Les paradoxes de la manifestation du 13 janvier,

ou l’homophobie de l’église comme une exigence.

 

 

On peut s’interroger sur la manifestation contre le mariage pour tous, qui est en fait une manifestation contre l’homosexualité, que Jésus-Christ ne condamnait pas, voir, La gauche et l’église s’affrontent au défilé du mariage Gay le 13 janvier, mais que l’église et ses adeptes homophobes s’opposent dans un conservatisme d’un autre temps, comme si elle était la seule à avoir une légitimité morale, sur laquelle il faudrait s’incliner. La droite, en tête du cortège, puisqu’elle en est le bras armé, serait aussi la seule porteuse politique légitime pour gouverner. Église et politique ne font qu’un dès lors qu’il faut combattre une évolution que 13 pays dont l’Espagne ont adoptée.

 

Mais où en sommes nous dans cette arnaque qui veut nous faire croire que c’est le mariage pour tous qui en est la raison ?

 

Elle est éminemment politique il n’y avait qu’à voir le sourire de Jean-François Copé et de ses compagnons, ainsi que ceux du FN, Bruno Gollnisch en tête. Mais aussi, cette honorable Madame Simone Veil, l’âge n’arrangeant pas les choses, drapeau Français en mains que l’on fait défiler pour donner plus de crédibilité. Pauvre Madame Veil, ce n’est pas à votre âge que l’on fait ce genre de manifestation. Mais plus encore, ce jeune homo, Xavier Bongibault, porte-parole du collectif et de l’association «plus gay sans mariage» comparant François Hollande à «un homme arrivé au pouvoir en 1933». On voit la morale de certains de ceux qui ont organisés cette manifestation.

 

Une manifestation réussie, mais pas autant qu’espéré par rapport à celle de 1984 sur l’école privée. Le lobbying des responsables religieux dans les cellules cathos qui, de coups de téléphone en messages dans leurs écoles et dans les églises avec la bonne voix des cardinaux, ont même fait défiler les enfants. Une logistique de guerre qui fait peur si elle revenait au pouvoir.

 

On a vu là, le visage d’une France intolérante, prétentieuse qui croit qu’elle seule détient la vérité.

 

Bien sûr ce n’est aux gens sincères que je m’exprime, mais à ceux qui ont organisés cette une aventure qui ne fait que diviser, et qui se servent de ces Français pour leur propre propagande. Un débat, mais il existe depuis des siècles entre le civil et le religieux. Un référendum quel culot après l’avoir refusé lorsqu’ils étaient au pouvoir. Ces gens là n’ont même pas le souvenir de ce qu’ils ont faits.

 

Finie la liberté sexuelle, il faudra être marié et faire des enfants. C’est le combat permanent entre église et laïcité qui resurgit dès qu’une évolution contraire à ses principes se fait jour. Ce fut le cas lors de l’interruption volontaire de grossesse ou Simone Veil porta la loi à l’Assemblée, puis lors de la procréation médicalement assisté, «il ne peut exister d’enfants sans relations sexuelles comme il ne peut exister de relations sexuelles sans enfants, fécondations et actes sexuels sont inséparables», puis sur la pilule contraceptive, «tout acte matrimonial doit rester ouvert à la vie», puis ensuite lors du pacs ou l’on vit un même défilé des anti pacs avec les mêmes élus de droite et d’extrême droite. Ils contestaient «l’inscription dans la loi Française des modes de vie qui n’ont pas à servir de référence pour la vie en société», et annonçaient la pire des catastrophes, maintenant c’est sur le mariage des homos.

 

Pouvez-vous m’expliquer ou sont les valeurs de liberté de l’église et de la droite Française ?

