Démocratie participative

Ne cherchez pas ce site sur le web, il n’existe pas encore. Mais qu’est ce qu’Agora.net ?
Une idée révolutionnaire qui ne demande qu’à se concrétiser. Celle-ci consiste à étendre le pouvoir politique du peuple, le vrai peuple (vous, moi, le premier venu) grâce à un site internet hébergeant le plus grand forum de débats sur l’actualité politique, ainsi que la possibilité pour chaque cyber-citoyen de proposer des lois qui seraient alors débattues, puis votées par la représentation nationale.
Il est temps de faire évoluer la démocratie et de la rendre concrètement participative (faire entendre notre voix), car nous disposons aujourd’hui d’un outil de communication extra-ordinaire qu’est l’ordinateur possédant une connexion internet ( c’est à dire la mise en relation de tous les individus de la planète ).
Alors pourquoi ne pas se servir de ce formidable outil pour que nous ( citoyens éclairés, représentants de nous-même ) ne reprenions ensemble les rênes de ce qui nous reviens de droit, c’est à dire la république et sa destinée ?
Convaincu que ce projet est l’avenir de nos sociétés, ou même l’évolution positive et naturelle de la démocratie, je me rends bien compte des bouleversements qu’il comporte et j’en mesure toutes les conséquences. Il est possible que les hautes autorités de l’État s’oppose vigoureusement à Agora.net (par crainte de voir le pouvoir leur échapper ne serait-ce qu’un peu), mais notre détermination à faire entendre nos voix les fera plier car nous sommes l’avant-garde de la République, nous peuple souverain de France. 
Agora.net pourrait d’ailleurs voir le jour dans tous les pays du monde libre, et imaginez alors la force de l’exigence populaire se mettre en marche à l’échelle internationale ! pour un monde plus juste, choisissons de reprendre le pouvoir aux dirigeants coupés de la réalité quotidienne des gens comme vous et moi, et qui monopolise le pouvoir décisionnel.
Bref si vous avez lu jusqu’ici je vous remercie et vous invite à penser sur ce sujet auquel j’apporterai des précisions quand je pourrais car je me suis lancé dans ce projet mais en suis pour l’instant le seul porteur.

La Démocratie qui recule ? Comme la Presse papier peut et va renaître…


L’enquête publiée en parallèle de la dernière Conférence Nationale des Métiers du Journalisme, n’est pas sans expliquer la crise que traverse actuellement la Presse. Cette dernière garde quelque chose de vital pour l’évolution de la société, de la civilisation, au nom de la liberté. Elle porte le lien de la Pensée qui se partage, du personnel au collectif, le fil de l’Histoire. Son évolution ? 

Poser sur la Presse un regard bienveillant n’interdit pas d’analyser certains travers possibles, ceux d’une époque, ceux d’un système, dont chaque citoyen ou lecteur participe. Mais, la Presse n’a pas à être le bouc émissaire d’une démocratie en crise, confrontée à la marchandisation croissante de tout, et de tous ? Prétendre à comprendre la Presse, pour le moins quelques aspects, exige beaucoup de soin, et d’humilité. 

 

Ainsi, 400 journalistes répondirent courant 2013 à ce questionnaire établi par deux étudiants de l’ESJ-Lille, Lucas Roxo et Agnès Chareton. Comme observation préliminaire notons que « 40% des étudiants en journalisme sont issus d’une famille de cadres ou classe supérieure intellectuelle » et qu’a contrario « la presse hebdomadaire régionale est le média qui compte le plus d’ex étudiants boursiers.». Le clivage socioprofessionnel et géographique serait-il à la base du désintérêt croissant de « la France d’en bas » qui fonde la chute des ventes toujours plus constatée des journaux ? 

Le renfort de l’état ayant sauvé l’Huma et envisagé pour Libé, n’est pas non plus sans signification. Une Presse de la Capitale pour une frange plus aisée de la population et qui en serait largement issue ? Et une Presse provinciale plus proche de la société réellement représentative et issue du peuple ? La culture ou formation initiales des étudiants ou journalistes en fonction illustrent d’autres tendances. 

 

Selon la même Étude, Il semble que Sciences Po soit la voie royale pour entrer en école de journalisme, chacun sachant le milieu social aisé qui caractérise l’origine majoritaire des étudiants de cet établissement de renom. Une noble profession s’il en est, mais qui interroge toute une société dont elle peine à rendre compte ? Chacun sait le rôle majeur de l’École. Cela serait valable pour tous les types d’enseignement.

 

Notons que pour prétendre à cette activité en théorie assez littéraire, les ex étudiants en Lettres ne représenteraient que 10,4 %, les Langues et le Droit se situant aux environs de 5 %, face à 18 % sortant de Sciences Po, et 30 % d’un cursus en Info-Communication. Ceux qui regrettent, à tort ou à raison, une qualité d’expression marquant par la régression ou la dominante de la « com pour la com » sans fond ou presque, trouveront dans ces chiffres leur part éventuelle d’explication. Les ex étudiants en Histoire s’évaluant autour de 10 %, les interprétations que certains trouvent de plus en plus hâtives ou superficielles des faits d’actualité sauront ainsi justifier une ignorance des leçons du passé, chez les plus jeunes de la profession. Une sorte de cloisonnement culturel réducteur « de base », qu’il s’agisse de formation ou de provenance sociale et géographique, fonderait le divorce entre la Presse et son lectorat potentiel ? Les chiffres ne répondent pas à tout, d’autant que certaines variations demeurent, notamment entre les hommes et les femmes, là comme ailleurs. Gardons que "les journalistes" que l’on réduit souvent à une entité uniforme pour mieux les discréditer sans nuance, ne sont pas en question en tant que tels, seulement un circuit de formation, de même que "la démocratie" n’est pas responsable des votes extrêmes. La Presse et la Démocratie structurent un même chemin de liberté. Toujours s’en souvenir.

 

Tout comme la population dans son ensemble, toujours est-il que la durée de formation des journalistes ne cessa de s’accroître ces dernières années. Les jeunes journalistes sont de plus en plus diplômés. Seulement 2% des étudiants en journalisme ont poursuivis 2 ans d’études, près de 10% parmi les journalistes plus anciens en activité. Environ 40 % ont un niveau Bac+5.

 

Les dénonciateurs de l’élite oligarchique ne tarderont pas à voir leurs appréciations parfois obsessionnelles attestées au regard de tous ces chiffres. Reste que la sélection financière à l’entrée n’est pas sans être avérée par le coût élevé des formations privées reconnues. Comme le reflète le Rapport de l’Observatoire des métiers de la presse, les concours d’accès aux écoles de journalisme sont très sélectifs.

 

Pour plusieurs milliers de candidats postulant chaque année auprès des 13 écoles de journalisme reconnues par la profession, seulement 440 places sont proposées. Selon la Conférence nationale des métiers du journalisme, 3,3% sont admis par le Celsa, 6% par le CUEJ, 8,8% pour le master Journalisme de Sciences Po-Paris, 5% pour l’École de journalisme et communication de Marseille, et 7, 5 % pour l’École supérieure de journalisme de Lille. Une telle sélection ne favorise pas la nécessité de s’adresser à une population diverse et logiquement fort différente de la petite minorité en charge de l’information. La domination de Sciences Po comme socle de la profession renvoie t’elle en parallèle au divorce qui marque la relation entre les élus et le peuple ?

 

L’information et l’élaboration des Lois se ferait en cercle restreint et largement consensuel. Qu’une pensée unique creuse autant la tombe de la Presse que celle de la démocratie ?

 

Que ces derniers temps l’État ait eu à sauver de façon sonnante et trébuchante l’Huma semblait solder une énième fois la disparition de la presse de conviction (justifiée ou dépassée…), laquelle aura précisément permis les grandes heures autant journalistiques qu’électorales. 

Bon nombre d’observateurs font remonter la prise de conscience majeure de cette double crise démocratique et médiatique au référendum de 2005 sur l’Europe durant lequel 80 % de la Presse invita au même vote, une part égale de l’échiquier politique se comportant alors pareillement. La fin de la Presse, plusieurs fois annoncée mais heureusement non vérifiée, irait-elle de paire avec celle de l’espérance Politique ? Une Presse unique pour une pensée unique, en stade terminal d’une réelle démocratie ?

