Tchernoshima-sur-Gartempe …

(à la manière de JM…)

Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

A chacun ses vices !

Le moindre des miens est de m’être abonné de fort longue date à la revue Science & Vie.

Depuis suffisamment longtemps en tous cas pour me souvenir qu’elle évoqua la question de l’encéphalopathie spongiforme bovine (que vous connaissez peut-être mieux sous son charmant diminutif ESB) au moins dix-huit mois (pour ne pas dire trois ans) avant qu’aucun autre média n’en traite et donc sensiblement plus longtemps encore avant que la moindre mesure sérieuse soit prise pour faire face à ses effets pernicieux.

De ce fait, ce n’est pas sans quelques frissons que j’entrepris la lecture de son numéro 1164 (septembre 2014) en le découvrant tapi au fond de ma boîte aux lettres.

 

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Accident nucléaire de Fukushima : retour sur une catastrophe prévisible et annoncée…

Suite de : Accident nucléaire de Fukushima ou quand la connerie humaine produit des catastrophes en chaine…

L’ampleur de la catastrophe de la côte Pacifique du Tōhoku qui a frappé, suite à un tremblement de terre de magnitude 9.0, l’île de Honshu, ne peut que surprendre d’autant que le Japon, un pays confronté aux risques naturels, – séismes, tsunamis, volcanisme et typhons -, ayant mis l’accent sur une stratégie qui vise à augmenter la résistance, – autrement dit à diminuer sa vulnérabilité -, s’illustre par le développement de la construction parasismique, des normes anti-sismiques, des digues et des aménagements anti-tsunamis, des améliorations coûteuses qui paraissaient, jusqu’à 14 heures 46 minutes 23 secondes, heure locale, le 11 Mars 2011, comparées, pour autant possible que soit, aux conséquences désastreuses des séismes du 12 Janvier 2010 en Haïti, de magnitude 7.0 à 7.3, et du 26 Décembre 2004, dans l’océan Indien, magnitude 9.1 à 9.3, s’avérer efficaces.

Parallèlement le Japon cultive, avec l’apprentissage permanent tendant à préparer les populations aux risques, le concept polyséismique de résilience qui, depuis, au plan mondial, pour ses performances intrinsèques, a été inclus dans l’indicateur « Vulnerability, Exposure, Sensiblity et Resilience » du Pacific Disaster Center. Conséquemment, appliquant une protection optimale en matière de risques naturels, et se devant d’être résistant et résilient, – plus un système est résilient moins il est vulnérable -, ce pays a investi et investit énormément dans la prévention des risques sismiques.

11mars2011.jpgLe Japon possédant les normes anti-sismiques les plus rigoureuses au monde, – ductilité des bâtiments de géométrie simple, de forme compacte et équilibrée par rapport à la longueur et à la largeur, de charge homogène d’un étage sur l’autre et de structure alliant béton spécial, acier et métal… -, et un système d’alerte très performant face aux séismes et tsunamis conduisant automatiquement à l’arrêt des centrales nucléaires et des trains à grande vitesse, et appliquant des règles de sécurité, d’étanchéité à l’air, d’élasticité, – les murs devant plier sans se rompre -, et, dans un concept global sécuritaire, de résistance aux séismes majeurs, très drastiques pour les centrales nucléaires et les usines de produits chimiques ou les centrales nucléaires, en lui-même, le séisme de la côte Pacifique du Tōhoku, pourtant de magnitude 9.0, grâce à la qualité des constructions parasismiques japonaises, n’est responsable que d’un nombre excessivement restreint de victimes et de dégâts.

Et, contrairement aux supputations émises et avancées, en toute incongruité, sur les origines de la catastrophe nucléaire de Fukushima, les centrales nucléaires nippones, certes ébranlées par le choc sismique mais ni ne se fissurant ni ne se rompant, ont bien résisté aux conséquences perverses du séisme. Même l’observation d’émissions de xénon, – certains de ses radioisotopes tels le Xe 131m, le Xe 133, le Xe 133m ou le Xe 135, comptant parmi les produit de fission de la réaction qui a lieu dans une explosion de bombe atomique ou dans un réacteur nucléaire thermique à fission, a, dans certains contextes, une valeur de radioindicateur -, avant même la première dépressurisation volontario-accidentelle du premier réacteur, « indiquant des dommages structurels probables dans la partie nucléaire des installations », mais survenue bien après le passage du tsunami, a été imputée, par le fait que des âmes malveillantes ont usité du qualificatif « immédiatement après le séisme », aux effets liés à celui-ci. En outre, le système d’alerte, consécutivement au séisme, a provoqué l’arrêt automatique des réacteurs en service et, concomitamment, déclenché la mise en route des groupes électrogènes pour compenser la perte de l’alimentation électrique.


