Syrie, Somalie, guerre totale contre les infidèles (musulmans tièdes inclus)

Là, il faut bien comprendre que le djihadisme a évolué : c’est désormais la guerre totale, et il s’agit de traiter l’infidèle, le Kaffir (le Cafre, en fait, blanc ou noir, ou jaune), tel du bétail, de la chair, afin de convaincre les hésitantes et hésitants à faire de même. On le voit au Kenya, où des enfants pas très « occidentaux » (mais vêtus tels) ont été massacrés. On le constate en Syrie où le journaliste espagnol Marc Marginedas, d’El Periodico, a été pris en otage, voire a déjà été froidement exécuté. L’objectif est peut-être, pour des néophytes musulmans venus de l’étranger, en Syrie ou en Somalie, de se montrer plus musulmans que les djihadistes syriens ou somaliens… 

Ce n’est plus tellement l’Occident, soit les chrétiens, mais aussi pourquoi pas des athées ou agnostiques chinois, qu’il s’agit de terroriser, mais les musulmanes et les musulmans, celles et ceux qui sont trop tièdes pour rejoindre le djihad.
Au Kenya, on trucide des enfants infidèles, en Syrie, bientôt, il se trouvera bien une katiba pour exécuter une ou un journaliste d’Al Jazeera, la chaîne du Qatar, car la suspicion, la volonté d’embarquer le plus de monde possible dans un tout ou rien, l’emporteront.
L’ordre, paradoxalement, viendra d’ailleurs peut-être du Qatar, s’il est décidé que la situation échappe à l’entendement, à tout contrôle. Histoire, ensuite, de désigner la katiba à on ne sait quels drones (ou forces spéciales russes, voire iraniennes, si les tensions entre les États-Unis et Russie ou Iran s’apaisent, au moins un temps).

Des journalistes otages en Syrie, il y en a eu et reste de diverses nationalités (dont la française), et en voici un de plus : Marc Marginedas. Il retrouvait, après un séjour en avril, ce terrain, et constatait que pour les djihadistes, dont certains issus de pays européens, se faire un membre de la presse « occidentale » était devenu un mot d’ordre.

Après tout, c’est assez logique : cela intime aux brigades de l’ASL, l’Armée syrienne libre, de se rallier au djihad. Cela indique qu’il faut cesser de croire qu’Obama ou Hollande vont lever le moindre petit doigt et que ce sera le califat ou la mort, sans qu’une autre alternative soit envisageable.

Au-delà, le message est adressé à toutes les musulmanes et musulmans sunnites. Radicalisez-vous. Ne lisez plus du coran que les sourates de La Mecque, celles d’après la conquête, la réussite, la domination. Le reste, antérieur, n’était destiné qu’à se concilier les esprits, mais à présent, c’est la guerre. On peut comprendre que, s’il n’est pas laissé de choix,  les destinataires du message ne sont pas trop enclins à le dénoncer.

L’ASL comprend qu’il faut s’affilier soit à al-Nusra, soit à l’Isil (qui prône un califat sunnite d’Irak, Syrie et Levant), ou bientôt, périr.

À Nairobi, Jennah Bawa, 9 ans, a été froidement abattue avec sa mère. Elle n’avait pourtant pas l’air très britannique, aurait pu être musulmane, mais elle avait l’air « occidentalisée ». Tout comme Parmashu Jain, un petit Indien de 8 ans.

Bref, le message adressé au monde entier, c’est « eux ou nous » : si vous n’êtes pas suffisamment avec nous, djihadistes, vous êtes forcément avec eux, les infidèles. Cela a été compris en Égypte, en Tunisie, semble-t-il. En France, au Royaume-Uni, ce n’est pas si évident. Mais au jeu du « qui ne dit mot, consent », il arrive bien un moment où il faut se déterminer, quitte à prendre des risques, quitte aussi à s’interroger sur ce qu’on doit retenir des fondamentaux sur lesquels s’appuient les djihadistes.

