L’université d’été du PS égale à elle-même,

une confrontation d’idées compréhensives mais qui crée la désunion.

 

De la Marseillaise rejaillit l’union, on se dispute mais on s’aime et à la fin de la récrée le dimanche 25 août on chante, document Le Monde.fr / Jean-Claude Coutausse.

 

Support Wikipedia Les socialistes ne changeront pas, et le fait qu’ils sont au pouvoir n’a pas calmé leur ardeur à montrer leurs divisions. Normal direz-vous, d’autant plus que la politique de François Hollande est plutôt centrée entre droite et gauche suivant les obligations. En fait elle n’est pas lisible pour beaucoup c’est le tord du démocrate socialiste, qui se met tout le monde à dos, à l’instar de François Bayrou démocrate de droite. Alors, dans ces universités d’été, chaque ténor y va de son aura. C’est devenu un rituel pour tous les partis. Ne faut-il pas à chaque grande rentrée de période estivale montrer sa présence des fois que l’on vous aurait oublié ? La politique n’est que de la concurrence, et l’on est vite dépassé par d’autres. Montrer sa présence afin de rassembler ses partisans pour s’imposer à nouveau comme le leader est une obligation. Au PS, contrairement aux autres partis il n’y a pas un leader qui fait taire tous les autres. Les Marine, Copé, Fillon, Mélenchon, Laurent et d’autres, nagent sans trop de contradicteurs, tout au moins on n’en a pas vu !

Au PS, les ténors comme Ségolène Royal qui marque son retour politique à la Rochelle, ville ou fut mise à terre par Olivier Falorni, prononça le discours d’ouverture en tant que présidente de la région. Manuel Valls, Christine Taubira, bien que non encartée au PS, furent, lorsqu’ils arrivèrent, entourés, comme des vedettes, par une foule de journalistes, caméramen et de sympathisants, ce qui fixa la cote socialiste de leur popularité du moment. Cette chaleur les réchauffe, ils en ont besoin pour montrer leur influence tant il est vrai, qu’en politique, seul compte le nombre de sympathisants même si ce que l’on porte comme projet est sujet à controverses mais qu’importe c’est l’adhésion qui compte.

Cette université du PS démarra sur le conflit entre ces deux calibres du gouvernement, l’un plus à droite et l’autre plus à gauche. L’un, auréolé d’une cote populaire à faire rougir le président, applique simplement la politique sécuritaire précédente, non pas qu’elle fut mauvaise sur tous ses points, le respect de la loi s’impose à tous, mais laisser les Roms s’installer près des habitations dans des conditions hors de toute humanité est intolérable. Quant à la sécurité bien que tout aussi volontaire et positif, il apporte un plus en effectifs de forces de l’ordre, il faut dire que Sarkozy ne fit que du vent réduisant ces forces de plus de dix milles agents ! Par contre, il déconne tout autant quant au tout carcéral, porteur d’un raisonnement à l’emporte pièce pour faire plaisir à ses policiers, l’exemple de Trappes le prouve, voir, Trappes comme toute ville de banlieue a ses quartiers islamophobes et islamiques.

L’autre plus intelligente raisonne et réfléchit, sa cote popularité ? Elle s’en fout ! Pour elle, qui n’a pas d’argent pour construire des prisons trouve, avec bons nombres de magistrats qui ne sont pas des imbéciles vivant au quotidien le drame de la récidive, que le tout carcéral appliqué depuis 10 années n’a fait que l’aggraver. Les prisons, surpeuplées, sont devenues des lieux qui ne font plus leur office purgatoire, elle veut donc apporter une solution sachant bien qu’elle sera contestée et qu’elle ne pourra résoudre le problème, qui est plus du ressort de la société et de la misère qui la mine, que dans des solutions plus adaptées à la récidive, voir, Les peines plancher une bonne fausse loi de la droite. Il faudrait plus de suivi et une vraie réadaptation à la vie sociale au sortir de prison, et du travail, mais là, les moyens sont sans répônse, voir aussi, Les cambriolages sous l’influence de la misère de notre société.

Ces gros calibres se sont donc chamaillés pendant la période estivale avant cette université, faisant la joie de la droite et de la presse qui s’en est donné à cœur joie n’ayant rien à se mettre sous la dent. Un vrai gros couac gouvernemental qui comme les autres finira dans le cercueil des disparus. Le président a tranché en penchant de droite à gauche, mais une préférence pour Valls et reportant la réforme après les élections municipales, c’est plus prudent. Pour Manuel Valls c’est un consensus la justice et la sécurité sont liées pour réussir. Pas question d’opposition, mais collaboration.