 

Derrière ce qu’il est souvent convenu de nommer à Paris « le populisme », chacun sait désormais la révolte, légitime ou pas, qui ne cesse de grandir à l’égard de ce qui est ressenti comme le règne absolu d’un réseaucratie médiatico-politique. Cette approche fût longtemps celle d’une toute petite minorité de la population, les deux partis définis comme extrêmes rassemblaient environ 5 % de la population. Ici comme ailleurs la population majoritaire était portée par de fortes convictions et croyances dans la force du Politique pour améliorer la condition citoyenne. Les grands journaux étaient ceux qui savaient faire le mieux écho à la « voix du peuple », quelle qu’elle soit. Les grands journalistes trouvaient souvent leur légitimité dans leur parcours personnel idéologique plus que dans leur formation. Démocratie et Presse écrivaient l’Histoire, au mieux. L’école de la vie prenait sa juste part.

 

Le mur de nombreuses illusions serait tombé parallèlement à celui de Berlin ? Aussi en matière vive d’information.

Le fil du dialogue se serait progressivement interrompu entre les supports de presse de plus en plus proches niveau éditorial et les lecteurs citoyens. La publicité n’aura pas été sans remplacer certaines rubriques longtemps attendues par les fidèles abonnés. Une partie de la Presse aurait-elle été contrainte d’apprendre à faire illusion ? En parallèle des aides de l’État devenues plus indispensables que jamais. 

La nouveauté du Net semble ouvrir un espace provisoire de liberté parfaite. Bon nombre de citoyens paraissent pour le moment y contourner les publicités qui envahissent pourtant les écrans numériques. Le voyeurisme des « révélations » de poubelles semble remplacer pour un temps la recherche passée des vrais débats. Le Net fait sensation. Jusqu’à quand ? Pourra t-il jouer le rôle de réel catalyseur des espérances et attentes de la population ? 

Un monde civilisé sans la « vraie » Presse est-il possible ? Le retour du Politique au sens le plus noble conjointement à celui d’une vraie joute en presse de conviction reste encore possible, et vital.

 

Au dernier classement relatif à la liberté d’expression établi par Reporters sans Frontières la France occupe donc le 39ème rang. Par l’argument sécuritaire, arme et vieille ficelle de la Peur jadis tant usitées par l’Urss, la Grande Bretagne et les États Unis ne cesseraient de restreindre cette liberté chérie. Le rôle du Politique et la mission si noble de l’Information verraient donc leurs destins scellés, pour le meilleur en urgence, ou pour le pire ?

 

 

Alors que Métronews fête encore son nouvel eldorado de fumée de l’Internet et que le journal historique, que l’on partage ou pas sa ligne éditoriale, qu’est Libération, semble voué à la même mutation numérique de surface, il n’est pas exclu que le rôle de l’État repose sur son exigence la plus héroïque.

La disparition progressive de la Presse, autant dire de la Pensée prenant encore le temps de vraiment se manifester, pourrait constituer l’ultime offensive de la micro société marchande, souvent aussi virtuelle que le Net. Que le peuple, l’État qui en émane, et les serviteurs d’une vraie Information, doivent au plus tôt renouer le lien à même de les sauver tous trois ?

 

En permettant par son soutien le retour d’une plus grande et réelle diversité d’expression éditoriale, loin de se fragiliser, l’État pourrait en réalité revivifier ses fondements, par la renaissance de la conviction et intéressement citoyens. En favorisant l’accès à l’exercice du journalisme à des profils beaucoup plus divers, le peuple renouerait avec l’engagement, dans un lectorat multiple reconstitué. La Presse et la Démocratie participent d’un même système de valeurs, pour peu que l’une et l’autre puissent s’alimenter mutuellement.

 

Bien sûr, à l’image de ce qui fut fait lors de l’admirable création de l’Événement du Jeudi ou de Marianne, faciliter ou encourager (le cas échéant fiscalement) le soutien citoyen direct à la Presse reste un modèle et même, un idéal. Pareillement pour les sites les plus exemplaires et indépendants du Net, dont C4N. 

Contribuer à la restriction de la pensée, et donc de la démocratie réelle,  en fondant uniquement ses espoirs dans la course rapide au supermarché du Net interroge toute une transmission, et mission, de civilisation. La recréation de la Presse papier, incarnée, porte un modèle de société auquel il ne faut pas renoncer. Défendre une Presse multicolore n’est pas moins que de s’assurer l’air indispensable à vivre dans la plus grande liberté de conscience, possible. En parallèle de prolongements numériques. Le vrais progrès ne fait jamais table rase.

 

Pour peu que la peur du peuple soit écartée et que l’exercice de la politique et de la presse redevienne plus ouvert, la démocratie peut encore l’emporter sur la Loi et pensée unique marchandes.

Pourquoi la Presse papier garde de très beaux jours devant elle ? Parce que le retour annoncé du peuple va régénérer le besoin d’une expression réelle et induire de fait le retour à des supports appropriés au temps de la réflexion. Le temps rapide du web reste pour l’essentiel inscrit dans celui de la consommation.  Pour peu que les journaux s’ouvrent à nouveau (Tribunes libres ou autres) au dialogue citoyen, la dimension incarnée et quasi "charnelle" du rapport à un journal fera le reste. Lire un journal participe d’un rapport irremplaçable à soi, aux autres, ainsi qu’à la société. Le numérique ouvre un champ des possibles parallèle, mais non réellement concurrentiel. Quand la démocratie sortira de sa confusion marchande actuelle, la Presse en redeviendra (quitte à faire évoluer les formations journalistiques, etc) le vecteur naturel. 

 

La Presse papier réduite ? C’est alors la Démocratie qui recule, et le peuple d’autant plus limité. Il faut raison garder, et la confiance dans l’émulation d’une liberté retrouvée. Aux citoyens de la vouloir et ainsi permettre. La survie de la Presse papier est dans sa "substance" citoyenne. Et c’est tout à l’honneur de la si noble profession du Journaliste, serviteur indispensable d’une vraie démocratie.

 

Guillaume Boucard

 

Vive le Journalisme ? ! Françoise Gaujour, du reportage au report’ Art

Quelles que soient les causes de la « disparition » de Ghislaine Dupont et Claude Verlon de RFI au Mali, voilà qui rappelle à chacun tout ce que la "mission" ou "vocation" du Journalisme pour certains, peuvent avoir d’essentiel, de précieux, de vital, au nom de la Liberté.

La liste est longue des victimes sur le champ de bataille pour la démocratie. Souvenons nous de nos otages…J.P Kauffmann (retenu 3 ans), J.L Normandin (21 mois), S. Taponier et H. Ghesquière (1 an), R. Auque (11 mois), A. Cornea (255 jours), F. Aubenas (157 jours), Ch. Chesnot et G. Malbrunot (124 jours), P. Rochot et G. Hansen (105 jours), J.J le Garrec (74 jours)…etc.

 

Bien sûr, dans nos pays définis comme les plus avancés, et plus encore dans ceux qui pratiquent la censure comme mode de gouvernance, chaque Pouvoir n’est pas sans les craindre parfois, les serviteurs de l’information. Il arriva même qu’une « cellule d’écoute » leur soit largement dédiée à l’Elysée. C’était il y a quelques années, et peut être encore, ou bientôt, qui sait.

 

Pour les uns ils sont toujours trop complaisants, pour les autres, trop indociles et intrusifs. Comme il est difficile de ne pas céder au règne du divertissement et de la pommade adoucissante et relaxante appliquée en guise « d’information ». Le risque de sombrer dans le néant de la téléréalité voyeuriste s’apparentant à un étalage de supermarché menace tout autant sous le diktat du roi fou de l’audimat. Oui, réjouissons nous que la profession de Journaliste garde largement comme préalable ses exigences les plus honorables.

 

La plupart demeure du « parti » de la vérité, autant qu’elle soit possible et accessible. Que le journalisme ne puisse totalement contourner la subjectivité atteste d’une part d’humanité. Cela est  rassurant. Les robots ne sont pas encore en charge de l’information. Bien sûr, entre le récit et le compte rendu objectif il incombe au lecteur ou spectateur d’user de son propre regard critique. Les citoyens n’ont pas à demeurer au stade infantile. Les Journalistes n’ont pas à mâcher et digérer l’actualité. Du reste, les faits sont aussi divers que chacun d’eux. Il n’y a pas « les Journalistes ». Il y a une profession représentative du genre Humain, du lectorat. L’information est toujours une co production entre émission et réception. Il arrive qu’au royaume des aveugles bien des lecteurs se mettent volontairement en première ligne.  N’oublions jamais tous ces véritables héros des temps modernes qui perdent leur vie pour avoir tentés de nous ouvrir au monde, tel qu’il est. Y a t’il une vie sans ou après le Journalisme ?