Décorticage du séisme de la côte Pacifique du Tōhoku du 11 Mars 2011.


11mars2011 1.jpgLe séisme de magnitude initiale Mw 7.9, revue et recalculée Mw 9.0, – 8.9 à 9.1 selon les estimations de l’USGS, de Géoazur, du CSEM, de GFZ, de la Japan Meteorological Agency ou d’Earthquake Research Institute University de Tokyo… -, a eu lieu au large de la côte orientale de l’île japonaise de Honshu, le vendredi 11 Mars 2011 à 05 h 46 Temps Universel, 14 h 46 heure locale. Il s’agit d’un des séismes les plus puissants enregistrés depuis 1900, – 04 Novembre 1952, Kamtchatka, Russie, magnitude 9.0 ; 22 Mai 1960, Valdivia, Chili, magnitude 9.5 ; 27 Mars 1964, Alaska, États-Unis, magnitude 9.2 ; 26 Décembre 2004, Sumatra-Andaman, Inde-Indonésie, magnitude 9.4 -, et le plus fort identifié, instrumentalement, au Japon. Son épicentre se situe à 130 kilomètres à l’Est de Sendai, 1 million d’habitants, chef-lieu de la préfecture de Miyagi, et à environ 350 kilomètres au Nord-Nord-Est de Tokyo, 13 millions d’habitants, capitale du Japon.

Un séisme précurseur, de magnitude Mw 7.2 s’était produit à environ 40 kilomètres de distance de la secousse principale, accompagné le même jour par trois secousses de magnitude supérieure à 6.0. Un autre séisme de magnitude identique, très proche également géographiquement s’était produit le 16 Août 2005 et un précédent, le 26 Mai 2003, de magnitude 7.0 qui avait fait une centaine de blessés et causé d’importants dommages.

Le choc principal a été suivi d’une kyrielle de répliques, dont 1 de magnitude Mw 6.8, 30 minutes après, 1 de magnitude Mw 7.1 le 12 Mars 2011 et 1a autres de magnitude supérieure à 6.0. Ces répliques, préfigurant une rupture en accord avec une durée du séisme d’environ 3 minutes, se sont majoritairement étendues vers le Sud, sur une une distance d’environ 500 kilomètres le long de la fosse du Japon. Tous ces séismes résultent d’un chevauchement et suggèrent que la déformation cosismique de la faille, concentrée sur une à trois aspérités de blocage, – en interaction avec les chaînes volcaniques sous marines, Kashima, Asama Yama…, engagées sous la marge –, ayant rompu simultanément, a été conséquente et proche, voire supérieure, de 25 mètres. Le déplacement cosismique en surface, à terre, marquant le rebond élastique de la plaque Okhotsk située au dessus de la zone de subduction, a atteint des valeurs de 4 mètres de déplacement horizontal et de 0,70 mètre de subsidence verticale sur la côte Est de Honshu., des déplacements cosismiques s’atténuant au Nord et au Sud de la zone de rupture.

11mars2011 2.jpgOutre le séisme de la côte Pacifique du Tōhoku, du 11 Mars 2011, le dernier grand séisme connu, au large de la côte orientale de l’île de Honshu, est le tremblement de terre de 1677, de magnitude estimée 8.7/8,8, voire égale ou supérieure à 9,0, qui avait provoqué un tsunami important. Depuis 1611, ce sont plus de 15 séismes, associés à des tsunamis meurtriers, qui sont recensés, dont ceux de Meiji-Sanriku, magnitude estimée 8.5, du 15 Juin 1896 , 22.000 victimes et de Sanriku, magnitude estimée 8.4, du 02 Mars 1933, 3.000 victimes. Le long de la côte Est de l’île Honshu, la plaque Pacifique est subductée, sous la plaque Okhotsk, dans la fosse du Japon, à une vitesse relative de 8/9 centimètres par an. De plus, dite fosse de subduction, comme celle de Nankai, se caractérise par la production de séismes lents n’excluant pas l’occurrence de séismes majeurs. En un tel cas, le tremblement de terre de 1677, son étude d’impact le classifiant semblable à celui du 11 Mars 2011, cela ferait un temps de retour de 334 ans qu’il ne s’était pas produit d’aléa sismique majeur le long de cette partie de la subduction de 500 kilomètres, un temps de retour générant un déficit de glissement de 27 à 31 mètres largement supérieur au glissement observé dans le séisme de la côte Pacifique du Tōhoku, du 11 Mars 2011.

