Crise financière: Octobre maudit pour la bourse

En cinq séances, le CAC 40 perd 22 %, le Dow Jones 18 %, le Nasdaq 15 % et le Nikkei 24 %… La Bourse de Moscou en est à sa deuxième journée de fermeture !

Quel l’on soit spécialiste ou non, simple particulier ou professionnel, nous nous posons tous les mêmes questions :

– Jusqu’à quand les Bourses de valeurs vont-elles baisser ?

– Jusqu’à combien Bourses de valeurs vont-elles baisser ?

et enfin :

– Remonteront-elles au même niveau qu’avant la crise (proche des plus hauts ?

 

Soit trois questions en une :

– Tout d’abord quand ? Personne ne peut le prédire, cela s’arrêtera lorsque le niveau minimum « d’acceptabilité » sera atteint. Dans une semaine, un mois ou tout simplement après les élections américaines si aucun événement grave ne vient s’ajouter à la morosité ambiante.

– Combien ? Entre 2400 et 2500 points. Pourquoi ce chiffre ? un calcul simple : depuis la création du CAC40 (31 décembre 1987 : indice 1000), le PIB en valeur a été multiplié par 2,4 environ. Si on multiplie l’indice 1000 par 2,4, on obtient 2400 points arrondi à 2500 (au plus bas de 2003). Comme l’adage boursier qui dit que « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel », on pourrait ajouter « et leurs racines ne descendent pas jusqu’en enfer ». En dessous de 2400/2500 points cela n’aurait pas de sens économiquement, et voudrait dire que tout s’écroule… et nous serions revenus sur « la planète des singes ».

– Les bourses remonteront-elles ensuite, de combien et sous quel délai ? C’est là que le bât blesse. Les vieux boursicoteurs vous diront que la bourse remonte toujours, et que c’est le meilleur placement sur ces trente dernières années, avec un taux moyen de 7 % (c’était avant la crise) mieux que n’importe quel autre investissement ou plan d’épargne.

 

Mais la réalité est autre aujourd’hui. Prenons trois exemples : 1°) Le CAC40 a atteint son plus haut le 4 septembre 2000 à 6922 points avant de s'effondrer jusqu'à 2 401,15 points (?) le 12 mars 2003 (son plus bas niveau depuis 1997) après l'éclatement d'une bulle spéculative relative aux secteurs de la communication et de l'Internet, aggravé par la suite aux événements terroristes du 11 septembre 2001. Cela fait maintenant 8 ans… depuis cette date il a perdu (au 10/10/2008) 54 %. 2°) Le NASDAQ a atteint son maximum le 10 mars 2000 à 5133. Depuis cette époque, 8 ans se sont écoulés, il a perdu les 2/3 de sa valeur (- 67,9 %). 3°) Le NIKKEI a culminé le 29 décembre 1989 à 38957 points. Depuis 18 ans, il se morfond dans les profondeurs de la cote et a perdu 79 %. Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel et lorsqu’ils sont touchés par la foudre, ils ne reste plus qu’un tronc rabougri sur lequel plus rien ne pousse !

Dans tous les cas, place à la crise économique pour plusieurs années !

NOTES

Le Nasdaq composite a vu sa valeur multipliée par 10 de 1990 a 2000.

Le Nikkei perdit près de 50 % de sa valeur de décembre 1989 à septembre 1990.

Et en ce qui concerne les crises :

–       KRACH 1929 : Il débute le jeudi 24 Octobre 1929 avec une chute du DJIA de 22,6 % (à midi) suivi d’émeutes dans la Bourse. Les 28 et 29 octobre 1929, elle chute de respectivement 12,82% et 11,72%. De 1929 à 1932 le DJ perd 89 % (il n’avait perdu que 12,8% du 24 au 29).

–       KRACH 1987 : Il commence le lundi 19 octobre 1987 avec une perte du DJIA de 22,6 %. Entre le 15 octobre et la fin de l’année 1987, la Bourse de Londres perd 26 %, celle de Paris, 29 %.

–       KRACH 1989 : Les 13 et 16 octobre 1989, un mini-krach provoque la chute des différentes bourses mondiales. En deux séances, New York chute de 7%, Francfort de 13,3%, Singapour de 10%, Paris de 6,9%, HongKong de 6,5%, Londres de 3,2% et Tokyo de 1,8%. Paris perdra même jusqu’à 20% en cours de séance. Mais les cours se reprennent immédiatement. La raison en incombe aux junk bonds (« obligations pourries ») et à l'échec d'une OPA sur United Air Lines.

–       KRACH 1997 : Le 27 octobre 1997 le DJ perd 7,3 % de sa valeur après le déclenchement d’une crise monétaire en Asie, puis en 1998 en Russie avec des répercussions en Amérique du Sud.

–       KRACH 2000 (technologiques) : La bulle Internet a éclaté en mars 2000. Le 9 mars, les valeurs Internet ont atteint leur plus haut niveau selon l'indice ATKearney Dotcom. Certains commencent à s'interroger sur la valorisation de ces start-up aux niveaux extravagants avec des capitalisations atteignant près de 100 fois les chiffre d'affaires. C’est le début de dégonflement de la « bulle Internet ». En avril 2000, le Nasdaq s'effondre. En trois ans, l’indice de Wall Street Standard’s & Poors 500 perd 42,5 %. À la Bourse de Paris, le CAC 40 chute. Une descente aux enfers, accentuée par les attentats du 11 septembre 2001 qui ne s'achèvera qu'en mars 2003, passant de 6922 points le 4 septembre 2000 (son maximum) à 2403 points le 12 mars 2003, soit une chute de 65% en deux ans et demi.