 

Nombreux ont troqués leur tenue de reporter pour celle de l’élu du peuple. Après avoir donné de son temps et de son énergie pour rendre compte au mieux de l’actualité, il est presque légitime de songer un jour à vouloir influer sur le cours de l’Histoire. Les souffrances observées ou vécues génèrent des opinions, ou des révoltes. Ainsi en fut-il des ex Journalistes devenus Députés que sont, Noel Mamère, François Baroin, Dominique Baudis, Mélenchon, d’autres encore. Pour Françoise Gaujour, la mutation passa par le pont qui sépare le reportage du « report’Art ». Il n’est pas exclu que les deux rives entourent un même fleuve.

 

 

Lorsqu’on regarde la biographie de Françoise Gaujour, on insiste premièrement sur le fait qu’elle fut la première femme présentatrice d’une revue de presse en Radio, sur France Inter. Son ouverture au monde par l’information jusqu’à prolonger actuellement son action dans le « Report’Art » n’est peut être pas étranger à son enfance passée au Sénégal. Le « Report’Art » qu’elle est devenue ces derniers temps transcende toutes les frontières, aussi celle qui sépare en théorie la photographie et la peinture. Certains de ses « tableaux photographiques » paraissent en effet s’inscrire dans un registre indéfinissable et nouveau, unique en son genre, libre. Pour le vernissage du 7 Novembre dernier au 41 rue Verneuil à Paris il y avait foule, et du beau monde, beaucoup d’affection aussi.


Françoise Gaujour fît de brillantes études à l’ESJ de Paris tout en étudiant le Droit à la Faculté d’Assas. Un stage au Journal l’Aurore marquera le début de sa carrière en presse écrite. Elle y deviendra rapidement  Reporter en titre. Elle sera responsable d’une des premières chroniques dédiées à « l’Environnement ». Sa démarche et personnalité relèveront immédiatement des pionnieres. Elle collaborera aussi avec l’émission alors très populaire « Midi Trente ». Remarquée pour la qualité de sa plume et son indépendance d’esprit elle publiera bientôt « Un chasseur nommé Giscard » (Editions Alain Moreau) qui reste comme l’un des ouvrages de référence dans la dénonciation de la chasse et plus largement la promotion de l’Ecologie. Tout cela reste très actuel.


En Octobre 1977, Françoise Gaujour entre à la Rédaction de France Inter pour y être rapidement Grand Reporter. Devenue présentatrice d’une chronique d’humeur à 8h15, puis d’une autre à 8h20, elle assure rapidement la présentation du journal de 7h30. L’analyste subtile et caustique qu’elle est irradie alors tout le service politique. En 1985, présentatrice éditorialiste de la Revue de Presse de 8h30, elle rencontre un grand succès d’audience. Elle apporta un véritable ton nouveau, dans une grande liberté d’expression.

En 1987 Françoise Gaujour écrit un second livre intitulé «  La Séduction est leur métier » (Editions Carrère) consacré au marketing des hommes politiques pratiqué pour séduire les électeurs. Le thème garde toute sa pertinence au royaume actuel des éléments de langage et du peopolitique de la téléréalité généralisée.

Françoise Gaujour quitte bientôt France Inter pour participer à  « la grande aventure de la 5* », celle de la première télévision nationale privée, alors que la Télévision Publique n’a pas encore coupée son cordon ombilical avec l’état. On suppose que ce fut le cas depuis.

A la 5* Françoise Gaujour est d’abord reporter au service politique, puis présente « Public », un grand talk show de la mi journée encadrant le journal de 13H. À partir d’avril 1991, l’émission « A la Cantonnade » lui est confiée, émission diffusée en 2ème partie de soirée et traitant de l’actualité des médias, de pub et communication. Françoise est par la suite en charge de « C’est tout com » tournée dans le décor des agences de publicité et consacrée aux mêmes thèmes.

Après la fin de la 5* elle rejoint l’équipe de « Sacrée Soirée », la grande émission à succès présentée par Jean Pierre Foucault sur TF1. En 1993, Françoise Gaujour est aussi en charge du principal  journal de TMC. La même année elle présentera une émission économique sur RMC « 45 minutes pour l’emploi ». C’est l’une des premières émissions consacrées au chômage et à la crise. La pionnière demeure.

En Août 1994 elle rejoint RTL TV. Elle en assure la direction du siège Parisien tout en étant productrice et présentatrice en Direct de l’émission « F comme Femme ».Françoise est de toutes les justes et nobles causes.

En 1996 Françoise Gaujour intègre Europe1 en responsabilité de diverses chroniques et émissions ainsi que de la revue de presse. Avec «  Europe plus » elle obtient un fort succès d’audience dans la matinale.

Françoise Gaujour vient clore sa brillante carrière entant que critique d’Art du service Culture. Son statut actuel de « Report’Art » s’inscrit donc logiquement dans son évolution, rejoignant la grande famille des artistes dans laquelle elle se reconnaissait probablement déjà durant sa dernière activité en Radio.

Alors pourquoi avoir intitulée sa première véritable exposition " Silhouettes" ? Suivre le Guide qu’elle offre au travers d’un poème :

 

La silhouette est….
Sur tous les fronts du monde nous sommes habitués à voir leurs « silhouettes » assurant de la présence de, la liberté. Certaines tenues vestimentaires s’affichent même « style reporter ».  Les journalistes sont partout, ou presque. Certaines parties du monde rechignent à leur ouvrir les portes. Laisser entrer des serviteurs de la démocratie peut être lourd de conséquences, les plus nobles.  Dans une ville monde qui n’est pas sans devenir de plus en plus violente, voire, barbare, n’oublions pas de les remercier plus souvent pour le courage dont ils font preuve, les journalistes. Notamment ceux qui travaillent sur le terrain. Comme l’Art ils « sauvent » le monde en ne renonçant pas à la libre expression.

 

Un mouvement

Ce n’est pas une forme

C’est une énergie,

Elle est tonique,

C’est une action,

Une démarche,

Elle est suspendue en plein vol,

C’est un désir,

Un charme,

Une sensation,

Une émotion,

Un souffle de vie,

Un mystère,

Une énigme,

Un funambule,

Un fantomal,

Elle est insolite,

Toujours étrange,

La silhouette a une âme

C’est un souffle de vie,

Elle n’a rien dans les poches,

Elle joue sur le dénuement,

Elle est abstraite,

C’est une ligne,

Un contour,

Un galbe,

Un profil,

Une allure,

Elle épouse la forme du corps,

C’est un fil,

C’est un contraste,

Le jour et la nuit,

Un crépuscule,

Une ombre,

C’est une transparence,

Un dessin,

Un silence,

Un voyage en relief,

Un tracé,

La silhouette est singulière,

Elle se faufile,

C’est une lumière,

Une intimité,

Elle est magique, poétique,

Imaginaire,

C’est une intention

C’est mon intention…

 

 

Toute une partie de ses Report’Arts s’élève dans des Dunes (photographiées au Brésil, à Jericoacoara ) pour y apprendre le langage des frontières entre Ciel et Terre. Précisant « qu’il y a des dunes sur Mars » ses annotations insistent pareillement sur « de nombreuses formes de dunes ». Par exemple « dans le désert du Namib les dunes se forment en Y, quand le vent souffle dans deux directions » mais « Il y a aussi des dunes en forme d’étoile, quand les vents sont multi directionnels » ou « des dunes en forme de U dans les déserts côtiers quand la végétation arrête leur progression alors que la partie centrale continue de progresser ». Chacun étant ici bas destiné à retourner à la poussière des Dunes de toute la Terre, Françoise Gaujour rappelle que « les dunes sont simples et complexes, comme nous ». Gardons qu’un grain de sable bouleverse parfois la mécanique la plus optimale.

 

La série "Surfeurs du béton" représentant des skatters pris en contre jour et surfant sur le béton s’inscrit plus nettement dans la modernité urbaine. Pour y apparaître au travers de leurs ombres, libre à chacun de trouver là une invitation à choisir la Lumière.

 

Quelle est sa technique de travail ? Françoise répond que « sa méthode est d’une simplicité folle, je voyage pour faire des photos et je fais des photos pour voyager,  ensuite je laisse faire mon instinct ».

 

Dans quel registre photographique pense t’elle plus volontiers se reconnaître ? « C’est vrai que j’aime les paysages, mais je fais aussi des portraits. Par exemple, lorsque je voyage, mon côté journaliste revient au galop, je fais en quelque sorte des documentaires photos autour d’un pays. En Alaska, cet été je crois avoir fait une série artistico/sociale autour des chalets dans la forêt dans lesquels habite la population de Seward.". Au gré des Dunes cosmiques ou du béton trop souvent armé, à chacun de choisir ce qu’il retiendra du pèlerinage induit par les « Silhouettes ». Que le Journalisme recouvre en soi un parcours initiatique et initiateur ne fait aucun doute. Cette grande professionnelle le prouve.

