True Grit : Le western à la sauce des frères Cohen

Peu sont les réalisateurs à ne presque jamais nous décevoir et à ce titre, les frères Cohen font partie de ceux-là et ils le prouvent avec cette œuvre dont je vais détailler les raisons qui ont fait que j’ai adoré.

True Grit est un film sorti en 2010 et interprété entre autres par le génial Jeff Bridges, le non moins excellent Matt Damon et le très intéressant Josh Brolin. Même si le western ne demeure pas mon genre de prédilection, True Grit m’a enthousiasmé en bien des points. Tout d’abord, même si on peut le ranger dans la catégorie des westerns, le film est également un drame poignant autant qu’un remarquable film d’aventure. C’est incontestablement là l’une des qualités des frères Cohen de savoir subtilement mélanger les genres et en faire une œuvre passionnante et riche en émotions.

True Grit raconte l’histoire extraordinaire d’une jeune fille de 14 ans, juste avant la guerre de Sécession, qui cherche à se venger de l’homme qui a assassiné son père. Ce meurtrier se nomme Tom Chaney et ce dernier a trouvé refuge en territoire indien. Pour retrouver le fugitif et le pendre, la filette décide d’engager un U.S Marshal alcoolique et au caractère épouvantable pour l’aider dans sa quête. Durant leur périple, ils vont croiser un Texas Ranger qui cherche également à mettre la main sur Tom Chaney. Le trio va alors tenter tant bien que mal de faire cohabiter leurs divergences et leurs objectifs respectifs.

True Grit est l’adaptation d’un roman de Henry Hattaway intitulé 100 dollars pour un shérif et qui avait déjà été adapté au cinéma dans un film de John Wayne dans les années 60.

Ce qui m’a le plus impressionné dans ce film, hormis les grandes chevauchées et la traque proprement dite, est le lien très conflictuel et à la limite de l’humour par moment entre les trois protagonistes. Jeff Bridges est charismatique à souhait dans son rôle de tête de lard au grand cœur qui fera tout pour sauver l’héroïne à la fin du film. C’est sans conteste la jeune fille qui constitue le point le plus remarquable du film. Outre une interprétation tout à fait exceptionnelle, on est impressionné par la maturité et la force de caractère du personnage dans sa soif de vengeance et de justice.

Peuplé de « gueules » inoubliables, True Grit est assurément une réussite cinématographique autant qu’un vibrant hommage des frères Cohen au Western. Les thématiques abordées dans le film sont à ce point modernes que l’on pourrait aisément transposer l’histoire à l’identique dans un contexte plus contemporain.

Le décalage total existant entre la jeune fille et la brutalité du monde qui l’entoure est extrêmement savoureux et occasionnera durant tous les films bons nombres de situations passionnantes et cocasses.

Une fois de plus, après Fargo, Burn after reading, No country for old men et bien d’autres œuvres encore, les frères Cohen montrent une fois de plus leur totale maîtrise de leur art en nous plongeant une énième fois dans un univers fascinant dont on ressort, un peu plus d’une heure quarante plus tard, émerveillé et profondément touché par cette magnifique histoire d’une jeune fille déterminée à venger son père. 

A voir impérativement.

Polémique Cohen-Taddeï, qui a raison ?

 Quand deux interviewers se rencontrent, de quoi parlent-ils ? Eh bien, il semble que Patrick Cohen n’apprécie pas toujours le choix des invités de son collègue et il lui fait bien comprendre en direct à la télévision. Il lui reproche de donner la parole à des personnages peu fréquentables véhiculant des théories douteuses, comme Dieudonné ou Tariq Ramadan. Par là même, il sous-entend que c’est  pour faire le buzz. De son côté, Frédéric Taddéï se réclame de la liberté d’expression soutenu par Daniel Schneidermann qui trouve que Patrick Cohen commet une faute professionnelle.