 

La famille fondement de notre civilisation comprend un homme et une femme base de l’évolution du monde depuis des millénaires puisque c’est à partir de ce couple qu’il se perpétue. Raisonnement imparable, mais le mariage homosexuel, tel que le projet de loi le précise, ne modifie pas les fondements du mariage hétérosexuel, mais il donne plus de liberté à ceux qui, par attirance, veulent se marier. Ce projet de loi ne supprime pas un droit, il l’étend à d’autres qui aussi s’aiment. Pourquoi faudrait-il que ce soit seulement un homme et une femme qui auraient le droit de s’aimer et de se marier ? De quel droit cette église veut imposer sa morale quand on pense qu’elle fut la plus injuste des religions tuant ceux déclarés hérétiques et condamnant même Galiléo Galiléi pour avoir déclaré que la terre tournait autour du soleil, voir Galileo Galilei, première partie. Bien sûr ce n’est plus de notre temps, mais l’église a-t-elle vraiment changée ?

 

En quoi ces manifestants ont-ils peur, que tous nous devenions homosexuels, mais ils n’ont rien comprit, ou ne veulent pas comprendre que c’est une attirance sexuelle et que nous n’y sommes pas tous contraints, des imbéciles alors ? Non des politiques.

 

C’est tout le paradoxe de cette manifestation qui veut interdire cette union alors que l’église prétend ne prêcher que le bien des êtres ? Pourquoi faudrait-il que les homos s’aiment sans qu’ils puissent avoir les mêmes droits que les hétéros ? En vertu de quoi a-t-on le droit de s’y opposer ? On ne va tout de même pas revenir à l’inquisition qui condamnait les relations homosexuelles du temps des Templiers ?

 

Il s’agit d’un mariage civil dont l’église n’a rien à y voir. Ce projet de loi n’interdit pas le mariage religieux, alors pourquoi tant d’acharnement à vouloir empêcher que deux êtres qui s’aiment ne puissent se marier ?

 

On a le droit de s’interroger sur le refus du mariage des homos qui s’étend pas seulement qu’aux cathos mais aussi à d’autres et même à gauche, c’est donc toute une éducation de la famille sectairisée qui ne veut comprendre que leur morale n’est pas remise en cause, mais qui est simplement respectée. Plus encore, ce projet de loi, glorifie le mariage qui depuis bien longtemps est mis à mal par le divorce. Alors ce refus n’est porteur de rien de positif pour notre société mais qui divise plutôt qu’il ne rapproche.

 

Comme l’écrit Thibaud Collin, agrégé de philosophie, dans le Monde édition d’abonnés, l’affrontement «deux France», «la France conservatrice avec pour axe l’Église catholique qui n’aurait jamais digéré la Révolution et la perte de son emprise politique, et la France progressiste, ouverte aux évolutions historiques et étendant progressivement les grands principes des Lumières à de nouvelles réalités». Thibaud Collin s’exprime sur le fait que le débat sur l’homosexualité fut déjà tranché le 12 mai, tout le monde sait, qu’il est dans les 60 propositions du candidat François Hollande «et que de l’égalité on ne débat pas». Pour lui ce serait une manière de ne pas entendre ce que des milliers de citoyens ont exprimés dimanche 13 mai. Or, il y a une grande différence entre entendre et approuver.

 

On sait que les candidats à la présidence sont amenés à donner les grandes lignes de leur programme sur les cinq années s’ils sont élus. Ils sont donc liés à cet engagement, et y déroger conduirait pour ceux qui l’auraient soutenu à une lâcheté, et pour ceux qui l’auraient fait changer d’avis une joie le faisant passer pour un président sans consistance. C’est dans les deux cas suicidaire, c’est ce que n’analyse pas Thibaud Collin.

 

Si les présidents sont contrains de s’engager sur des objectifs pour être élus, ce n’est surement pas de leur faute, mais certainement celle des Français. Tous ne sont pas de Gaulle qui, sans programme modifia la Constitution, et devînt président de la république. Du jour où il fit de la politique, il fut battu !

 

Alors pourquoi un débat public puisqu’il aura lieu le 29 janvier à l’Assemblée nationale devant les députés. À eux de s’exprimer, et si la majorité s’exprime contre le mariage homosexuel, le président ne peut être mis personnellement en cause, mais la crédibilité de sa majorité, ce qui conduit nécessairement à une remise en cause de son gouvernement.