L’Europe une assurance qui empêche la disparition des nations européennes

dans l’insignifiance.

 

J’ai beaucoup aimé cette phrase qui est une traduction d’un texte en Allemand du sociologue philosophe Ulrich Beck de «Non à l’Europe allemande». Cette phrase traduit bien qu’au sein d’une même communauté, la zone euro, les Nations sont liées et de ce fait existent que ce soit en partenaire efficace ou pas. En fait, les nations qui ont intégré l’Europe des 27 l’ont fait dans un but de profit, à plusieurs nous seront plus puissants, et puis quel marché si les barrières douanières s’estomperaient ? Ajoutez à cela l’avènement de la monnaie unique et vous avez tout ce qu’il faut pour exister. Même les petits pays, Chypre, Grèce, Irlande, Portugal existent puisqu’ils participent en fonction de leur poids démographique ainsi que commercialement à la construction de cette Europe dont on sait qu’elle est loin de donner les espoirs qui furent mis en elle. Aurait-on parlé autant de la Grèce, de Chypre, par exemple, si ces pays n’étaient pas dans la zone euro ? On n’en a beaucoup parlé par ce qu’ils sont dans un état économique et financier déplorables, qu’ils ne subsistent que par les perfusions d’euros des autres États membres, ce qui est incompatible au sein d’une communauté. Il faut, pour vivre ensemble, un ensemble de conditions de manière à ce que des pays n’aient pas à supporter la défaillance des autres.

Ce qui paraît bien, dans cette construction, c’est que le meilleur montre l’exemple et tire les plus mauvais vers le haut. Le premier de la classe est toujours celui à qui l’on voudrait ressembler. Point trop n’en faut tout de même, les structures des pays sont différentes et ce qui est permit chez l’un ne l’est pas forcément chez les autres. C’est peut être là, les limites qui s’imposent à une communauté. La rigueur qu’impose l’Allemagne par ce qu’elle fit, avant les autres, les réformes économiques du social démocrate Gerhard Schröder, qui lui permettent actuellement d’être la première économie européenne sont mal ressenties. Mais ces réformes furent adaptées par l’Allemagne, dans un temps ou la croissance était encore positive, et par ce que sa puissance industrielle le permit, auraient-elles pu l’être à la Grèce par exemple, surement pas. La Grèce est un pays principalement agraire, son industrie est mineure vivant principalement du tourisme. La Grèce, comme les petits pays du Sud de l’Europe vivent dans la zone euro, mais ils y vivent mal. Est-ce de leur faute surement pas, on ne peut accepter tout le monde au sein d’une communauté de pays sans que soient ajustées les conditions à remplir.

Elles existent, mais en fait elles sont basées sur la confiance que la communauté accorde à chaque État, qui se trouve mise en défaut par ce que ces États gèrent leurs finances en fonction de leur culture et du caractère social qui leur est propre. Et là, l’Europe des 17 fut défaillante. Comme sont imposées des règles de gestion rigoureuses, ces États sont soumis à des restrictions sociales qui ont pour but de réduire leur endettement en remboursant leurs prêts. Cela ne se fait pas sans douleur, sans rigueur, d’autant que ce sont toujours les mêmes au bas de l’échelle sociale qui payent les déficits, alors que les plus fortunés, qui tirèrent profit du système, prirent leurs précautions pour ne pas être mis à contribution.

Dans ce contexte on voit apparaître les nationalismes populaires qui sont une réaction à l’austérité, réduction des salaires et pensions, imposés et qui contribueraient à l’isolement. Comment faire comprendre à ces gens qui subissent la misère que leur salut reste dans les gouvernances traditionnelles mais surtout pas dans un nationalisme qui ferait qu’ils auraient la sensation d’être libres d’agir comme ils veulent, mais avec des conséquences qu’ils ne mesurent pas ? L’isolement est bien entendu une mauvaise chose dans un monde en évolution, mais pour ces gens qui ne cessent d’être pauvres, qu’elle différence, si ce n’est la fiérté d’être gouvernés par des leurs propres concitoyens et non par une Commission européenne dont ils ne connaissent même pas ses membres et leurs fonctions ?

S’isoler, serait se rendre petit, vivre retiré alors que le reste du monde avance. C’est justement ce qu’il ne faut pas faire, mais allez faire comprendre cela à des gens qui souffrent de leur misère ? Si l’on regarde l’histoire tous les nationalismes ont conduit à la guerre avec une misère encore pire. Faut-il en passer par là pour repartir sur d’autres bases ?

Que l’on se rappelle le crash financier de 1929 qui se déroula à la Bourse de New York entre le jeudi 24 octobre et le mardi 29 octobre 1929, ce fut le début de la Grande dépression, la plus grande crise économique du XXème siècle. C’est tout à fait semblable à ce que nous assistons avec la faillite de la banque Lehman Brothers en septembre 2008.