 

Que le Journalisme recouvre aussi un art…de vivre ? Une philosophie de la vie ? Que cette activité ouvre à un regard particulier sur le monde, sur l’être humain, sur le cours de l’Histoire, sur le sens même de l’existence ? Voilà qui recouvre une évidence. Que cela induise tragiquement un « art » de mourir de temps en temps au combat pour la liberté ? Aussi. Gardons que la Liberté ne mourra jamais. La mort elle-même serait morte depuis toujours.


Une vie après le Journalisme ?

Il y aura toujours des Journalistes, la question ne se pose pas. La Liberté aurait donnée sa parole. L’Humanité s’y serait engagée, notamment suite au 20éme siècle lourd de son cortège d’offenses les plus cruelles et immondes infligées à l’Homme. Plus jamais ça ? Plus jamais se taire. Rien ne pourra plus interdire la présence de ces « silhouettes » qui parlent pour nous dans toutes les dunes ou crevasses de la Terre, toutes, ou presque.

 

Il y aura toujours aussi des sites d’information libre et indépendante comme C4N, refusant toute forme de censure, et retournant chaque jour au turbin courageux et volontaire de l’information.

 

Oui, vive les Journalistes ! Vivent…

 

Guillaume Boucard


Maudits Syriens.

 

D’après les archéologues, la Syrie actuelle abritait l’une des peuplades les plus anciennes du monde antique : les Amorrites. La ville de Damas a été fondée au IIIème millénaire avant Jésus Christ, et a toujours été habitée, voyant d’ailleurs défiler de nombreux occupants au fil des siècles : Cananéens, Phéniciens, Hébreux, etc…en passant par les Grecs, et jusqu’aux Français, qui y ont établi un protectorat de 1920 à 1946, année où ce pays de près de 200 000 km carrés a enfin accédé à l’indépendance.

 

Mais cette indépendance a toujours été difficile, et émaillée de nombreux coup d d’Etat : trois, rien qu’en 1949, le retour du pouvoir civil en 1954, suivi de la constitution avec l’Egypte de la République arabe unie, elle-même interrompue par un nouveau coup d’Etat en 1961, qui ne sera pas le dernier.

La première période de stabilité politique s’ouvre en 1970, avec l’arrivée au pouvoir de Hafez el ASSAD. Celui-ci, soutenu par l’armée et diverses minorités religieuses se maintiendra au pouvoir sans trop de heurts, car il imposera au pays et à ses 20 millions d’habitants un régime dur, autoritaire, policier, et musellera toute velléité de démocratie, de liberté. Lorsqu’il meurt en 2000, et que son fils Bachar el ASSAD, ophtalmologue de 35 ans formé en partie au Royaume-Uni, époux d’une anglo-syrienne ayant travaillé dans de grandes banques, lui succède, le peuple syrien vit le « printemps de Damas ». Las, cette période de redécouverte de libertés publiques jusque là bafouées s’interrompt dès février 2001. Depuis cette date, le peuple syrien, jour après jour, souffre de plus en plus de la répression, du manque de libertés, comme s’il était maudit et que jamais il ne pouvait accéder à une vie de citoyen libre.

 

Continuer la lecture de « Maudits Syriens. »

Euthanasie, Eugénisme, Gender, et comment le retour en force « Catho » sera de la partie

 

En France, l’été 2013 aura donc commencé dans la convergence de faits divers pour le moins symboliques, outre leur pénibilité ou cruauté bien réelles.

L’horizon des vacances s’ouvrît alors que les portes d’une prison se refermaient sur ce qui s’apparente à un prisonnier politique, coupable selon son avocat Maître Benoît Gruau de « rébellion » avec opposition de conscience à faire un test ADN, selon le procès verbal. Un étudiant prometteur n’ayant aucun antécédent judiciaire était donc interpellé avec vigueur lors d’une manifestation s’affichant comme pacifique au regard des images visibles sur le Net. En parallèle de veilleurs chrétiens priant notamment sur la place des Invalides en pareille opposition de conscience face aux prolongements attendus du fameux « mariage pour tous », ce jeune homme vînt juste protester devant M6, alors que la chaîne recevait le chef de l’exécutif. Pendant que l’émission se déroulait encore rencontrant un niveau d’audience étrangement faible pour une interview du président de la République, le jeune « Nicolas » ne tarda pas à être mis en garde à vue. Il passera l’été en prison. Le grand soulèvement populaire inattendu qui marqua tous ces derniers mois a t-il son premier martyre ? Au travers d’une sanction politique entendant « faire un exemple ». A la rentrée, sa libération sera « pour tous ».

En veille d’été, Lourdes n’aura pas été sans vivre un déluge. Les intempéries tombaient elles aussi comme les barreaux d’une prison sur la « ville sainte ».

Dans la même période, les réseaux sociaux firent circuler le visage d’un sosie supposé du président actuel, sosie assumant le sacerdoce d’un prêtre, alors que le pape François recevait 29 sénateurs et 16 députés français. A travers l’accueil de ces derniers, il invitait le pouvoir actuel à "apporter aux lois l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine en y insufflant « un esprit, une âme, qui ne reflètent pas uniquement les modes et les idées du moment".

Les droits de l’Homme rencontrant une prison française, la ville chrétienne française la plus emblématique vivant un cataclysme, et le pape « recevant la France » pour la première fois. Le hasard des circonstances ? Notre pays n’a peut être jamais été aussi observé, souvent avec une inquiétude certaine, alors qu’il est soumis à un bouleversement de repères, à la hussarde, des lois touchant à l’essentiel étant présentées et portées comme de simples décrets relevant de l’économique ou du social. Un pouvoir confronté à un rejet rarement égalé dans son ampleur autant que dans la rapidité entend donc imposer les chapitres de son programme comme si ce dernier fut approuvé jusqu’à la moindre virgule par le peuple de France. Démocratie ?

 

Le hasard n’étant pas de ce monde, le fait le plus marquant pour le pays durant ces derniers mois pourrait être venu d’ou l’on s’y attendait le moins, dans un étonnant retournement ou pied de nez de l’Histoire. Un « remariage » de la France avec sa « famille » initiale, dans le creuset de ses valeurs originelles, serait-il engagé ? 

Face aux nouvelles réformes promises pour la rentrée et la fin de l’année, il semble bien que le « retour Chrétien » porte en lui quelque chose d’indispensable dans une telle conjoncture politique. La « moralisation » pourrait bien venir par le peuple, outre les éléments de langage émanant d’une pseudo élite ayant perdue toute crédibilité pour la permettre. Après l’été, une nouvelle offensive « Catho » ?

Depuis longtemps « Catho » semblait recouvrir la critique la plus acerbe frappant d’anachronisme quiconque la subissait. La nouvelle religion laïque masquant souvent la promotion de l’athéisme redoublait d’arrogance dans sa suprématie apparente ou savamment promue médiatiquement. La « modernité » serait-elle forcément athée et dénuée de toute véritable spiritualité ? La nouvelle religion obligatoire porterait donc des valeurs marchandes, reposant sur une réseaucratie de cooptation élitiste tenant à bonne distance le brave peuple ?

Depuis la rentrée 2012, à l’occasion de plusieurs manifestations, des millions de citoyens auront enfin décidés d’affirmer publiquement et puissamment  leur croyance, dans le respect de toutes les autres. Le principal « coming out » ne vint pas du rivage attendu à l’occasion du mariage homosexuel. Il fut d’abord celui des Catholiques. Le concert de la Bastille fêtant une supposée conquête législative avancée par les promoteurs du mariage homosexuel ne rameuta pas les foules, seulement quelques centaines de personnes. Le concert « pour tous » ne le resta qu’en théorie. Certains tableraient aujourd’hui sur de prochains mariages de vedettes homosexuelles pour que la loi « historique » le reste, un peu. Le cœur n’y est déjà plus, l’attention des français non plus. Chacun se souvient par contre que l’esplanade des Invalides exigeant au minimum 300000 personnes pour être comble s’afficha en effet pleinement remplie d’opposants jusque dans tous les boulevards annexes, à flux tendu, à plusieurs reprises. Du passé ?

Plein d’avenir. Vers des « Indignés Spirituels » ? Le champ d’action deviendrait international. La France en aurait été le berceaau.

Comme le disait Robespierre en personne quelques mois après la Révolution de 1789 pour avoir pensé qu’elle échoua « n’oubliez pas que le peuple est vertueux » au-delà même des lois votées, chose qui ne dispense pas de les respecter. Mais, chacune peut être réécrite ou contredite un jour. Il brûlait alors en place publique une statue de l’athéisme, reconnaissant ainsi la nécessité du Spirituel ou du Sacré dans une société. Plutôt que d’officialiser prématurément l’étrange « théorie » du Gender dans les manuels scolaires, théorie tendant à affirmer que le bas ventre de chacun ne serait qu’une vue « culturelle » de l’esprit, chacun gagnerait plutôt à y rétablir les faits Historiques, les vrais, pas les modes passagères évoquées par le pape François.