Là, comme en Russie, c’est plutôt le contraire qui se produit. Une cour russe à classé toute une traduction du coran de l’arabe vers le russe dans la catégorie des ouvrages prohibés, incitant à la haine, à la guerre civile. Aussitôt, tout ce qui se dit représentatif de l’islam en Russie a protesté (à juste titre d’une certaine manière, car pourquoi donc le seul coran et pas la bible, tout aussi belliqueuse ?), tempêté, menacé. Tout plutôt que d’admettre que l’islam n’est pas qu’une religion de paix (pas plus que le christianisme, en tout cas). Bref, plutôt donner raison aux djihadistes – de fait – que de lâcher quoi que ce soit. Sauf que, à présent, les djihadistes de Syrie ou de Somalie prennent les musulmanes et musulmans au mot…
Il n’y a pas que Marc Marginedas à se retrouver otage des djihadistes…

Pour ces djihadistes, femmes et hommes, les musulman·e·s ne le seront jamais assez. Dans une école islamiste britannique (l’al-Madinah school de Derby), progressivement, les comptines, les chansons enfantines, puis tout instrument de musique à cordes, &c.

Évidemment, le cheikh Ahmad Radreddin Hassoun, le grand mufti de Syrie, n’est plus assez musulman. Son plus jeune fils, Sania, 21 ans, a été tué, voici un an, lors d’un attentat programmé pour intimider son père. Il se considère, on ne sait pourquoi, le mufti des sunnites, alaouites, chrétiens et druzes et autres (mais non pas des agnostiques ou athées). Il fait sa lecture du coran mais ne va surtout pas en dénoncer les sourates la contredisant (celles de Médine, en particulier).

En Somalie, le groupe combattant dominant était auparavant le corps de sécurité des tribunaux appliquant la charia. Le commando de Nairobi a prétendu épargner les musulmans (en faisant réciter quelques mots du coran, en questionnant sur le nom de la mère de Mahomet, Amina). Mais qui se serait déclaré soufi aurait sans doute été exécuté (le soufisme était autrefois dominant en Somalie).

Le clergé musulman modéré dénonce les extrémistes en tant que dévoyés. Mais n’appliquent-ils pas les préceptes des ghazvehs (razzias), parfaitement conformes à la lettre du coran ? L’imitation de la vie du prophète n’incite-t-il pas aussi à rétablir l’esclavage ? Après tout, même les chrétiens (y compris les congrégations religieuses, les moines et moniales, au Nouveau Monde) l’ont abondamment pratiqué. Pourquoi donc, en se fondant sur les mêmes textes, le condamner à présent ?

La question qui se pose pour les musulmanes et musulmans est de plus devenue celle du choix entre la religion de Khadija (première épouse de Mahomet, qui le fait instruire) et celui du Mahomet veuf de Médine revenu vainqueur à La Mecque. Soumis à sa première femme, le veuf soumettra ensuite son dieu à ses propres désirs, envies et convoitises. 

Mahomet a d’abord, tout comme Jésus, prêché pour obtenir une meilleure répartition des richesses. Puis, ayant commencé à obtenir ce qu’il voulait, il a élargi sa part de gâteau. C’est ce que retiennent les islamistes, et il faut bien que les musulman·e·s comprennent que, si toute l’humanité se convertissait à l’islam, l’exemple de Mahomet les autorisera à ne pas redistribuer leur part – plus large – du gâteau. Le reste est subsidiaire.

Mais on lit encore (au nom de quoi ?) des phrases comme : « la vision de l’islam wahhabite qui tente de s’imposer aujourd’hui n’a rien à voir ni avec l’islam traditionnel tel qu’il s’est construit au cours des siècles ni a fortiori, avec le véritable islam des origines. » (Sciences et Avenir, jan. 2003). Cette historiographie est tout aussi légendaire que ce que prêchent les wahhabites et tout fondamentaliste extrémiste. Soutenir que ce dernier ne connaît rien du coran alors qu’il a été forcé de l’apprendre par cœur dans des madrassas (même si, effectivement, on peut apprendre par cœur de l’arabe sans le parler), c’est quelque peu léger.

