Des diplomates occidentaux ont affirmé aujourd’hui que les Etats-Unis ont envisagé une zone d’exclusion aérienne en Syrie, faisant leur première intervention directe depuis ces deux ans de guerre civile, après que la Maison-Blanche ait expliqué que la Syrie avait franchi une « ligne rouge » par ses armes chimiques du genre gaz neuro-toxique.
Après des mois de délibération, l’administration du président Barack Obama a décidé hier qu’il serait désormais nécessaire d’armer les rebelles, après avoir obtenu la preuve que le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques contre les combattants qui tentent de renverser le président Bachar al-Assad.
Deux diplomates occidentaux supérieurs ont ajouté que Washington est à la envisage une zone d’exclusion aérienne à la frontière sud de la Syrie avec la Jordanie.
« Washington envisage une zone d’exclusion aérienne pour aider les opposants à renverser Assad », a dit un diplomate, confirmant que celle-ci sera « surement » limitée à la frontière syrienne avec la Jordanie, sans donner de plus amples détails.
L’imposition d’une zone d’exclusion aérienne exigerait des États-Unis de détruire le matériel sophistiqué de défense aérien de fabrication russe en faveur de la Syrie, la poussant vers une guerre du genre d’action de l’OTAN qui a été utilisé pour aider à renverser Mouammar Kadhafi en Libye il y a deux ans. Washington affirme qu’elle n’a pas écarté cette possibilité, mais la décision n’est pas « imminente ».
« Nous n’avons pas pris de décision pour poursuivre une opération militaire après la zone d’exclusion aérienne, mais nous avons une gamme de plans d’urgence que nous avons élaboré », a rassuré hier l’adjoint américain et conseiller de la sécurité nationale.
« Une zone d’exclusion aérienne porterait de grands coûts et ouvrira plusieurs portes pour les Etats-Unis et la communauté internationale. Cependant, c’est beaucoup plus complexe d’entreprendre ce type d’effort en Syrie que ça a était en Libye ».
Un tel mouvement va également et éventuellement heurter un veto potentiel de la Russie, alliée du président syrien au Conseil de sécurité de l’ONU. Le Kremlin a rejeté les données américaines sur l’utilisation de gaz neuro-toxique par Assad.
« Je dirai franchement que ce qui nous a été présenté par les américains ne semble pas convaincant », a commenté la haute conseillère en politique étrangère du président Vladimir Poutine. « Il serait même difficile d’appeler cela des crimes ».
La France, quant à elle, pense qu’une zone d’exclusion aérienne serait impossible sans l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui diminue de la probabilité de cette action pour l’instant.