Révolution ? Tout indique que la « Manif-Pour-Tous » fera date en préambule de bien des changements futurs, qu’il s’agisse de Démocratie ou d’engagement citoyen revivifié, voire même, de la « mission » retrouvée de la France.

La société prétendue démocratique fonctionnant beaucoup autour d’un rapport de force, combien de « bataillons » Catholiques à l’heure actuelle ? La déchristianisation souhaitée par certains aurait-elle le champ libre ? Pas si sûr.

Certes, dans une enquête récente l’institut CSA semble aller dans le sens d’une perte d’influence du Catholicisme. En 1986, plus de 81 % des Français se disaient Catholiques, passant à 69 % en 2002, et 56 % en 2012. D’autres études avancent le chiffre de 52 % de français se disant encore plus ou moins Catholiques. La proportion de Français s’affirmant d’une autre religion progresse à contrario, évoluant de 3,5 % en 1986 à 9% en 2002, et jusque 11 % en 2012. Que la Manif-Pour-Tous ait pu faire évoluer les choses ? Probablement, les « Cathos » ne baisseront plus la tête. 

Même si l’institut CSA prétend que cette tendance à la déchristianisation pourrait donc se confirmer et que les « sans religion » constituent « d’ici 20 ou 30 ans » le principal groupe au sein de la population française, il n’est plus exclu que ce récent soulèvement du peuple de France traduise un élan contraire à ces prédictions. Le visage d’une France à terme majoritairement athée dépendrait surtout de la manipulation mentale effectuée sans cesse par de faux prophètes de « com » spécialisés en modelage des pensées ?

Qui aurait pu imaginer il y a seulement un an qu’à plusieurs reprises, tant de français, pourraient descendre dans la rue suivant une chef de file affirmant sa Foi dans des livres, articles ou émissions ? La valeur « famille », la dimension sacrée de l’Enfant, le respect du Vivant face à la « culture » de mort (facilitation de l’euthanasie, « prostitution » de ventres féminins avec la GPA, bidouillage permissif en laboratoire avec la PMA, salle de Shoot, etc), bien sûr que la Manif-Pour-Tous reposa premièrement sur le socle du Christianisme, à moins qu’il ne s’agisse de la véritable force de « civilisation ».

La religion Catholique reste donc à ce jour majoritaire en France. Après cette grande manifestation décomplexée, elle pourrait bien croître. La « fille aînée de l’Eglise » en a vue d’autres. Outre les imperfections ou travers de l’institution qui la représente, elle demeure. Elle reste un marqueur identitaire pour beaucoup de Français face à la marchandisation mondiale, ou l’émergence d’autres religions disposant parfois d’un soutien médiatique supérieur. Elle coule dans les veines de la Mémoire française. Aucun prosélytisme ici, ce ne sont que des faits. Le Catholicisme est écrit dans l’environnement quotidien au travers d’hagiotoponinymes, d’édifices religieux, de croix et calvaires au carrefour, de l’Histoire. L’athéisme obligatoire pour tous, comme la théorie du Gender imposée aux enfants de France ? Le combat ne ferait que commencer.

Et si le « calvaire » des vilains « Cathos » résistant à la déchristianisation venait de se transformer ces derniers mois en résurrection ? L’été prépare la rentrée.

La France marque par un État Laïque depuis la Loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat datant du 9 Décembre 1905. Cette séparation longtemps assimilée à la disparition souhaitée de l’une au profit du second pourrait donc s’être récemment équilibrée. Un Arbre n’échappe jamais à ses racines. La fraternité retournerait-elle à sa source initiale ?

Il est à noter que cette France des valeurs Chrétiennes ne saurait se réduire à la conception ou aux apriorismes en vigueur en région parisienne. L’ignorance qui caractérise parfois le regard de celle-ci sur le reste du pays explique en partie la « surprise » ressentie à la Capitale face à l’ampleur de la Manif-Pour-Tous. Selon la même enquête de CSA il ressort que la répartition territoriale des Catholiques en France s’avère très hétérogène.

Si le Catholicisme marque par un affaiblissement dans son rayonnement en Île-de-France, ou sept des huit départements sont parmi les 10 départements où la proportion de citoyens se disant Catholique est la plus faible, il n’en est pas de même sur tout le territoire.

En région parisienne la disparité est manifeste s’agissant de la présence Catholique. Elle atteint ainsi 38% en Seine-Saint-Denis, 42% à Paris et 47% dans les Hauts-de-Seine, au niveau des croyants revendiqués. A contrario, les Yvelines demeurent le département francilien le plus Catholique avec 52%. Ailleurs, un niveau plus élevé encore est observé, notamment dans le Calvados (58%), dans la Loire-Atlantique (63%) et en Vendée (67%). A l’Est, la Meurthe-et-Moselle et la Moselle recouvrent respectivement 69% et 74% de citoyens qui s’y affirment toujours Catholiques. Les départements situés au Sud du Massif Central recouvrent eux aussi dés niveaux très élevés, environ 70% de Catholiques assumés

Déchristianisation ? Le regard erroné de la petite micro société parisienne vivant en Rive Gauche sous l’ornière de ses derniers fantasmes soixante-huitards, recouvrirait bien des vues de l’esprit, et pas toujours le plus lumineux.

Comme ce réveil d’une certaine France (encore majoritaire) le laisse à penser, la perte d’audience de l’Eglise Catholique ne rime pas automatiquement avec une perte d’influence. La persistance d’un clivage religieux demeure sur certains sujets de société, autant que la puissance et l’efficacité des réseaux catholiques à même de fortement mobiliser. Le bon maillage dont disposent les hautes autorités Catholiques sur tout le territoire permet de compenser la baisse du nombre de vocations et de pratiquants réguliers. Il n’est pas anodin non plus de constater la prise en compte croissante de la presse Chrétienne. Ses éditorialistes accèdent enfin aux débats politiques ou sociétaux dans les médias. Dire que l’ostracisme longtemps en vigueur aurait disparu serait faire preuve d’un optimisme exagéré. Mais quelque chose de plus important semble avoir été inauguré durant le soulèvement récent du peuple Chrétien de France. Un grand ressourcement de l’engagement citoyen ?

Certaines réponses policières perçues par les opposants au mariage homosexuel comme des pratiques dignes de l’ex URSS ne pouvaient réellement surprendre. Un « prisonnier politique » en France ? La puissance de la Manif-Pour-Tous a fait voler en éclat bien des certitudes, jusque dans les techniques de gestion des conflits. Au sein même des forces de l’ordre des serviteurs de l’état (quelques photos en attestent) n’auront pas été non plus sans marquer en privé leur désapprobation et souffrance éprouvée de part l’obéissance hiérarchique à des exigences d’autorité pour le moins, inappropriées. Les médias étrangers s’en font encore l’écho. Peut-on réprimander une « bande » de veilleurs pacifiques de la même façon que des footeux ivres ? Il semble bien que ce fut le cas. Le débat sur l’objection de conscience ne ferait que commencer. Gardons en mémoire toute la nouveauté des pratiques « militantes » apparues. Notons que les masses de manifestants restent totalement pacifiques et respectueux depuis le vote « assez » accéléré de la loi concernée.

La première nouveauté de ce mouvement populaire était visible, extérieure, concrète. Loin de se limiter à l’appel à manifester au travers de défilés, l’audace de certaines initiatives plus modestes n’aura pas été sans surprendre et innover. L’humilité peut avoir une force immense. Les petits groupes de veilleurs, les marches de mères au nom de l’Enfant (« Les Mer-veilleuses »), certains slogans issus de Gandhi dans l’affirmation de « non violence » et de « puissance » dans la paix, autant de choses jamais observées préalablement durant les manifestations syndicales plus conformistes, dépassées ? Le conservatisme n’est vraiment plus ou on le pense en général.

A plusieurs reprises une masse de citoyens aura donc défilée pour les valeurs les plus essentielles, sans véritablement demander quoi que ce soit pour eux même, hormis le retrait ou la réécriture d’une Loi. La novation du « pour tous » n’a pas finie de rassembler, au-delà des frontières françaises, tel est son sens même.

Il ne s’agissait pas de fonctionnaires s’élevant contre les privilèges supposés accordés au camp privé d’en face, aucune exigence salariale ou statutaire, les arguments n’étaient que de conscience ou, de Foi. La réponse qui y aura été apportée fut occasionnellement tellement choquante que le mouvement de masse ne peut qu’être en sourdine. La rentrée ? Elle pourrait être brûlante dans la convergence des millions d’humiliés au seuil de pauvreté et des plus « riches » Spirituellement, les deux se mêlant parfois.