Vous pensez bien que ces gros calibres arrivant à la Rochelle furent entourés par leurs fans, cherchant à se montrer comme si c’était des dieux, mais ne font-ils pas leur boulot ?

Mais ce qui fit le plus de bruit fut la taxe carbone remise au tapis par les écologistes, il fallut qu’ils mettent du piment à leur université d’été et qu’elle déteigne sur celle des socialistes pour tester leur réaction. Elle fut sans ambiguïté, trop de taxes tuent les taxes. Encore une taxe a-t-on entendu de droite à gauche au PS, Ségolène Royal en tête ! On va encore taxer les petits, et c’est vrai l’expérience précédente de Nicolas Sarkozy, sous l’influence de Nicolas Hulot, se lança dans cette aventure qui se résuma après épuration de son contenu à ne taxer que les utilisations domestiques écartant celles de l’industrie.

Rappelez-vous, l’ancien ministre Jean-Louis Borloo ministre de l’écologie en avait, fait, le pauvre, un des engagements majeurs du Grenelle de l’environnement. Cette Contribution, Énergie Climat, CEC, destinée à limiter les émissions de gaz à effet de serre, consistait à taxer, sur le principe «pollueur-payeur», la consommation d’énergies fossiles émettrices de CO2 dans les secteurs du transport et de l’habitat, une bonne mauvaise idée. Elle devait s’appliquer à la fois aux ménages, en contrepartie d’une compensation financière, et aux entreprises.

Un coup politique de Sarkozy après les élections européennes de juin 2009 ou les Verts obtinrent 16,3 % de suffrages. Mais ce fut sans compter avec la majorité de droite qui la rendit inopérante sous la pression des lobbies industriels, la taxe carbone se réduisant à un impôt pesant sur les ménages. Voir aussi La vérité sur la taxe carbone.

 

Les trois mousquetaires aux journées d’été d’Europe écologie les Verts le 22 août à Marseille/AFP/ Franck Pennant , document Le Monde.fr.

 

Il faut reconnaître que les écologistes se sont pris à rêver, si l’environnement était enfin pris en compte ? Philippe Martin le ministre de l’écologie remplaçant Delphine Batho dû admettre vu le tollé de ce nouvel impôt, bien que cette taxe sur le climat énergie, qui était actée, ayant reçu l’approbation du président, qu’il lui fallait mettre un peu d’eau dans son vin. Il fut aussitôt prié de mettre les points sur les "i" en déclarant, ce n’est pas une taxe nouvelle, ce n’est pas une fiscalité additionnelle, mais une fiscalité de substitution. En d’autres termes, on retire à Pierre pour donner à Paul, et le tour est joué ! Jean-Marc Ayrault dans son discours de clôture, assura que la future contribution climat énergie, annoncée jeudi par le ministre de l’écologie, Philippe Martin, ne «modifierait pas le niveau des prélèvements» fiscaux en France. Elle «ne sera pas un impôt de plus, mais une réforme fiscale, une réorientation de la fiscalité», a-t-il déclaré. Voilà qui ne nous rassure pas, dixit François Hollande avec la transition écologique en dévoilant lors de la conférence environnementale les grands principes de la future contribution climat-énergie.

Le 24, donc la veille de la clôture de cette université d’été du PS, Christine Taubira annonça pour mettre, tout le monde au parfum, la création d’une peine probatoire de prison. Une «réforme sérieuse, rigoureuse, qui assure la sécurité des Français», qui serait proposée dans sa réforme pénale, hors prison, avec des mesures pour renforcer les sorties aménagées de détention. Selon, Christine Taubira, le projet permettra d’améliorer la réinsertion par la «construction avec le détenu d’un projet pour lui permettre de devenir à sa sortie un citoyen libre et responsable» !

J’aime bien Taubira, elle raisonne ce qui est rare chez les politiques, voir Christian Estrosi, au langage honteux, se servant de cas douloureux pour sa politique. Mais il ne faut pas rêver, il n’y a pas d’argent et sans travail, la récidive ne sera pas jugulée, malgré le désir de justice. Pour le moment, rien de précis, il faut donc attendre après les municipales.