Peut-être vous souvenez-vous de ce jeune ministre radieux, mère d'un nouveau-né, posant juste après la naissance de l'enfant, non loin du papa, un papa au sourire un peu niaiseux et balourd, et qui ne semblait pas très à l'aise? C'est le ministre qui avait souhaité cette rencontre. Et ce ministre s'appelait :
(Non, nous ne parlons pas du père de l'enfant de Rachida Dati!)
C'est bien de Ségolène Royal dont nous parlons. Elle fut l'une des toutes premières à mettre
en scène sa vie privée pour servir son parcours politique, alors que la pipolisation de la vie politique ne s'imaginait même pas. A la clinique, c'est avec un sourire radieux qu'elle pose, en 1992, avec son nouveau-né dans les bras, utilisant au-delà de son image, celle de sa famille.
Il faut dire que Ségolène Royal avait certains atouts à exploiter : elle est femme et même plutôt jolie femme. Pour se démarquer de tous ces hommes au pouvoir, elle tente de s'imposer par l'image, une image qui colle avec celle de la femme de l'époque, bien souvent mère, et bien souvent active en même temps, parfois très ambitieuse… Nous sommes juste à la fin de l'ère du "golden boy".
Assez curieusement, aujourd'hui Ségolène Royal continue à coller à l'image de son temps. A son âge, elle a vécu son mariage avant de se séparer de son mari, elle a des enfants, une situation, son mari vit désormais ses aventures de son côté, elle du sien. Elle est restée indépendante. Dans les deux cas, les journaux tiennent le public informé, par photos interposées des vies de l'un et de l'autre.
Les journaux ne s'arrêteront jamais de le faire. Le public est capricieux. La première photo parue, la personne découverte au détour du magazine devient une manière d'"héroïne", notamment en laissant sa vie privée déborder dans la presse. Le public attend alors la suite de l'histoire, tout comme dans les séries télévisées en plusieurs épisodes. Tant que la série marche, il n'y a aucune raison de s'arrêter et la jeunesse passée, c'est le goût du scandale qui attire le public.
Cette fois-ci c'est Paris Match qui a surpris l'ex-candidate malheureuse aux élections présidentielles, au bras d'un homme, dans une station balnéaire en Espagne. Les photos ont paru dans la presse et comme chacun le sait, Ségolène Royal a répliqué en attaquant le journal en justice. Mettre en avant son image lui convient, mais seulement lorsqu'elle le souhaite.
Si la candidate socialiste réclamait 50.000 euros de réparation et 8.000 euros de frais de procédure, mettant en avant la violation de sa vie privée, elle n'obtiendra que 14 000 euros et 2000 de frais de procédure, assortis d'une leçon de morale du juge.
Celui-ci a en effet déclaré "L'étendue du préjudice invoqué doit être appréciée à la mesure de la discrétion relative dont (elle) a entendu s'entourer, depuis de nombreuses années", ajoutant "Il suffit à ce propos de relever que notamment ces derniers mois, à l'occasion de la parution de deux ouvrages, ou à l'occasion d'échéances politiques, elle a abondamment communiqué sur sa vie familiale avec ses enfants."
Oui, les mêmes causes amenant les mêmes effets, l'on ne peut guère s'étonner que nos politiciens et nos politiciennes, après s'être servis des journalistes pour arriver à leurs fins, ne voient la situation se retourner. Car si les politiciens existent à travers la presse, la presse, quant à elle, s'est trouvée un nouveau débouché commercial, après les "stars", chez les politiciens… Ils l'auront, trop souvent, bien cherché!
Excellent.
Mme Pécresse vient de gagner les primaires UMP et pourtant on ne la voit pas dans les magasines poeples.
On n’a jamais vu Mme Lebranchu ni cette vieille routière de la polique qu’est Arlette et pourtant ne serait ce que pas curiosité, un numéro sur la vie d’Arlette pourrait intéresser de gauche à droite.
Mme Royale qui faisait la leçon à M. Sarkozy lors de l’épisode des poupées est la personnalité politique qui attaque le plus la presse.
Elle est surprenante.
Et pourtant elle est photogénique.
Mais vous avez eu raison de noter la qualité du jugement.
[b]Un peu de People, chez Blaise ,
oui, mais du bon People politique!!
Jalouse de Rachida, notre « Ségonunuche » ?
Mais jusqu’où ira-t-elle pour faire parler d’elle ??
Du Zénith, en Roxane, à l’effarouchée photographiée, avec son amant , elle nous fera tout voir, tout entendre!!!
Pauvre France, qui risque , (qui sait), un jour d’être gouvernée par une Sainte Nitouche!!!