Pourquoi donc dénoncer l’appât du gain, du butin, alors que le coran l’encense ? L’islam, religion de paix, est soit une imposture, soit un tout autre islam, en devenir, en gestation, et qui devra bien s’affranchir de l’historiographie antérieure. Tous les mystiques ou presque du pourtour méditerranéen ont eu des révélations, des visions, et comme par hasard, celui qu’elles ou ils voient est à l’image (approximative) d’un père, d’un oncle, jamais d’un aborigène australien ou d’un pygmée africain, et jamais d’une femme japonaise ou philippine. Thérèse d’Avila, peut-être plus futée que d’autres, racontera ne voir aucune figure humaine, ni même entendre une voix.

En quoi les visions des Chebab « somaliens » seraient-elles inférieures aux autres ? En quoi le SGP néerlandais, parti protestant calviniste prônant une théocratie, serait-il moins fondé à faire valoir ses interprétations des textes bibliques et évangéliques que le Vatican ? Ou encore  l’Union démocratique fédérale suisse, anciennement Parti évangélique du peuple suisse (chrétien modéré sauf pour les questions sociétales liées au couple, à la sexualité) ? À chacun son califat.

Le père de la petite Jennah, et mari de la Kenyane Zahira, Luis Bawa, toutes deux tuées, tirées comme du gibier, a indiqué que sa femme avait élevé sa fille dans la foi musulmane. Pour lui, les Chebab utilisent la religion en tant que prétexte pour tuer. Mais pourquoi donc le contraire serait-il inconcevable ?

Le plus ironique, dans l’histoire du commando à Nairobi, est qu’il est peut-être composé principalement de convertis récents, d’étrangers (certains d’origines somaliennes), voulant rétablir le prestige du « seul vrai islam », face à des Chebab somaliens se comportant comme des musulmans plus avides de richesses que de piété. Les jeunes néophytes sont toujours plus exaltés que leurs aînés. Bref, les djihadistes somaliens ne sont pas assez musulmans pour la jeune garde.

Le plus « cocasse » est que la vieille garde d’Al Qaida, d’Aqmi ou des Chebab va commencer à redouter cette jeune garde, dont elle nourrit l’idéologie meurtrière, et ne saura comment la désavouer. L’une ou l’autre des composantes est vouée à une « nuit des longs couteaux » ou à céder le pouvoir. En attendant, infidèles et musulmans tièdes (donc « traitres ») en feront les frais.

En Syrie, c’est musulmans (mais aussi chrétiens ou druzes) contre musulmans, avec finalement les mêmes méthodes : terroriser l’autre camp afin que le sien considère qu’il n’y a plus d’autre solution que de lutter jusqu’au bout et terroriser davantage.

Selon les observateurs au plus proche du Jubbaland (la Somalie méridionale jouxtant le Kenya et devenue quasi autonome), l’attaque contre le centre commercial Westgate vise aussi à faire en sorte que la majorité des Kenyans s’en prenne à la minorité musulmane somalienne, très influente au Kenya (car elle bénéficie notamment de l’argent de multiples trafics). 

Le mouvement Chebab est à présent divisé et affaibli. Il a dû céder du terrain et se retirer des ports (et des revenus de la piraterie maritime). Beaucoup de moujahids étrangers se sont sentis désillusionnés et on tenté de rejoindre la Syrie ou d’autres théâtres d’opérations. Ceux qui ont attaqué le centre commercial espèrent peut-être que la répression s’abattra sur les Somaliens du Kenya et qu’ils pourront se poser en défenseurs (et racketteurs) efficaces. Il n’est pas sûr que cela se produise, que la population somalienne au Kenya ne se retourne pas contre ces intrus qui perturbent les affaires et le business.

Le porte-parole du groupe des assaillants, Abulaziz Abu Muscab, à indiqué à Al-Jazeera que l’attaque contre le Westgate Mall était dû à la présence de magasins juifs et américains. Mais il y a tout autant ou presque de propriétaires musulmans somaliens. Ce qui ne l’empêche pas de déclarer que son groupe est le seul à protéger la Somalie (sans doute, aussi, d’elle-même).
Comme d’habitude, les morts d’enfants sont attribuées à qui ose répliquer (les services de sécurité et les policiers kenyans).

