SYRIE: L’impossible équation

Entre coups de gueule, déclarations de principe, menaces intempestives, en passant par les molles résolutions onusiennes, les syriens ne cessent de compter leurs morts,  pris entre les feux du pouvoir et de la rébellion.

Qui tue au juste ? Tous pointent du doigt Bachar Al ASSAD, le président de la république. Lequel à travers les médias d’Etat, donne de la voix pour démentir toute implication dans le massacre de son peuple.

Face à la situation qui ne fait que s’empirer chaque jour un peu plus, l’occident reste sans réaction offensive. Pourtant, sa volonté d’en découdre avec le régime syrien, afin de parachever le printemps arabe est on ne peut plus violente.

 

La ville de Homs, en attendant l’intervention

internationale

 

Pour nombre de spécialistes, s’aurait été Georges Bush à la maison blanche qu’il aurait attaqué sans attendre la Syrie comme il l’a fait en 2003 en Irak. Obama n’en est pas moins violent. Il a tué Ben Laden dans des conditions les plus troubles. Et peu importe qui des démocrates ou des républicains détiennent le pouvoir, les américain trainent une longue expérience de la guerre. La peur n’est donc pas le facteur limitant et les tenants actuels de la maison blanche peuvent s’engager d’un moment à l’autre.

Seulement voilà, les choses semblent avoir radicalement changé depuis l’avènement de la crise économique mondiale, et l’émergence de nouveaux relais d’informations qui permettent de voir autrement ce que les médias occidentaux présentent comme vérité fondamentale. A la lumière des crises en Irak, en Afghanistan, au Pakistan et en Lybie,  qui se sont soldées soit par des échecs cuisants, soit par des victoires sans gloire avec beaucoup de pertes en vies humaines, l’hésitation est aussi grande que la soif de rendre justice au peuple dit Martyr de Syrie. Les Etats Unis n’ont certes rien perdu de leur force de frappe militaire, mais à la veille d’élections présidentielles,  Barack Obama qui subit une cohabitation difficile avec l’opposition républicaine pose surement le problème du cout d’une énième guerre en territoire arabe. Les brouilles diplomatiques avec l’Afghanistan suite à l’affaire du soldat tueur de 16 civils, ne font que  rendre inconfortable la position des USA face à Damas. Plus de  50% des américains trouvent inutile la guerre au Pakistan contre les Taliban, qui dans le même temps promettent de se venger. Quant à la France, elle a fait l’amère expérience de la guerre en Lybie qui lui a couté bien plus qu’elle en a gagné. Et ce n’est surtout pas Nicolas Sarkozy en peine dans les sondages de la présidentielle qui va se risquer dans une aventure aussi suicidaire. Il doit d’abord rendre compte d’un quinquennat désastreux aux français. De l’autre coté,  il y a la Chine et la Russie opposées à la position des occidentaux qu’ils accusent de vouloir s’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays souverain. L’ambassadeur de la Russie à l’ONU à cet effet, a mis en garde contre une éventuelle manipulation des nations unies sur le dossier Syrien. Sur place dans la zone, la ligue arabe avec en avant le Quatar ne peut que râler.

Autre fait qui justifie l’immobilisme de l’occident, l’Iran pourrait profiter du chao engendrée par une guerre pour se positionner et contrôler totalement la région, avec à ses Coté le Ez-bola et d’autres réseaux terroristes. Le pays développe depuis des années l’expérience d’une arme nucléaire dont il n’hésitera pas en s’en servir en cas de besoin.

Combinez tout ce tohu-bohu dans le contexte de la crise économique actuelle, et vous obtenez le savant mélange d’une équation à plusieurs inconnues pour les occidentaux. Et en attendant jusqu’où ces crises sporadiques vont conduire l’humanité, les anti-impérialistes nt le rêve de la re-bipolarisation du monde