A bientôt
Sophie, « l’Anti-Ségo-nunuche » !!![/b]
Bonjour New reporter,
Oui, c’est juste, elle était intrigante cette Arlette Laguilier, je dois l’avouer, elle attisait ma curiosité. Quelle hargne elle avait, quelle énergie, quelle femme intrigante.Je n’ai jamais été d’accord avec son programme, ni avec ses idées, mais il faut avouer qu’elle est toujours resté intègre.
Merci de ce commentaire, la comparaison avec la statuette est tout à fait appropriée!
hihih
Chère sophy, oui, qui sait, un jour peut-être, nous vivrons dans un pays gouverné par Ségolène Royal!
Qu’on me pardonne, ce n’est pas la femme que j’aurais vu à cette place, mais je suis convaincu que celle qui y sera, aura d’évidentes qualités!
Martine Aubry ne me parait, pas plus que Royal, posséder la carrure d’un président, mais il faut dire qu’en face, ce n’est pas non plus la crème de la crème, alors, qui sait?
[b]Blaise[/b]
« Otez moi d’un doute » ??
Je ne vois pas dut tout nos « machos », de politiques de Droite, laisse leur place à une Femme!!!
L’UMP, est le parti qui préfère payer, plutôt que de respecter la parité!!
Alors une Femme UMP Présidente de la République ?
C’est surement pas pour 2012, ni même 2017!!
Remarquez que j’imagine mal Roselyne, ou Nadine (Bachelot, Morano), au pouvoir « suprême »…
Bonjour les dégats…..
Eh bien Sophy,
Alliot-Marie me semblait avoir un certain charisme, une façon adéquate de s’exprimer. Mais aussi une façon d’être un peu trop sèche, le fonction de ministre de l’intérieur peut aussi l’avoir discréditée.
Il y a quand même quelques femmes à droite qui ont un véritable avenir je pense, mais il y a des hommes qui y sont bien en vue.
Ce sera serré! Après Sarkozy, tout va être un peu plus difficile. Copé? On dirait un gamin. Non, vraiment, à l’UMP comme au PS, cela devient difficile de choisir une personnalité!
Et si l’avenir était aux extrêmes? Du côte de Besancenot d’un côté et des extrêmes de l’autre côté également?
Les deux partis du centre ont enchaîné déception sur déception dans l’électorat…
Et pardon, mais pour la parité, il me semble que c’est souvent une blague que de la demander!
Les femmes n’aspirent pas toute à faire de la politique.
Elles sont bien trop intelligentes que ça!
Et puis comment définir la parité?
Par le sexe, l’origine, la couleur de peau (puisqu’il ne faut pas dire la race).
La parité homme femme est demandée par des personnes issues de milieux favorisés.
Cette parité ne concerne que des femmes qui bien souvent sont déjà favorisées par la vie.
A quand la parité pour les enfants issus des classes populaires ou moyennes?
Oui New reporter,
C’est la raison pour laquelle certains demandent le retour au bon vieux concours dans les écoles.
Le plus méritant est retenue et comme on peut être méritant dans tous les milieux et cela laissera une véritable chance aux fils d’ouvriers, de paysans et de chaque classe sociale. D’autant que cela incite à travailler.
Autrefois cela fonctionnait bien, mais on a renoncé à faire redoubler les mauvais élèves, on a fait baisser le niveau, on discrimine positivement, etc, etc…
Le mieux est, véritablement dans le cas de l’école, l’ennemi du bien!
En politique, en ce moment, c’est terrible à quel poiint peu de personnalités ressortent! Chez les femmes, comme chez les hommes! Mais certaines femmes plus talentueuses émergent quand même…
A bientôt!
……
En attendant 2012 laissons couler l’eau sous les ponts car on ne sait pas ce qui nous attend jusque là.
La Vie Privée
Il est incroyable que la justice défende ces journeaux plus que douteux sous prétexte qu’elle communique, il y une différence entre vouloir parler de sa vie (semi) privée, et que les journalistes viennent violer cette vie privée !
[b]Blaise[/b]
pour revenir à la Parité :
je vous cite : « le retours des concours » ?
OUI, le redoublement ?
on ne devrait jamais y avoir recours, MAIS, il faut savoir que les enfants, n’évoluent pas tous au même rythme!
Certains, en particulier les garçons, (eh oui, Messieurs, vous restez des adolescents attardés, plus longtemps que nous les filles), certains disais-je se révèlent bien après la puberté, et ceux que l’on a pris pour des cancres fénéants, nous réservent parfois de belles surprises, quand on les fait redoubler!!
