Mali ou Afghanistan africain ?

Voila plus d’un an que le Mali a perdu le contrôle de toute la partie septentrionale de son territoire. En effet, profitant du coup d’Etat du 22 Mars 2012 du Capitaine Yaya Sanogo contre le président Ahmadou Toumani Touré, le Mouvement Nationale de Libération de l’Azawad et de nombreux  mouvements islamistes ont pris les armes, pour revendiquer l’indépendance de cette partie du pays. Et, au jour d’aujourd’hui, les villes de Tombouctou, Gao et Kidal sont entrées en leur possession. Ils y règnent en maîtres absolus ; imposant à la population un nouveau style de vie, fondée sur la Charia.

Conscient de son incapacité à reconquérir toute-seule ces localités, les autorités actuelles de la transition, ont saisi la communauté internationale pour qu’elle leur vienne en aide. Mais, jusqu’ici, rien ne semble bouger. Ceci, en dépit du feu-vert –  le 20 décembre dernier –  du  conseil de sécurité des nations unies,  autorisant le déploiement sur place d’une force africaine chargée de chasser les rebelles islamistes du nord du pays. Ledit vote du conseil de sécurité autorisait pourtant l’envoi de 3 300 soldats africains. Mais, au jour d’aujourd’hui, difficile de dire avec exactitude ou en est-on avec cette initiative. Dans les coulisses, l’on apprend qu’un tel déploiement ne saurait se faire avant le mois de septembre de cette année. En attendant, les populations de cette partie du monde continuent de vivre un calvaire indescriptible.

Alors que des négociations étaient en cours entre le pouvoir malien et Ansar Dine (l’un des plus importants mouvements islamistes sur place), l’on a appris ce jeudi matin une reprise des combats entre eux  dans la région de Mopti, au centre du pays, zone proche de la ligne de partition du pays. Des combats qui auraient tournés en faveur des salafistes, selon plusieurs témoins joints sur place.

Ces combats reprennent alors que les négociations de paix entre le gouvernement malien, les rebelles et les séparatistes touaregs, qui devaient débuter ce même jeudi au Burkina Faso sous l’égide du président Blaise Compaoré, ont été reportées au lundi 21 janvier prochain. Dès lors, le pauvre Mali se trouve tout seul face à son destin…

Avec les importantes revenues tirées des différents trafics et les prises d’otages, il est fort à craindre que la partie sud du Mali ne tombe elle-aussi entre les mains de ces terroristes. Car le Mali ne dispose  plus à proprement parler d’une armée. Le laisser seul dans cette situation revient alors pour la communauté internationale à créer un deuxième Afghanistan.