Plus de la moitié des français auront été meurtris. Les plus hautes autorités ne se seront pas même adressées directement à cette masse pacifique de citoyens, rien, seulement une guerre des chiffres et l’adoption en totalité d’une Loi, sans aucune concession aux opposants. Et un emprisonnement. Qu’il soit possible et durablement recevable sur un tel sujet de société de répondre « circulez il n’y a plus rien à dire » ? Avec un peu de recul tout cela apparaît plus inquiétant encore. Les quelques petites centaines de parisiens qui fêtèrent le fameux mariage « bis » illustrèrent surtout la dimension d’un lobby. La Démocratie aurait été mise en minorité.

Pour tout ce que ce soulèvement de masse aura représenté de la France dans ses valeurs les plus ancestrales, pour toute la fraîcheur pacifique ou novation démocratique révélées à cette occasion, pour le retour du peuple avec moins de débordement que lors de la remise récente d’un prix au PSG, pour l’affirmation nouvelle dans la forme et dans le fond d’un engagement de conscience, il serait assurément insensé de penser que ce grand mouvement en reste là. A l’international, la Manif-Pour-Tous pourrait bien trouver un second souffle lui permettant de revenir en France plus forte encore.

Face au Nouvel Ordre Mondial, que le peuple de France soit à l’initiative d’un Nouvel Ordre « Moral » ? Certes, le mot est galvaudé. Aux « Indignés » plus idéologiques pourraient bien succéder ou se joindre des « Indignés Spirituels » ? En Conscience.

Alors que la marchandisation du libéralisme capitalistique entend réduire les êtres à la « hauteur » de son système de consommation, voir la conscience des peuples se soulever laisse en effet espérer un avenir meilleur, encore possible. Le combat ne sera plus seulement économique et social, mais aussi Spirituel. Toute Religion est digne de respect, chaque croyant ou personne athée pareillement. Le respect premier de l’Humain ?

L’objection de conscience trouvera t’elle partout un fondement nouveau, législatif, général ? La Démocratie ne saurait permettre durablement la « dictature » idéologique d’une minorité, quelle qu’elle soit. L’intérêt général, dont tout président est logiquement le garant, ne saurait se soumettre à un lobby. Alors ?

Le Pape François tomberait-il à point nommé pour incarner à l’international le retour du Spirituel ou de la « morale » (le vilain mot !) tout en restant dans la proximité ? Le champ du Politique ne pourra s’en soustraire. La « laïcité » se verrait partout « invitée » à retrouver sa mission première de veiller à la liberté Spirituelle, de tous.

La Doctrine sociale de l’Eglise fut le creuset de bon nombre de progrès sociaux. La « philosophie » la plus éclairée qui soit, constitutive du Christianisme (sans réduire celui-ci à une philosophie) pourrait grandement contribuer au rempart attendu contre une société de consommation sans foi ni loi, afin que l’être humain ne soit jamais à vendre ou bradé, pas plus les enfants ou les vieillards que les plus fragiles ou pauvres, dénués de toute « performance » ou rentabilité sonnante et, trébuchante. Le Christianisme pour éviter la chute ? Bien des athées ont aussi une foi dans l’Homme, tout cela peut se réunir.

Euthanasie, recherche instrumentalisée et mercantile sur l’embryon, Gpa et Pma, mariage toujours plus décomposé, marchandisation des enfants…tout cela se heurtera t’il désormais au mur puissant et pacifique « Catho » ? Les « Indignés Spirituels » viendront-ils opportunément resituer l’Homme au cœur de la Cité ? Le cas échéant en s’y « manifestant » de façon visible, et invisible, comme l’est la Conscience

 

Guillaume Boucard

D’une présidence « normale » vers la rupture pour tous ? La démocratie est morte, vive la démocratie !

Selon la célèbre formule d’Abraham Lincoln (16ème président des Etats Unis), la démocratie serait « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Il est difficile de nier que cette réflexion raisonne particulièrement face à « l’état » actuel de la démocratie française. Des manifestations objectivement très denses et pacifiquement opposées à un projet « de civilisation » n’auront donc reçues qu’un vague et froid « accusé de réception » et l’invitation pressante à désormais se taire. Voilà qui ne peut qu’interroger, quelle que soit l’opinion de chacun.

Le « mariage pour tous » ? Il aurait d’abord constitué un puissant « révélateur » démocratique, voire, un détonateur ?

Il faut se réjouir de la prise en considération attendue et légitime dont bénéficia la « communauté » homosexuelle rassemblant environ 2 millions de citoyens. La majorité des français reste donc inscrite dans l’hétérosexualité. Cette dernière recouvre toujours la seule « identité » sexuelle permettant la procréation de façon, naturelle. Rappeler ces évidences serait-il devenu anti démocratique ? Pour « faute » d’être d’un avis différent il y aurait des « ennemis » désignés de la démocratie ? Lesquels disposent pourtant d’une représentation très conséquente dans les assemblées.

Le mariage homosexuel fut premièrement présenté comme un débat « de civilisation ». Il reste qu’il ne mériterait pas pour autant de faire l’objet d’un référendum. La légitimation reposerait sur « un mouvement de l’Histoire » allant dans le sens obligatoire de ce type de « modernisation » ? Tels auront été les propos du président au lendemain de l’adoption de la fameuse loi. Les centaines de milliers de citoyens qui s’y opposèrent doivent se faire une raison, même si les enquêtes les plus récentes attestent du soutien d’une majorité de français devenus hostiles aux principaux prolongements induits par cette Loi (PMA, « culture » du Gender, adoption, notion de parentalité modifiée, etc). Quoi qu’il en soit, l’homosexualité n’était pas le sujet du débat. Ceux qui ont osés le faire croire manquèrent en premier lieu de respect et de dignité à l’égard de cette communauté, suffisamment exposée parfois à des relents d’homophobie, qu’il faut fermement condamner.

Majorité, minorité, légitimité, égalité et liberté, autant de notions revenues au premier plan durant cet étrange débat. Ce qui s’y jouait était manifestement beaucoup plus vaste que la thématique avancée. L’Histoire aurait aussi comme mouvement certains retours de bâton.

Le pouvoir pour le peuple ? Tout le peuple ? Un lobby bien médiatisé, quel qu’il soit, mériterait-il une plus grande attention ? La démocratie semble avoir été la principale invitée à ces noces houleuses, à moins qu’elle n’en fût la plus ignorée ou bafouée. Outre l’adoption d’une Loi, le « traitement » démocratique dont elle bénéficia pourrait alimenter encore longtemps l’opposition. La force même de la Loi serait durablement altérée par cette séquence législative et citoyenne. Est-il encore possible d’éviter une grave crise citoyenne et institutionnelle ? La démocratie française est malade. Son appel de détresse n’a pas été entendu.

Pour peu que l’on prenne en compte de façon emblématique la « communauté » enseignante disposant de syndicats dérisoires dans la représentation et nombre d’adhérents, laquelle impose malgré tout ses Lois et volontés en quasi co-gestion avec les ministres successifs, sauf à les faire démissionner dans les cas d’excès d’indépendance, le règne supposé de la majorité ne serait-il pas de plus en plus écorné par bien des aspects ? La démocratie ne se verrait-elle pas réduite au statut de « représentation » symbolique ou seulement médiatique ? La « filiation » naturelle entre les élus et les corps constitués, et le peuple, est interrompue.

Par le passé la France évolua sous la pression revendicative de cultures ou identités régionales, des Basques aux Bretons en passant par les Corses. Le pays doit-il désormais faire face à d’autres formes de « communautés » relevant de « l’identité » sexuelle ou professionnelle, ou d’autres dimensions encore ? Cette formulation peut heurter pour mêler des facteurs sociologiques apparemment trop distincts. Il n’en demeure pas moins que cette notion de « mariage pour tous », en apparence « égalitaire » et majoritaire, posait problème par elle même. Bientôt « le bonheur pour tous » ? Du travail pour tous ? Le pays réel descendu dans la rue en ressort durablement meurtri. Rupture définitive ? Chacun sent et sait que le mandat présidentiel actuel ne serait plus assuré d’aller à son terme, en l’état.