Les concours, et les Bourses, attribuées aux plus méritants, voilà, ce qu’il faut souhaiter, pour que la discrémination, n’apparaisse plus dans le résultat à l’entrée des grandes écoles, ou dans l’administration!!
Vous n’avez pas tort Eleina!
N’enterrons pas la blanche colombes trop vite, elle a de la ressource!
Oui Bubul01,
Vous n’avez pas tort!
Mais elle a quand même un peu joué avec le feu.
On ne voit ni Arlette Laguilier, ni Robert Hue dans ses journaux.
Par contre on la voit elle mais aussi Sarkozy, notamment…
Oui, Sophy,
Mais il semblerait que l’écart entre les hommes et les femmes a tendance à disparaitre autour de la dix-septième année, mais si, comme nous le savons tous, on est pas sérieux quand on a 17 ans…
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
– Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
– On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, – la ville n’est pas loin, –
A des parfums de vigne et des parfums de bière…
…. et pour peu qu’il y ait un paparazzi, le plaisir est gâché !! 😉 😀 ;D ;D
Merci River,
Que c’est plaisant d’avoir des lecteurs si réactifs et qui plus est dotés d’un excellent humour!! Ce poème de Rimbaud est une merveille!
Je viens de me rendre compte que Leo Ferré l’avait repris!
Bon, évidemment, c’est du Ferré… et le poème me semble infiniment plus joyeux que sa chanson…
{youtube}8xiXfLXtsT4{/youtube}
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits – la ville n’est pas loin –
A des parfums de vigne et des parfums de bière…
Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon
D’azur sombre, encadré d’une petite branche,
Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche…
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête…
Le coeur fou robinsonne à travers les romans,
Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l’ombre du faux col effrayant de son père…
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif…
Sur vos lèvres alors meurent les cavatines…
Vous êtes amoureux. Loué jusqu’au mois d’août.
Vous êtes amoureux. Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût.
Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire !…
Ce soir-là vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade…
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.
C’est la raison pour laquelle certains demandent le retour au bon vieux concours dans les écoles.
Blaise je partage votre avis
Notre fille suit des études dans une école d’architecture, 700 inscrits au concours une centaine de pris.
Une sélection par le niveau et non par l’argent.
La fille d’un de nos amis vient de perdre un an en FAC de médecine. S’il y avait eu un concours d’entrée, elle n’aurait pas été prise et n’aurait pas perdu une année.
Il était évident qu’elle n’avait pas le niveau.
Une année de perdue pour elle et un coût pour sa famille.
(River, ce qui est curieux, c’est que dans le but de solliciter ma mémoire, j’ai décidé d’apprendre ou de ré-apprendre des poèmes. Je viens de ré-apprendre un poème qui m’avait touché dans mon enfance, Le dormeur du val)
Je comprends New reporter, c’est dommage pour votre fille, une année de perdue!
J’espère qu’elle trouvera un métier dans lequel elle sera bien. La médecine, c’est beaucoup de travail! Elle en était sûrement capable, mais peut-être pas entièrement attirée.
Pour arriver à faire une première année de médecine, il ne faut déjà pas être mauvais.
————————
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent; où le soleil de la montagne fière,
Luit; C’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pale dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font plus frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au coté droit.
[b]BLAISE[/b]
Le dormeur du val!!
Gérard de Nerval, j’adore
Le Dormeur du Val
1 C’est un trou de verdure où chante une rivière,
2 Accrochant follement aux herbes des haillons
3 D’argent ; où, le soleil de la montagne fière,
4 Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
5 Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
6 Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
7 Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
8 Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
9 Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
10 Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
11 Nature, berce-le chaudement : il a froid.
12 Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
13 Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
14 Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
(Octobre 1870)
Arthur Rimbaud (1854 – 1891), Poésies, 1869 – 1873
Oups, pardon Blaise, je n’avais vu que le début du commentaire.
mais bon, c’est tellement beau! et si triste…
😉
@ Sophy et River
Eh bien, nous voila à réciter du Rimbaud!
Ah, c’est qu’il y a Rimbaud embrassant l’aube d’été, cet homme aux semelles de vent.
J’ai lu sa biographie, elle vaut le détour!
Il n’a jamais fait de traffic d’esclave, contrairement à ce qui a pu se dire. La concurrence était trop rude et dans la région le marché était pris bien avant que les européens ne reviennent y mettre les pieds.
Par contre, il s’est avoir dans le traffic d’armes, dit-on.
Sacré Rimbaud!
————–
Ma Bohême
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
[b]Rimbaud, mais il est grand temps que j me remette à réviser, mes auteurs!!!