Le journaliste de France Inter a le mérite de poser une question importante : peut-on inviter n’importe qui pour s’exprimer dans les médias ? On sait qu’Anne Sinclair a toujours refusé de recevoir Jean-Marie Le Pen. Mais c’était sa responsabilité et elle n’obligeait pas ses collègues à l’imiter. Car c’est bien là le problème, qui décide de qui on peut inviter ou pas ? Monsieur Cohen ne veut pas inviter Dieudonné mais il invite Marine Le Pen, pour ma part je pense que l’un comme l’autre ont droit d’exposer leurs idées. Le spectateur, s’il est adulte, saura bien faire le tri. En affirmant que certains de ces invités douteux avaient « le cerveau malade », Patrick Cohen est proche de la diffamation. « Vous invitez aussi des gens que les autres médias n’ont pas forcément envie d’entendre » déclare-t-il à son vis-à-vis. J’avoue que je ne comprends pas le sens de cette phrase. Un spectateur qui n’a pas envie d’entendre Dieudonné change de chaîne et puis c’est tout !

Depuis ce petit clash, d’aucuns se demandent s’il y a une liste noire de personnes à ne pas inviter à France Inter. Si c’est le cas, qui a choisi les membres de cette liste d’indésirables. Si Patrick Cohen décide de ne pas inviter un tel ou un autre, rien ne l’autorise à dénigrer les invités des autres émissions. Pour lui, donner la parole à Dieudonné ne présente aucun intérêt, c’est son avis. En se posant en censeur, Patrick Cohen s’est décrédibilisé auprès de ses collègues. 

Les vieilles idées de Léonard Cohen.

 Le vieux sage canadien est enfin sorti de sa torpeur pour nous donner un superbe album. On y trouve des ballades comme lui seul sait en faire. Un disque à écouter comme on sirote un bon verre, lentement.

« Old ideas » frappe tout de suite par son épure : la voix grave presque caverneuse, juste quelques instruments, deux ou trois pas plus. La diction est comme toujours impeccable et la lenteur des tempi nous permet de savourer le texte si important chez Cohen. On retrouve les thèmes habituels du « songwriter » : l’amour, bien sûr, le temps qui passe, la mort, cette défaite inévitable. 

Les chansons sont des prières au sens premier du terme, ainsi dans « Show me the place », il supplie « Montre moi l’endroit ou le mot s’est fait homme/Montre moi l’endroit où la souffrance a commencé ». A 77 ans, il sait que le temps lui est compté comme il l’évoque dans  « Darkness » : « I’ve got no future baby

I know my days are few ». 

Mais l’amour peut encore inspirer le poète mais s’il avoue que c’est folie dans « Crazy to love you ». Comme toujours chez Cohen, les chœurs féminins sont somptueux. Mais est-ce un hasard s’il débute cet album en se moquant de lui-même dans « Going home » il se compare à un berger qui se fait passer pour un sage et qui désire rentrer chez lui. Mais ce disque n’est pas mélancolique car il sait apporter une petite pointe d’humour qui caractérise les plus grands.

Plus que jamais Léonard Cohen nous rappelle qu’il est un artiste majeur. Malheureusement, après sa formidable tournée mondiale débutée en 2008, il ne semble pas disposé à remettre ça avec ce nouvel album. Il faut dire qu’il avait entrepris cette tournée parce qu’il avait perdu pas mal d’argent à cause de la crise. Parfois la crise a du bon.  

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Les radios sont-elles orientées politiquement ?

 Si vous leur posez la question, les journalistes vous diront qu’ils sont objectifs et qu’ils font leur métier le plus honnêtement du monde. Mais ce n’est pas le ressenti des auditeurs qui d’ailleurs choisissent souvent leur radio en fonction de l’opinion politique supposée des animateurs, ce qui est mon cas. Certains vont même jusqu’à penser que l’embellie actuelle de France Inter est en partie due à son positionnement plutôt à gauche.