Le mariage fut institué il y a bien longtemps, dans les faits depuis toujours, pour encadrer, garantir et protéger la filiation. Une minorité ne pouvant du fait même de la Loi de la Nature prétendre à cette filiation, sauf à recourir à des artifices de procréation bouleversant le besoin vital d’évoluer en lien avec un père et une mère, cette minorité « de fait » entendrait-elle contraindre la Nature autant que la majorité des citoyens à rompre avec le déroulement logique des choses ? La Nature ne serait-elle pas assez démocratique ? La majorité des citoyens, ayant en outre évoluée vers l’opposition à la Loi votée le mardi 23 Avril, serait-elle responsable de la Loi de la Nature, au point de mériter d’être bouleversée dans ses repères ? Majorité, minorité, démocratie ?

Le « hasard » n’étant pas de ce monde, gardons que le jour si emblématique du vote, un citoyen, certes contrevenant au règlement de l’assemblée nationale, aura été traité « d’excité » pour exprimer durant quelques secondes son attachement à la protection prioritaire du droit de l’Enfant. La démocratie semblait trembler dans ses murs. Pour peu que l’on repense notamment à un ex ministre du budget ayant du démissionner pour malversation financière, voir un simple citoyen expulsé manu militari de l’Assemblée sous les huées de nombreux élus de la majorité, cela peut surprendre pour le moins, à moins que cela ne soit une illustration beaucoup plus générale de l’état de notre démocratie. Le président de l’Assemblée nationale qualifia même ce citoyen « d’ennemi de la démocratie » ? Et donc à travers lui tous les opposants à ce projet de Loi. La célèbre formule d’Abraham Lincol évoquant « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » raisonne en effet avec un écho renouvelé. La « moralisation » publique lancée en urgence pareillement. Les cours de morale de retour à l’école entendent-ils répondre au soupçon de manque de moralité des « grands », des puissants, de certains dirigeants ? Le cri du cœur d’un citoyen somme toute assez désarmé, participant de la majorité du peuple de France opposée à bien des aspects de cette nouvelle Loi (adoption, PMA, enseignement du « Gender » à l’école, révision de la notion de « parents »…) exigeait-il une telle violence dans les propos ? Le peuple ne serait-il plus chez lui dans les palais recevant ceux qui lui doivent leur pouvoir ? Assurément, une même Loi « pour tous ».

Objectivement, et ce malgré un véritable rabattage idéologique et médiatique souvent orienté, la manifestation des citoyens opposés à la disparition du mariage « originel » rassembla plusieurs fois beaucoup plus de citoyens que les partisans de la réforme. Selon les chiffres officiels, les premiers étaient ainsi évalués à 45000, les second à 3000, le dimanche 21 Avril, jour au demeurant mémoriel pour le titulaire actuel Elyséen. L’on ne tarda pas à affirmer que « la rue n’a pas à gouverner », et tout en reconnaissant que le président fut élu par rejet de son prédécesseur, on osa néanmoins prétendre que son programme fut en totalité approuvé par le peuple. Pourquoi autant de monde dans les rues ? Pourquoi des records d’impopularité ? Un pouvoir reste t’il alors vraiment légitime dans l’application de son programme ? Démocratie ?

Outre cette « majorité » souvent définie comme « silencieuse » voyant ses représentants, notamment Frigide Barjot, recevoir un tel soutien de masse, chose qui fit jusqu’alors reculer bien des « majorités » de l’assemblée nationale (conflit sur l’Ecole privée, Cpe…), la « majorité » hétérosexuelle restant incontestable aura pourtant eu à se remettre en question dans son mode et nature de filiation, dans « son » mariage procréateur. Si respectable soit-elle, la communauté homosexuelle verrait presque toutes ses exigences bientôt satisfaites. Devons nous courir plus encore le risque d’une « démocratie séparatiste » ? Des corps de métier, des groupes définis longtemps comme « minorités sexuelles », tous seraient-ils en droit de contredire ou « réformer » les lois uniquement à leur profit ? A trop déplacer le débat démocratique sur le terrain des mœurs et statuts minoritaires, il n’est pas exclu que tout ceci se solde par un multi communautarisme additionnel, lequel ne tardera pas à agir en fossoyeur de la démocratie.

Par la subversion d’intérêts privés s’imposant à l’intérêt général, ce dernier pourrait n’être bientôt que peau de chagrin. Les larmes seront alors celles de la démocratie. Les homosexuels n’en sont absolument pas responsables. Il n’est pas exclu qu’il furent les plus instrumentalisés pour servir un objectif sociétal, voire, culturel au sens le plus fort, qui les dépasse. Parmi les leaders opposés à cette Loi chacun pouvait en apercevoir bon nombre. Que faire et penser lorsque le « bien commun » est la permanence même du vivant, de l’Humanité ? Voilà qui nous rapproche deAristote. Le symbole n’est pas secondaire. Dans les temps de crise « de civilisation », la Sagesse des anciens n’est jamais anecdotique.

 

Dans « Les Politiques : une typologie des différents régimes politiques », il distinguait en effet les « Constitutions droites », gouvernées en vue de l’intérêt commun, et, toutes leurs déviations possibles de gouvernance, en vue des seuls intérêts particuliers. Sommes nous au seuil de ce second cas ?

La République recouvrait pour Aristote la forme la plus aboutie du premier cas de figure, celui de l’intérêt général. La seconde hypothèse renvoyait à la tyrannie et à l’oligarchie. Il voyait notamment dans la République le régime où ce sont les pauvres qui gouvernent, et donc les plus nombreux, puisque dans la plupart des pays les citoyens modestes forment une majorité. La démocratie oligarchique était alors définie comme une « Constitution déviée ». Oligarchie ? Voilà qui renvoie à notre actualité, celle d’une classe ou élite de privilégiés oeuvrant en pôle dominant, la majorité du peuple se voyant abandonnée plus ou moins à son triste sort, sans espoir d’un avenir meilleur. Une définition issue de Aristote dans le texte. Cette Loi « pour tous » n’aurait véritablement reçue l’approbation que de la part d’une petite élite, très parisienne et urbaine, loin du peuple ? La démocratie par l’image et l’audimat aurait triomphée.

Poursuivons. Aristote distinguait ainsi plusieurs variantes de la démocratie. La meilleure était selon lui celle qui recherche l’égalité, c’est-à-dire celle où « afin que rien ne mette les gens modestes et les gens aisés les uns contre les autres […] les deux soient égaux dans une juste prise en considération » que « tous partagent de la même manière le pouvoir politique ». Selon lui, la liberté constitutive d’une vraie démocratie reposait sur le fait que chacun ait la possibilité réelle d’être « tour à tour gouverné et gouvernant », définition qu’il faisait du citoyen. Il ne cachait pas sa crainte de voir les démagogues mener au renversement des régimes démocratiques, par la tyrannie influente d’une minorité. Aristote pour tous ?

Dans le cas du « mariage pour tous », au prix du bouleversement certain de la majorité dans ses repères les plus ancestraux, difficile de nier que tous les arguments furent bons pour avaliser cette supposée réforme de « progrès » et de « modernité ». Le bon sens eut beau rappeler, avec le soutien de tous les psychologues, la nécessité absolue d’un père et d’une mère dans la structuration de tout être, la promotion du mariage homosexuel écartant pourtant toute filiation naturelle se sera donc imposée. Les partisans du maintien du « mariage initial » attribué exclusivement à toute union susceptible de procréer, offrant un contrat d’union civile (CUC) aux autres formes de couples, tous eurent à subir les pires qualificatifs s’échelonnant des « réactionnaires homophobes » jusqu’aux suppôts racistes et fascistes. La démocratie, surtout médiatique, ne toléra pour l’essentiel, qu’une seule opinion.

Admettons avec Paul Ricœur « qu’est démocratique, une société qui se reconnaît divisée et traversée par des contradictions d’intérêt » mais « en se fixant comme modalité, d’associer à parts égales chaque citoyen dans l’expression des contradictions (…) en vue d’arriver à un arbitrage ». Pour le dire plus simplement, respecter toutes les opinions. Difficile de trouver une vraie prise en compte des opposants au « mariage pour tous », pas même une revalorisation du « mariage » tel qu’il fut structuré depuis si longtemps et logiquement réservé aux unions naturellement procréatrices. La Loi est votée, circulez, vous n’avez plus rien à y redire ? Le droit de manifester resterait légal et constitutionnel. La crise de la démocratie révélée plus encore à l’occasion de ce débat pourrait réserver bien des prolongements, au regard de l’Histoire. Paul Ricœur pour tous ?