La honte, encore une fois!!![/b]
Oui, nous voici « hors sujet » – Rimbaud vivait sans doute comme les autres « personnages » de son temps! Autres temps autres moeurs!
Bien cordialement.
merci Blaise, pour etre si vite passé de jeux people un peu rassis à ces jeux qu’on a eu à 17 ans si jolimetn illustrés par Rimbaud et mis en musique par Ferré; un régal qui ne veillit pas , lui.
On ne peut résister aux autres poésies de Rimbaud, n’est ce pas?
@ New Reporter,
Voici une très bonne idée de révision pour garder nos neurones!
… 😉 😀 ;D Nous aurons, à nous tous, trouver un ROYAL intérêt aux photos volées de Ségolène…
Bien cordialement
Pardon cher New reporter, je suis terriblement tête en l’air! Il s’agissait de la fille de vos amis, je m’étonnais de votre dureté à l’égard de votre propre fille!
L’architecture, belle orientation!!!
Merci AgnèsB
Mais nous devons tout à River, qui a un humour que j’apprécie beaucoup!
J’aime beaucoup certains textes de Ferre, notamment « Des armes », chanson reprise pas Noir Désir
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Très chère River,
Je n’avais pas compris d’abord votre commentaire!
Autres temps autres moeurs, sans doute, mais à l’époque de Rimbaud, l’esclavage n’était déjà pas accepté… en Europe et depuis longtemps, il y avait certes bien eu les Amériques, mais cela découlait du même problème : en Afrique, depuis très longtemps, l’esclavage était pratiqué par les arabes puis par les musulmans et par les africains eux-mêmes.
Quand on a fait venir des esclaves dans les « Indes occidentales », ils étaient déjà en esclavage avant d’arriver. Esclaves ici ou là-bas en somme, ce qui n’excuse rien non plus.
Ce qui fait que Rimbaud ayant vécu en Afrique, dans la partie arabe (il est passé au Soudan) il lui eut été possible de vendre des esclaves sur place. C’est ce qu’on a dit dans certaines biographies, mais le marché était déjà tenu par les gens du coin. Ca aurait sans doute fait des problèmes, non pas que je soupçonne Rimbaud d’y avoir songé. En réalité il vendait surtout des babioles. Il a fait du trafic d’arme, mais ce ne fut qu’un cours épisode.
L’esclavage a été pratiqué très longtemps en Afrique, ce sont les européens qui y ont mis fin. Le dernier marché aux esclaves du Maroc aurait été fermé dans les années trente par les Français. Dans certains pays, l’esclavage continue encore de nos jours.
Voici un texte de St Exupéry, paru dans son livre terre des hommes, en 1939 (pour rappel, il est né en 1900) :
« Parfois l’esclave noir, s’accroupissant devant la porte, goûte le vent du soir. Dans ce corps, pesant de captif, les souvenirs ne remontent plus. A peine se souvient-il de l’heure du rapt, de ces coups, de ces cris, de ces bras d’homme qui l’ont renversé dans sa nuit présente (…) Un jour pourtant, on le délivrera. Quand il sera trop vieux pour valoir ou sa nourriture ou ses vêtements, on lui accordera une liberté démesurée. Pendant trois jours, il se proposera en vain de tente en tente, chaque jour plus faible, et vers la fin du troisième jour, toujours sagement, il se couchera sur le sable. J’en ai vu ainsi à Juby [Cap Juby, sud maroc], mourir nus. Les Maures coudoyaient leur longue agonie, mais sans cruauté, et les petits des Maures jouaient près de l’épave sombre, et, à chaque aube, couraient voir si elle remuait encore, mais sans rire du vieux serviteur. Cela était dans l’ordre naturel (…) Il se mêlait peu à peu à la terre. Séché par le soleil et reçu par la terre. »
Je comprend l’indignation qui pointe derrière votre commentaire.
Elle est parfaitement légitime…
Concernant Rimbaud il semble que l’origine de la rumeur concernant un trafic d’esclave auquel il se serait livré viendrait de la première bio écrite par une anglaise.
Cette bio aurait ensuite été reprise par bien des autres biographes.
Par ailleurs selon certains historiens, il aurait quasiment été impossible pour un européen de concurrencer dans ce commerce les marchands arabes de l’époque qui tenaient bien en main leur marché.
Cher Blaise,
Mon « indignation » comme vous dites, vient, pour ce qui est de RIMBAUD, juste de l’allusion aux ventes d’armes qui arrive là, tout d’un coup… mdrrr … et finalement comme le paparazzi dans la belle romance que pourrait avoir Ségolène avec ce Monsieur….
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