Laisser la publicité sur France Télévisions

Voilà une idée qui partait d’un bon sentiment et qu’il va être difficile de faire appliquer. En effet, en annonçant, encore une fois sans aucune concertation, la suppression de la publicité sur les antennes des chaînes de télévision publique, Nicolas Sarkozy a posé un épineux problème sur lequel planche la Commission pour la nouvelle télévision publique, présidée par le cumulard UMP Jean-François Copé.

La suppression de la publicité à la télévision publique devrait coûter un peu plus de 750 millions d’Euros à France Télévisions. Pour conserver son "périmètre", il va falloir que France Télévisions reçoive d’autres financements.

La Commission Copé propose trois scénarios: une hausse de la redevance audiovisuelle pour qu’elle atteigne la moyenne européenne; une taxe sur les recettes publicitaires des chaînes privées et sur les opérateurs télécoms et une taxe sur l’électronique grand public.

Il semble qu’Eric Woerth, ministre du Budget, et Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, préfèrent la taxe sur le privé et les télécoms, préférant taxer l’avenir pour payer le passé.

Aussi, il faudra songer à "dégraisser" France Télévisions et trouver quelques centaines de millions d’économies. Pour cela, par exemple, il est indispensable de rationnaliser le groupe en fusionnant les rédactions de France 2 et France 3 comme pour le service des sports, de regrouper France 4 et France 5.

En parallèle, il serait dangereux que France Télévisions devienne arte. Il faut lui permettre d’attirer tous les publics tout en attirant celui-ci vers la culture, de se développer sur de nouveaux supports.

Pour ma part, il me paraît étrange de vouloir faire payer à d’autres une lubie présidentielle. Je considère comme normal que si l’on accepte de supprimer la publicité sur le service public et que l’on veut que celui-ci ait les moyens de ses ambitions (la fameuse BBC à la française), il faut accepter d’en payer le prix, et donc augmenter la redevance. Cela ne peut s’accompagner que d’un plan de rationnalisation du groupe public. Dès lors, comme les caisses sont vides et que le pouvoir d’achat fait déjà défaut, il vaut mieux conserver le système actuel de financement et amorcer un plan de rationnalisation.

Jérôme Charré

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Toujours plus, mais comment ?

Aujourd’hui, le ministre du budget et de la fonction publique, Eric Woerth, a présenté ce qu’il appelle un dispositif de "garantie individuelle du pouvoir d’achat" pour les fonctionnaires. Le ministre, qui estime que 17 % des fonctionnaires ont "perdu du pouvoir d’achat depuis 2000", a proposé aux syndicats"une indemnité" visant à compenser cette perte. M. Woerth a évalué à "plusieurs centaines de millions d’euros" ce dispositif pour les trois fonctions publiques (Etat, collectivités, hôpitaux), qui entrera en vigueur dès 2008 et "pour le quinquennat".

Eric Woerth a également précisé que des discussions s’engageraient avec les organisations syndicales sur l’augmentation du point d’indice (base de calcul des traitements dans la fonction publique). Outre ce point, crucial aux yeux des syndicats, le ministre inclut dans le calcul du pouvoir d’achat les promotions, l’ancienneté, les mesures catégorielles, sociales, etc.

Il semble que les mesures annoncées par le ministres soient maigres. Mais peut-on faire autrement ? Est-il possible d’augmenter l’ensemble de la fonction publique de 2 ou 3% ? Je crains que non.

A vouloir toujours plus de fonctionnaires, et en repoussant sans cesse à plus tard la réforme ô combien nécessaire de la fonction publique et de l’Etat, nous arrivons à une situation où l’Etat ne peut plus augmenter son personnel.

Pour pouvoir augmenter la fonction publique, il faut moins de fonctionnaires, et mieux répartis. Cela signifie que dans les tâches qui peuvent être informatisées ou regroupées, on peut ne pas remplacer les départs en retraite, mais dans les domaine de l’éducation, de la santé, de la sécurité, il faut plus de fonctionnaire. Il faut que l’Etat ait une véritable direction des ressources humaines avec un véritable management.

Jérôme Charré

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