 

A suivre :   « Décorticage du tsunami généré par le séisme de Tōhoku, du 11 Mars 2011 »« A Fukushima, énormes inquiétudes autour des réacteurs 1, 2, 3 et 4 » et « Reprise de la vie autour de Fukushima. »

 

30 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

Accident nucléaire de Fukushima ou quand la connerie humaine produit des catastrophes en chaine…

« Une telle communication est très mauvaise. Cela montre que vous ne savez pas ce que vous faites… », un verdict sans appel prononcé par Dale Klein, ancien président de la Commission de régulation nucléaire des États-Unis et expert à la commission de l’énergie atomique, à l’adresse des responsables de Tokyo Electric Power, la compagnie d’électricité Tepco qui gère, tant bien que mal, mais plutôt mal que bien, les suites de l’accident nucléaire de Fukushima consécutif au séisme de Tohoku, de magnitude 9.0, du 11 Mars 2011 et au tsunami en découlant qui a ravagé la côte Nord-Est de Honshu, provoqué la destruction d’une partie de la centrale nucléaire de Fukushima et entrainé dans la mort près de 19.000 personnes.

Fukushima 1.jpgLe 11 Mars 2011, sous le choc de la vague atteignant plus de 20 mètres de haut, les systèmes de refroidissement tombent en panne, provoquant une fusion du combustible dans trois réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, située sur le littoral. Malheureusement la hauteur de la digue côtière sensée protéger les côtes Nord-Est de l’île de Honshu d’un tsunami, – une expression de la bêtise humaine de vouloir s’opposer aux forces incommensurables de la nature -, en ont été, tout au différent, le catalyseur essentiel de la catastrophe en multipliant la hauteur et la violence de la vague car, sans la présence inopportune de cet aberrant, extravagant et déraisonnable batardeau, la centrale nucléaire n’aurait pas subi d’aussi conséquentes dévastations.

De fait, Fukushima est la plus grave catastrophe nucléaire depuis 1986, Tchernobyl d’auguste mémoire… Deux années plus tard, où en est la situation ?

Fukushima 2.jpgLe mercredi 6 Mars 2013, des médias étrangers au Japon, triés sur le volet, mais dont quelques uns, après tirage au sort, ont été invités, par la Tokyo Electric Power Company, à se rendre dans la centrale de Fukushima afin d’y réaliser des interviews. Le taux de radioactivité, détecté à proximité du réacteur 4, est de 114 mSv/heure, – millisievert/heure ou millième de sievert/heure, le sievert étant une unité utilisée pour donner une évaluation de l’impact des rayonnements sur l’être humain , soit environ 1.000 fois le taux acceptable pour l’homme en un an. Pour les réacteurs 1, 2 et 3, de même impliqués dans l’accident nucléaire majeur classé au niveau 7, les données, afférentes au taux de radioactivité, ne sont pas communiquées. Les seuls éléments connus émanent de la compagnie électrique, propriétaire de la centrale, et de l’Autorité Nucléaire Japonaise qui soutiennent que la situation « s’est stabilisée dans la centrale » et qui affirment que « le démantèlement total des réacteurs devant prendre entre 30 et 40 ans, deux grands chantiers sont en cours, le premier visant à vider la piscine du réacteur 4, afin de sortir le combustible usé de la cuve, le retrait devant s’achever fin 2014, qui ne supporterait pas un deuxième séisme ; et le deuxième étant celui du réacteur 3, une structure de protection, autour du réacteur, en cours de construction, afin d’éviter les rejets… »

Avant le 11 Mars 2011, plus de deux millions d’habitants vivaient dans le département de Fukushima. Depuis, selon un rapport rendu public en Juin 2012, par l’Agence de la reconstruction japonaise, près de 160.000 d’entre eux ont été déplacées dont 100.000 installées ailleurs dans le département et 60.000 résidant dans le reste du Japon. Il est à savoir que ceux qui demeuraient dans un périmètre de 20 kilomètres autour de la centrale, secteur devenu « zone interdite » ou « zone d’évacuation forcée », dans un périmètre de 20 à 30 kilomètres, considéré comme « zone d’évacuation non obligatoire » et dans des « hot spots » ou « points à forte concentration radioactive », au-delà du périmètre de 30 kilomètres, autrement dénommés les « évacués », reçoivent, de Tepco, 1.000 à 1.200 euros par mois passé hors de chez eux.