Précisément, restant en lien avec l’Histoire,Tocqueville avait aussi raison de mettre en garde contre les excès possibles du « désir d’égalité », lequel imprègne les individus vivant en démocratie, chose pouvant conduire à « une restriction de la liberté ». Il redoutait que la démocratie « produise un conformisme des opinions ». La pensée unique ? Si il craignait que la majorité opprime la minorité, Tocqueville pensait cependant que la liberté de la presse fonderait « un moyen puissant pour préserver la liberté des menaces que ferait peser sur elle le désir d’égalité ». Il affirmait que « la presse est par excellence l’instrument démocratique de la liberté ». La véritable campagne audiovisuelle si peu objective liée au mariage « pour tous » n’a pas été sans faire douter des propos de Tocqueville. La défense d’un contrat d’union spécifique (CUC) offert à une relation homosexuelle qui le reste en soi, spécifique, fut réduite aux pires caricatures. Le respect pour tous ?

L’idée de démocratie est enfin centrale dans la philosophie politique de Cornélius Castoriadis, lequel fait référence au niveau de cette thématique. Son approche aura gardée un écho étonnant durant toute cette séquence politique.

En effet, il critique parfois sévèrement les régimes représentatifs, qu’il soupçonne de « s’apparenter inévitablement à des cercles fermés au sein desquels le peuple perd peu à peu toute véritable influence ». Il n’y aurait pour lui de démocratie que totalement directe. Voilà qui vient conforter l’exigence maintenue d’un référendum concernant un sujet aussi fondamental que le mariage et la filiation, au regard des prolongements en « PMA » ou plus tard, en « GPA ». Cornélius Castoriadis exige précisément la participation de tous aux décisions les plus importantes. Cornélius Castoriadis pour tous ?

Les droits des enfants ne mériteraient donc pas que l’on consulte la population ? Le « mariage pour tous » n’aura pas été sans les réduire parfois à des variables d’ajustement. Les Lois internationales prévalant sur toute législation nationale, les recours ne seraient pas écartés. La Commission Internationale des Droits de l’Enfant (UNICEF) demeure.

Ce « néo mariage » engage t’il un divorce plus avancé encore entre la population et ses élus ? Certains firent aussi preuve d’un grand courage, de part et d’autre. L’adoption du « mariage pour tous » n’aura pas été sans briser un peu plus la « filiation » entre le peuple et ses représentants. La manifestation d’opposition de masse, assez nouvelle dans sa structuration et sa communication, traduit à contrario un ressourcement certain de la démocratie par le peuple. Ce dernier fait serait le plus marquant, et plein d’avenir.

 

Guillaume Boucard

Le débat sur le mariage gay est-il bon pour la démocratie ?

Alors que les préparatifs vont bon train pour la manifestation contre le mariage gay prévue ce dimanche 13 janvier (http://midi-pyrenees.france3.fr/2013/01/07/mariage-gay-les-opposants-se-mobilisent-avant-la-manifestation-du-13-janvier-176023.html), personne ne s’est interrogé sur la nécessité d’un tel débat.

 

Depuis plusieurs jours, gauche et droite se déchire et font tout pour diviser la France, tentant même d’embrigader la jeunesse. On apprend que Marine Le Pen ne souhaite pas participer à la manifestation pour ne pas contribuer "à ce qui est devenu une grossière tentative de récupération politicienne et d’enfumage sociétal de la part de l’UMP et du PS" . On peut pense ce qu’on veut de cette femme, mais il faut reconnaître que c’est l’une des rares figures politiques à avoir une réaction plus censée que les autres (http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/01/07/manifestation-contre-le-mariage-gay-le-fn-aura-sa-delegation-mais-sans-marine-le-pen_1813711_823448.html).

 

Plutôt que de se disputer pitoyablement sur un sujet éculé, pourquoi ne pas se demander si ce débat est légitime ? Nous vivons quand même dans une république démocratique et laïque. De nombreuses générations se sont battues pour qu’il y ait séparation de l’Eglise et de l’Etat ce qui a permis un réel progrès social mais tout semble remis en question par l’agitation inutile de ces derniers jours.

 

N’en déplaise aux intellectuels puritains de gauche et de droite, mais en France c’est l’individu qui compte et non ses croyances ou son mode de vie. Chaque individu doit avoir les mêmes droits que les autres. Or, en refusant le « mariage » aux gays et lesbiennes, on fait bien preuve de discrimination à l’égard d’une partie de la société française. Et ça, ce n’est pas acceptable.

 

Les arguments contre sont-ils recevables ?

 

Familles de France, qui n’est plus à une bêtise près pour faire parler de son mouvement (rappelons quand même qu’ils sont contre les mangas et les jeux vidéos pour des raisons stupides), avance l’argument qu’une famille doit être composée d’un papa et d’une maman pour le bien être de l’enfant. Si, d’un point de vue des psychologues et autres pédo-psychiatre, cet argument est recevable et permet à l’enfant de se construire, mais certains pensent que seule la mère est réellement indispensable au bien-être de l’enfant (http://www.geopsy.com/fiches_lecture/l_enfant_et_sa_famille_winnicott.pdf). Mieux encore, un dossier sur le sujet de l’homoparentalité préconise de faire des études avant de prendre une décision, le dossier assez intéressant est disponible à cette adresse :http://www.psychologies.com/Famille/Etre-parent/Mere/Articles-et-Dossiers/Homos-et-parents.

Tout cela montre que Familles de France ne peut pas débarquer et dire qu’une famille c’est forcément un papa et une maman pour le bien de l’enfant, ce n’est pas si simple !

 

D’ailleurs, signalons que les enfants maltraités et victimes d’actes de pédophilie sont issus de familles « classiques », pas de familles homoparentales ! Alors qui peut dire ce qui est mieux pour l’enfant ?

 

Maintenant, considérons que Familles de France à raison et qu’une famille cela doit être un papa et une maman. Alors que dire des familles monoparentales, en constante progression depuis les années 60 ?

 

« En 2005, 1,76 million de familles sont composées d’un seul adulte. Elles sont aujourd’hui 2,5 fois plus nombreuses qu’en 1968. Les ruptures d’unions plus fréquentes sont à l’origine de cette croissance. Auparavant, les familles monoparentales étaient la conséquence du décès précoce d’un des parents : 55 % en 1962 contre moins de 10 % en 2005. » (http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1195#inter2).

Cette étude de l’INSEE montre que la société française évolue et que les principes moraux ne sont plus aussi strictes et rigides qu’autrefois, mais les associations contre le mariage gay refusent d’en parler. Pourquoi ? Parce que ce serait reconnaître que les familles actuelles ne sont pas aussi moralement irréprochables qu’on veut nous le faire croire. En gros, on préfère l’hypocrisie bourgeoise qui consiste à faire cohabiter des personnes qui se détestent, uniquement pour sauver les apparences, plutôt que de vivre mieux mais différemment. Dans une atmosphère familiale aussi malsaine, les enfants sont-ils épanouis ? Bien entendu, il est hors de question d’aborder ce sujet.

Au nom d’une soi-disant morale, on cherche à diviser la société française uniquement parce que certaines personnes refusent d’évoluer. On met à mal la démocratie pour l’hypocrisie. On instrumentalise la jeunesse, on fait le jeu des extrémistes religieux qu’on va même chercher pour les rallier à la mouvance anti-gay. Cela peut-il être bon pour la société française ? Je ne le pense pas. Avez-vous remarqué que ce sont les mêmes personnes qui hurlent au scandale contre les musulmans et le voile islamique qui vont maintenant dans les quartiers populaires chercher tous les musulmans les plus durs pour les faire manifester contre ce projet ? Les ennemis d’autrefois sont des allis de poids de part leur nombre et leur inflexibilité, étant donné que ces jeux n’hésitent pas à assassiner les gays et lesbiens dans leurs pays d’origine ils ne vont pas se faire prier pour lutter toujours plus contre eux, en toute légalité en plus ! Sommes-nous aveugles à ce point pour laisser la haine monter chez nous ? Sommes-nous réellement conscient que la situation peut dégénérer et prendre des proportions dramatiques ?

Alors, élu(e)s de tous bords, réfléchissez aux conséquences de vos actes et de vos déclarations. Agissez pour apaiser les esprits avant de voir les actes homophobes se multiplier et les morts s’accumuler. Il y a urgence, car une contre manifestation arrive :

http://www.evous.fr/Manifestation-pour-le-mariage-gay-dimanche-27-janvier-2013-a-Paris,1180042

Quel avenir pour le journalisme citoyen

 Le journalisme citoyen s’est davantage développé ces dernières années, il met en scène les citoyens et l’accès à l’information car le but du journaliste citoyen est de diffuser l’information avec les outils dont il dispose. Aujourd’hui aucun évènement ne peut échapper à la population. Avec un téléphone portable en poche, un appareil photo et un calepin il est facile et rapide de transmettre l’information par le biais des blogs ou des sites personnels. Le journalisme citoyen concurrence le journalisme traditionnel et pourrait dans quelques années l’éclipser.  

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