Le Chevalier Noir revient pour un troisième et ultime volet. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Christopher Nolan parvient à rendre grandiose la conclusion de ce triptyque.
Malgré la tuerie d’Aurora qui aura stoppé nette la promotion du nouveau volet de la trilogie Batman, initiée six ans auparavant par Christopher Nolan, le succès ne se dément pas, notamment en France, où il atteint déjà près de 2 millions d’entrées. Et ce succès semble mérité, tant The Dark Night Rises semble au-dessus de la concurrence dans la catégorie "blockbuster avec super-héros".
En effet, il paraît bien loin le bourrin Avengers, impliquant une palanquée de super-sauveurs de la planète (Thor, Hulk, Iron Man…). Ici, tous les ingrédients y sont pour obtenir un film de grande facture, ce qui fait très souvent défaut dans les super-productions américaines.
Tout d’abord, le scénario est convaincant et fait bien le lien avec les 2 premiers épisodes de la saga. Les amateurs de rebondissements en auront pour leur compte… En effet, quoi de mieux qu’une guerre menaçante pour sortir de sa torpeur un Bruce Wayne bien rabougri et claudiquant, ainsi qu’un gros méchant vilain pas beau, tel que l’est Bane. Ce dernier a une volonté assez simple : raser la ville de Gotham City ! Et va pour cela couper la ville de toute intervention extérieure, avec l’aide d’une armée de fidèles soldats.
C’est là où Nolan fait atteindre un autre niveau à son film. Une oeuvre qui en effet, entretient un rapport avec la réalité. On peut ainsi y voir une allusion à la situation dans les pays arabes dans l’isolement et la lutte de quelques irréductibles pour sauver Gotham.
Ensuite, le film dégage une impression de puissance. Tant par sa longueur (2h44) que par l’apocalypse qui menace. Mais en même temps, Nolan parvient à ce que son oeuvre ne paraisse pas bourrée d’effets spéciaux, en comparaison des autres "blockbusters". La noirceur est à son paroxysme dans ce film, avec une situation qui semble compromise, une atmosphère d’oppression permanente et un Batman qui est loin d’être le héros classique, c’est-à-dire, arrivant et sauvant tout le monde "à l’aise". Au contraire, Bruce Wayne parait plus tourmenté que jamais et paradoxalement, le personnage de Batman ne semble pas être le plus important du film. Comment ne pas y voir la vision personnelle du super-héros du réalisateur, qui semble le concevoir pas tant comme un surhomme doté de super-pouvoirs, mais le dépeint comme un homme hors du commun, torturé comme peut l’être chacun d’entre nous. C’est là aussi l’ambiguïté du personnage de Batman : un humain se dotant de super-pouvoirs par le biais de la technologie. Nolan semble vouloir passer le message qu’en chacun de nous, il y a un héros, comme peuvent l’être le commissaire Gordon (Gary Oldman) ou l’inspecteur Blake (Joseph Gordon-Levitt).
Enfin, les comédiens de The Dark Night Rises sont dans l’ensemble plutôt crédibles, ce qui fait parfois défaut dans certains blockbusters. De Batman, incarné depuis 3 épisodes par Christian Bale à Catwoman (Anne Hathaway) en passant par l’ennemi Bane (Tom Hardy). La performance la plus remarquable est celle de Christian Bale himself, qui incarne parfaitement un Batman en proie au doute, diminué physiquement, mais renaissant de ces cendres pour aider à sauver sa ville de Gotham. A signaler aussi le jeu d’acteur de Tom Hardy (qui a dû prendre 17 kilos – de muscles ! – pour incarner le rôle de Bane) qui donne à son personnage un caractère impitoyable et insuffle une violence gigantesque dans son entreprise de destruction. On peut aussi parler d’Anne Hathaway, en Catwoman cherchant à refaire sa vie en effaçant son passé criminel, elle-aussi en proie au doute et faisant face à un choix : aider Batman à affronter Bane, ou bien fuir le chaos de façon égoïste. Au-delà de son talent de comédienne, on pourra aussi remarquer que la combinaison de Catwoman lui va à ravir et la met parfaitement en valeur, pour employer des termes permettant de rester correct.
Seule ombre à ce tableau : la (contre ?)-performance de… Marion Cotillard. Déjà critiquée outre-Atlantique pour son jeu dans différentes productions hollywoodiennes, la Française ne devrait pas atténuer les quolibets dont elle est l’objet. Globalement, sa performance dans The Dark Night Rises est plutôt correcte, mais sa dernière apparition à l’image ressemble plus à celle d’une actrice de films de série B qu’à autre chose. De nombreuses personnes ont dû en entendre parler ; il n’est donc pas utile de préciser que cette scène pathétique est celle de son décès, que l’on peut considérer comme l’une des morts les plus ridicules du cinéma. Mais personne n’est parfait ! Enfin, si vous voulez vous-aussi vous amuser à mourir "like Marion Cotillard", cliquez sur ce lien : http://peopledyinglikemarioncotillard.tumblr.com/
Assurément, The Dark Night Rises est un film à ne pas manquer !