Prochain terrain de confrontation entre musulmans : le Soudan. Khartoum, dirigée par le très pieux Omar-al Bashir, a perdu les trois-quarts de ses réserves pétrolières au profit du Sud Soudan (chrétien ou animiste). Du coup, l’inflation grimpe. Et toutes les prières possibles ne la contiennent pas. En fait, elle est proclamée inférieure à 25 % mais elle serait de l’ordre du double, voire davantage. Le cours officieux de la livre contre le dollar a chuté de deux-tiers. Et l’inflation de prières et hommages au prophète ou à son dieu ne suffit pas à faire remonter les cours ou baisser la température sociale…

 

 

 

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

8 réflexions sur « Syrie, Somalie, guerre totale contre les infidèles (musulmans tièdes inclus) »

  1. [b]Pur/ impur[/b]

    Les occidentaux (pas seulement ….)sont impurs par définition donc ils doivent être exterminés

    Le fondateur de la secte Chiite Rafidith est un Juif Abdallah ibn Saba.

    Il s’est converti à l’Islam [u]en apparence mais il cachait ses convictions juives au fond de lui,[/u] dans le but de pervertir l’Islam de la même façon que [u]Paul le chrétien d’origine juive a perverti la religion chrétienne.[/u]!!!

  2. [url]http://www.islamopedia.fr/pages/fitna/correction-chiite-fr-mensonges/les-chiites-et-les-juifs.html[/url]

  3. un site très sérieusement argumenté concernant l’islam et ses perversions:

    [url]http://www.blog.sami-aldeeb.com/2013/09/17/les-critiques-du-coran-par-sami-aldeeb-sont-ridicules[/url]

    une mine de ressources !

  4. Je confirme , formidable découverte de ZELECTRON en plus le Monsieur (Sami Aldeeb) a beaucoup d’humour…

  5. Voui, Zébulon et Libertinus, je connaissais le site, mais pas cette page.
    Où je lis :
    « [i]Je ne m’étendrai pas sur la prétention de l’auteur du Coran qu’il s’agit d’un texte révélé par Dieu. Ceci relève de l’idiotie pure et simple qui est du domaine de la psychiatrie. Tout ouvrage est humain[/i]. ».

    C’est Blair-Orwell qui disait en substance que la liberté exige celle de devoir entendre ou lire des choses qu’on n’a pas envie de lire ou entendre.
    Donc, un jour, un type converti sur le tard au mahométanisme (car en fait, c’est bien de cela qu’il s’agit), et ayant embrassé « la totale » (barbe, djel., coiffe blanche, &c.) m’assure que son prophète a écrit tout le coran en une seule nuit alors que, la veille, il était analphabète.
    C’est cela qu’on leur fait avaler.

    Il est bien évident que la partie antérieure (du temps de la première femme de Mahomet) a été dictée par un, une, des personnes un tant soit peu érudites. L’ultérieure est sans doute du Mahomet en question.
    « C[i]e que je dis du Coran s’applique aussi à l’Ancien et au Nouveau Testament, tous deux écrits par des humains[/i]. »
    Il aurait pu ajouter « et édulcorés », notamment par Paul, histoire de s’épargner le martyre.
    Mais bon, on ne fait pas boire des ânes n’ayant pas soif, ou repus de la seule eau qu’ils acceptent et tolèrent.

  6. La Rue droite à Damas
    Au nom de l’apôtre Paul est liée la Rue droite,
    construite sous les Romains. Il en est fait mention
    dans la Bible (Actes des apotres): c’est là que Christ
    envoie Ananias guérir Paul de l’aveuglement :
    « Et le Seigneur lui dit : Lève-toi et va dans la rue
    que l’on appelle droite, et demande, dans une maison
    juive, un Tarse du nom de Saul. »
    Ananias a baptisé Paul.
    C’est incroyable, mais la maison où vivait Ananias
    s’est conservée jusqu’à nos jours !!!!

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