contemporaine et de pacificateur des rapports entre cultures et religions d’origines différentes. Si l’art à lui ne seul règle pas tout, il lutte contre l’ignorance et l’incompréhension », – Véronique Rieffel.  

 

          Des clichés sans complexes  Expérience tout à fait unique dans le parcours de l’artiste, cette résidence fût un véritable « challenge ». Le photographe, qui a rarement eu l’occasion d’exercer son art en France, exprime sa difficulté d’y travailler. C’est probablement, dit-il, « à cause d’une certaine forme de paranoïa et aussi d’un dispositif législatif de droit à l’image très contraignant, que, n’étant pas sociologue, je ne m’explique pas ». Martin Parr imprime son regard, légèrement décalé, et introduit de nouvelles possibilités d’interprétation : « La photographie n’est jamais le réel mais un point de vue, un regard sur ce qui est là. Tout est dans cet interstice, sinon, tout le monde prendrait les mêmes clichés. ».  Et même quand, au cœur de la prière du vendredi, Martin Parr photographie les fidèles dans la rue – dont les images ont abondé dans les médias – il dépasse son sujet. Il franchit la porte de la mosquée du quartier et découvre « de l’intérieur une mosquée dans un pays non musulman », lui qui ne connaissait « les mosquées que comme touriste à Istanbul, où l’on ne peut visiter les lieux de cultes qu’en dehors des heures de prières ».  

« J’ai même pu photographier des femmes à l’intérieur de la mosquée en train de prier. Je n’avais jamais vu ce type d’image avant. Ca, c’est un vrai scoop » !

Institut des Cultures d’Islam 19-23, rue Léon 75018 PARIS Informations : 01 53 09 99 80  M° Château Rouge / Barbès Rochechouart. Station Velib’ au 26, rue Léon. ENTREE LIBRE  www.institut-cultures-islam.org