D’après Mediascope, France Inter est perçue pour 38% des personnes interrogées comme étant une radio « plutôt à gauche ». Malgré le mode de nomination de son président qui aurait pu faire craindre le pire et malgré le couac de l’éviction de Porte et Guillon, la matinale n’a pas changé d’orientation et les journalistes rassemblés autour de Patrick Cohen ont gardé leur indépendance. Les chroniqueurs sont les mêmes qu’auparavant et Thomas Legrand critique le pouvoir actuel avec toujours la même virulence. Quant aux humoristes, Sophia Aram fait preuve régulièrement d’une belle agressivité et son altercation avec Nadine Morano n’est pas passée inaperçue. Si Nicolas Demorand est maintenant à Libération, affichant ainsi sa préférence politique, Patrick Cohen réussit à ne pas laisser transpirer ses opinions. Quant à Daniel Mermet, son positionnement très à gauche est clairement revendiqué. Dans aucune autre radio on ne trouve un animateur ayant un tel engagement. A noter aussi les interventions régulières de Bernard Maris, un économiste plutôt altermondialiste, membre d’ATTAC. RTL et Europe 1 sont considérés plus à droite par les auditeurs, car appartenant à des grands groupes capitalistes. Pourtant, on peut penser que Denis Olivennes, transfuge du Nouvel Observateur, veillera à une plus grande impartialité, surtout depuis le départ d’Elkabbach. La radio pourra avoir un impact non négligeable dans la campagne des présidentielles car de plus en plus de gens préfèrent les infos sur les ondes plutôt qu’à la télé (3,8 millions auditeurs pour la matinale de France Inter).


L’accusation d’antisémite comme arme de terrorisme intellectuel : coup de colère de Philippe Cohen

"Et maintenant Bernard Kouchner. Honte à lui de s’être servi de la communauté juive comme d’un bouclier humain, au lieu de s’expliquer pour de bon sur son affairisme évident !", s’écrie Philippe Cohen sur Marianne 2, dans un article titré Supplique à Aphatie, Le Monde, Le Nouvel Obs et les autres : oubliez-nous, oubliez les juifs ! "Un certain nombre de journalistes se sont abaissés à reprendre l’argumentaire honteux de Bernard Kouchner insinuant que le livre de Pierre Péan est limite, voire antisémite. Ce sont eux les vrais fourriers de l’antisémitisme qui vient…", avertit-il en introduction. "Que les bien–pensants des rédactions, tous les Aphatie, les Backmann, Jauvert (Nouvel Observateur), les Bernard (Le Monde) de toutes les rédactions continuent à prétendre que demander des comptes ou contester le patriotisme de Kouchner rappelle Gringoire ou Je suis Partout, et alors, c’est sûr, nous verrons les vocations antisémites se lever à nouveau dans notre pays. Qu’il continuent, ces idiots inutiles, gonflés de leurs ego de résistants de la 25° heure, à prétendre qu’évoquer la fortune d’une personnalité est antisémite ; qu’ils persistent à défendre les juifs de cette façon et alors là, oui, ils rendront un fier service à tous ceux qui veulent montrer que les juifs sont des intouchables ; qu’« ils » s’abritent toujours derrière la Shoah pour spolier les Français ou trahir leur pays : qu’« ils » serrent les coudes et forment un bloc uni et solidaire. Qu’ils dispensent Bernard Kouchner de vraiment répondre aux critiques émises à son endroit au prétexte qu’elles viennent d’un goy et concernent un juif, alors oui, ils auront suscité, stimulé, provoqué le risque de remontée d’un antisémitisme d’un type nouveau, d’un antisémitisme post-Shoah. De grâce, Aphatie, Backmann, Jauvert, Bernard et les autres, oubliez-nous, oubliez les juifs. Ils vous en seront reconnaissants."

Philippe Cohen, ancien rédacteur en chef d’Info Matin puis rédacteur en chef adjoint de Marianne et responsable de son site Internet, avant de partir fonder avec Jacques Rosselin Vendredi Hebdo, est doublement bien placé : il connaît bien Pierre Péan, avec lequel il a écrit La face cachée du Monde, et il est juif. Merci à lui de dénoncer cette arme de terrorisme intellectuel qu’est devenue l’accusation fallacieuse d’antisémitisme.

No Country for Old Men : Tout simplement magistral !

Joel et Ethan Cohen, en adaptant le chef d'œuvre de Cormac Mc Carthy, grand obsédé de l'ouest américain, nous offrent une visite du thème ancestral américain. Un mélange subtil des genres canoniques, du western en passant par le film noir et le road movie. Un travail d'orfèvre, évitant de tomber dans les clichés, exprimant une violence archaïque…impossible a dompter dans un territoire trop vaste. La frontière entre le Texas et le Mexique, témoin d'une réaction en chaine, d'une violence inouïe

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