Taxons-les, taxons-les, ils seront très heureux ensemble…

    (Vieille chanson)

    Il va nous en arriver encore de bonnes (taxes). Deux dans la journée, c’est pas mal. 

La première. Dans le cadre des économies d’énergie, électrique surtout, on va monter le 5 décembre une nouvelle centrale à taxes. Mme NKM tentera de nous expliquer un système d’avenir.
Comme chacun sait, le ménager plus la télé, mais aussi les ampoules électriques sont notés de A à F en fonction de leur qualité à économiser le courant. Et si l’on regarde les prix ou écoute le boniment du vendeur, il vaut mieux choisir le haut de gamme. Qui a une telle différence de prix qu’il sera à changer avant d’avoir récupérer le surcoût, mais oublions ces calculs de mauvais citoyens.
Si par goût, hasard ou autre, vous ne choisissez pas le AAA, (c’est une maladie nouvelle que les agences de notation nous ont inoculées), mais un peu plus bas dans la gamme des lave-vaisselles, vous serez désormais taxés, mauvais consommateurs qui n’avez rien compris au Grenelle de l’environnement ! Et c’est là que la centrale à vapeur fiscale se met en route. Les sommes récupérées iront abonder un fonds qui permettra aux assistés sociaux d’obtenir jusqu’à 150 € lorsqu’ils devront changer de frigo. N’est-ce pas un bel élan de solidarité ?
On ne sait à ce jour combien il faudra recruter de fonctionnaires pour faire tourner la centrale ! Vive l’emploi fonctionnaire ! 
A ce stade, on pourrait aussi taxer les usines (des Chinoises ?) qui osent encore produire des machines gaspilleuses d’énergie ? Mon esprit simple s’égare sans doute par manque d’énargie ! Les moins pauvres vont payer pour les pauvres, car les riches n’achèteront jamais des frigos qui ne soient pas Hermès ou Vuitton.

L’autre, dans le même genre. Nonobstant mon inculture agricole, j’ai cru entendre que les céréaliers qui auraient la mauvaise idée de planter les semences qu’ils ont gardées d’une année sur l’autre payeront une taxe, dite Monsanto par exemple. Chacun croyait connaître le cycle biblique de la nature : « Croissez, multipliez !». Grave erreur. Croissez et interdit de multiplier est la nouvelle vulgate paysanne. 
Sachant que les graines semées proviennent de la recherche et développement des semenciers multinationaux, les paysans sont redevables à vie du progrès dont ils bénéficient. On aurait pu naïvement croire qu’en achetant les semences le prix incluait les frais de RD. Pas assez. Vous devez, soit racheter des graines, soit payer une taxe pour qu’ils touchent chaque année leur dividendes. Leur bonne action (déjà rémunérée) pour produire mieux doit être récompensée sans limites. Prenons-en de la graine ! Et gare aux jardiniers du dimanche. Vous allez dans votre Truffaut préféré pour votre semis de haricots. L’année d’après, on vous expédie la taxe si vous n’êtes pas revenu en acheter, parce que vous avez eu la sagesse de garder quelques grains. 
       Les semences de maïs OGM, je crois, ne peuvent se reproduire. Il faudra que tout le reste y passe pour que les multinationales continuent d’avoir des pourcentages à 2 chiffres.
       Ce monde est de plus en plus magnifique !