Le chômage et la pauvreté explosèrent et poussèrent quelques années plus tard à une réforme agressive des marchés financiers. Historiens et économistes, montrèrent comment ce crash boursier déstabilisa les économies européennes, la Première guerre n’avait pas encore pansé ses plaies, que les économies européennes souffraient encore. Le troisième Reich arriva au pouvoir en 1933 succédant à la République de Weimar, poussé par le parti nazi NSDAP, par un coup d’État d’Adolphe Hitler sur le maréchal von Hindenburg, président du Reich, afin que celui-ci le nomme chancelier du Troisième Reich. Ce fut le national socialisme qui domina l’Europe

Cet exemple devrait faire réfléchir, car il fut, avec la misère qu’il introduisit à l’origine des grèves de 1936, du front populaire, puis à l’origine de la Seconde guerre mondiale.

Quand on voit, en France, la levée intolérante et révolutionnaire de l’extrême droite et de la droite contre le mariage pour tous et d’un autre coté la levée du populisme de Mélenchon, contre la rigueur imposée par le gouvernement, on se dit ou allons nous ? Quand l’extrême droite pousse à une sortie de l’Europe avec le populisme du Mouvement cinq étoiles de Peppe Grillot, on se dit si ces partis venaient démocratiquement au pouvoir, compte tenu des oppositions, est-ce qu’il n’y aurait pas un État policier qui s’instaurerait ? Seule l’Europe permet à la fois d’exister mais aussi d’éviter que ce reproduise la mauvaise histoire.

D’aucuns prétendent que 2013 ressemble à la France la veille de 1789 qui vit l’avènement de la révolution française. Quelle ressemblance si ce n’est le mécontentement général ? Nous sortions du siècle des lumières. Nous sortons d’une période prospère. Tous les privilèges étaient devenus insupportables pour le Tiers État. Les exemptions d’impôts, les droits de banalité, les droits de péage, les monopoles tels ceux du colombier ou de la garenne, les redevances diverses, tous ces avantages, toutes ces inégalités et plus encore l’inégalité devant l’impôt révoltèrent les paysans et les bourgeois. Les privilèges de l’église qui ne payait pas d’impôt avant 1905. Maintenant, elle paye en France des impôts sur son patrimoine. Mais de nombreux dons sont non déclarés comme les quêtes et autres dons faits à l’occasion de cérémonies baptêmes, mariages, décès. Ceux qui sont déclarés bénéficient d’une déduction fiscale au même titre que ceux faits aux œuvres. Bien que ce ne soit pas comme en 1789, il existe sur certains points une certaine ressemblance, de nombreux riches ne payent légalement pas ou peu d’impôts.

Quant à la révolution, la droite qui n’accepte pas sa défaite à l’élection présidentielle ne rêve que d’un putsch, une révolution de rue en quelque sorte comme en 1968. Quant à la gauche de la gauche elle ne rêve que d’une VIème république pour la formation d’une Assemblée nationale constituante, comme suite à un contexte d’agitation politique.

Seulement, nous avons une Constitution qui assure la stabilité politique quelques soient les présidents. C’est notre force dans cette Europe. Notre potentialité est importante, notre armée performante, notre industrie de haute technologie est reconnue par tous. Notre faiblesse se trouve dans notre industrie domestique et seule l’Europe peut nous permettre de retrouver de la croissance. Cela ne se fera pas sans rogner sur notre modèle social, notre endettement nous mine, 48 milliards d’euros sont remboursés chaque année détruisant toute croissance, s’ils ne sont pas réduits. Ce qui est donné au remboursement de la dette ne l’est pas pour notre industrie. C’est donc un autre monde qui se fabrique pour faire face à la mondialisation qui planifie les économies sur un même modèle, celui du libéralisme.

La présidence Hollande tant décriée depuis son élection, bilan décevant pour beaucoup qui ne veulent pas voir, ou qui rejettent tout ce qui ne vient pas d’eux, nous y prépare en faisant la part des choses c’est à dire en maintenant un équilibre entre les riches et les pauvres. Cette politique, nombreux sont ceux qui ne l’a comprennent pas par ce qu’elle est entre les deux blocs droite et gauche, et pourtant elle est la seule qui permette cette évolution dans la justice sociale.

Il avait bien déclaré, le président, qu’il s’engagerait dans le redressement de nos comptes. Et ce n’est pas les Hollande bashing ou pépère, voir nul et j’en passe qui lui feront changer de programme, la conférence de presse du 16 mai le confirme. Il maintien le cap malgré les grandes manifestations des antis mariage pour tous et de mélenchonistes pour la VIème république, il attend que cette fièvre passe, dans une attitude de résilience. Toute politique qui se trouve contraire à l’un des deux blocs provoque le rejet des deux en même temps, c’est la position médiane la plus difficile.