Fukushima 3.jpgAu 01 Juillet 2013, les taux de radioactivité sont toujours anormalement élevés dans les zones périphériques de la centrale nucléaire de Fukushima. Si nous nous attachons aux conclusions émises dans un rapport publié le 28 Février 2013, par l’Organisation mondiale de la Santé, – OMS -, mais « sous-estimant honteusement l’impact des premières radiations de la catastrophe de Fukushima sur les personnes présentes à l’intérieur de la zone d’évacuation d’un rayon de 20 kilomètres et qui n’ont pas été capables de partir rapidement », le risque de contracter un cancer de la thyroïde, – cancer du sein pour les bébés-filles et leucémie pour les bébés-garçons -, pour les personnes résidant dans un rayon de plus de 50 kilomètres autour de la centrale délabrée et quasi ruinée, est permanent.

Fukushima 4.jpgMais comme l’absurdité humaine, – la connerie humaine en l’occurrence semblant plus appropriée -, n’a pas de nom, et comme l’argent n’a pas d’odeur, la saison hivernale 2012/2013, à quelques centaines d’hectomètres de la centrale de Fukushima, là où s’est produite l’une des plus abstruses catastrophes nucléaires, la saison des sports d’hiver y a battu son plein. La neige y étant abondante, les forfaits moins chers qu’ailleurs et la radioactivité, plaquée au sol, donnant la fausse apparence d’une diminution de son taux, en masse, les Japonais y sont venus skier en toute tranquillité.

 

Suite : Accident nucléaire de Fukushima : retour sur une catastrophe prévisible et annoncée…

 

Prochains articles : « A Fukushima, énormes inquiétudes autour des réacteurs 1, 2, 3 et 4 » et « Reprise de la vie autour de Fukushima. »


29 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

L’industrie nucléaire manque de main d’œuvre

La réunion de bilan annuel du centre de formation communautaire des Deux-Rives, dans le Tarn-et-Garonne, qui comprend les métiers du nucléaire, a été l’occasion pour les entreprises prestataires du secteur nucléaire de faire savoir leur inquiétude quant au manque de travailleurs qualifiés.

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Fukushima : le système de refroidissement des piscines relancé

La société responsable de la gestion de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima a annoncé avoir partiellement relancé les systèmes de refroidissement des piscines de stockage du combustible.

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Fukushima : la sureté nucléaire mondiale renforcée

 

 

Le premier ministre japonais Shinzo Abe, est revenu sur sa volonté de poursuivre le programme nucléaire national, lors des commémorations de l’accident de Fukushima. Selon lui, la catastrophe survenue il y a deux ans devrait permettre au secteur nucléaire japonais d’optimiser sa sûreté.

 

 

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Les japonais se rappellent la catastrophe de Fukushima

   Cela fait maintenant 16 mois que s’est passée l’incroyable catastrophe de Fukushima avec la défaillance des réacteurs nucléaires du site ravagé par les vagues d’un puissant tsunami.

Rappelons les faits; un séisme dont l’épicentre était en mer, a environ 150 Kms des côtes japonaises a provoqué la création d’un tsunami terrifiant. Le tsunami est arrivé sur la côte japonaise avec des vagues d’une hauteur de près de 14 mètres ! Il a touché le site nucléaire de Fukushima qui n’a pu se préserver de ce phénomène. Une grande catastrophe se déroulait alors sur cet endroit du Japon, secouant un pays tout entier et même au delà, marquant notre conscience collective. 

Aujourd’hui, les japonais manifestent dans les rues par milliers pour se remémorer la catastrophe mais surtout pour demander l’arrêt de l’exploitation nucléaire au Japon. Ils ne veulent plus du nucléaire comme ils le crient dans cette manifestation !

Celle-ci se déroule dans le calme, avec une ambiance qu’on peut même qualifier de festive où chaque manifestant signale de quel endroit du Japon il vient.

Visiblement les japonais ne font plus confiance au nucléaire comme source énergétique et ne veulent pas léguer cet héritage à leurs enfants ou petits enfants dans une société future qu’ils espèrent "propre", "sécurisée". 

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