Thouez, un amour de village bien caché

Au delà  de la grisaille parisienne, à 3H seulement de route en voiture, se dissimule, entre les bois et les champs, un village, ou plutôt un lieu-dit. Plein de charme et authentique, avec ses maisons anciennes, aux tuiles recouvertes de mousse, et aux murs envahis par le lierre, Thouez, tel est son nom, n’a rien a envier aux métropoles.

Certes, ce bourg de Bourgogne ne possède aucun commerce, certes les habitants se fournissent en nourriture chez les corbeaux qui viennent une fois par semaine, leur vendre ,dans un camion, poisson, charcuterie et autre épicerie. Mais la vie là bas est saine. Sitôt arrivé à l’entrée du village, après une bonne demie heure de route a travers les bois, sur des chemins alambiqués qui offrent aux yeux du citadin des paysages somptueux aux couleurs exquises, on se sent bien. C’est comme un voyage dans le temps, on est coupé du monde on se sent dans une bulle protectrice.

Thouez, c’est mon enfance, passée à courire pieds nus dans le jardin, à aller me balader dans le chemin qui mène au bois, ce bois qui regorgeait de girolles et de fraises des bois pour le plus grand bonheur de mes yeux ébahis et de mes papilles. Thouez, c’est aussi ce lavoir vieux de plus de 200 ans, utilisé encore il y a une quinzaine d’années par la fermière du haut du village. Thouez, c’est également ces routes dont les gouttes de goudron se liquéfiaient de plaisir sous le soleil d’Aout.

Mais ce village ne peut pas être décrit sans parler de certains de ses habitants atypiques, bourguignons à l’accent tenace, au visage buriné par des années de labeur dans les champs.. Ainsi peut on parler de la fermière qui aujourd’hui disparue, fabriquait sa liqueur de crapeau, et dont les poules venaient pondre dans le ventre de notre puits. Méchante et amère, elle me faisait l’effet d’une sorcière avec sa silhouette de corbeau bossu et sa démarche étrange. On peut également citer cette autre fermière guerisseuse d’animaux qui élevait les lapereaux rescapés au biberon , recousait le cou des poules egorgées par les renards, et dont la génisse se comportait comme un cheval. Quant à Fernand, et ses apéritifs bruyants à 16h…

Thouez c’est également une maison..celle de mon père et de ma grand mère. C’est le grenier de la porte duquel j’avais une vue imprenable sur le village …

Si vous voulez être dépaysés sans aller au bout du monde, si vous voulez un peu de chaleur humaine allez du côté  de la Nièvre, dans son écrin de verdure. Respirez cet air pur , allez vous promener au bord des ruisseaux ou sur les rives d’un lac, profitez pleinement de la voute celeste que la polution lumineuse nous empêche d’apprécier à sa juste valeur dans les grandes villes. Allongez vous sur les murs d’un vieux lavoir et comptez les étoiles filantes…Faites un voeu, ce village est magique, vous serez exaucés