Suppression de l’enseignement de l’arabe à l’université de Bordeaux 3

Les journaux régionaux sont riches d’informations qui dévoilent un aspect plus large de la politique, au sens national voir plus. Dans le Sud Ouest de ce jour (20 septembre 2011) en page 17 dans la section Gironde, un article signé du journaliste Hervé Maturin dénonce la suppression de deux Masters de langue arabe à l’université de Bordeaux III après 87 ans d’existence. A priori ce serait par "manque de moyens financiers et de débouchés". Cette suppression n’est-elle pas à l’image de ce que devient la France, terre d’accueil, un pays où une partie de la population continue à être stigmatisée (entre autre les populations arabes et issues de cette culture) ? Où les mots "arabe",  "musulman" et "intégriste" sont désormais asssociés dans l’esprit collectif ? Et où sous prétexte de manque de moyens (bien utile comme excuse), l’enseignement de la lanque arabe va disparaitre de l’université de Bordeaux III au profit des écoles privées. Et des mosquées.

Mine de rien, pas à pas, sans que personne ne dise rien à part un article dans un journal régional qui fait sursauter sur son fauteuil, des dérives s’installent. S’il y a plus d’inscrits en cours de langue arabe qu’en cours de chinois et japonais comme le dit l’article, c’est aussi peut être parce que, comme le souligne la directrice du département d’études orientales (arabe, chinois, japonais) Rita Mazen (démissionnaire depuis cette prise de décision de l’université) "cet enseignement est un vecteur d’intégration sociale. Tant mieux si les étudiants, pour la plupart d’origine maghrébine et un tiers venant des lycées proches, peuvent mieux connaître leur culture d’origine en apprenant l’arabe littéraire".

Evidemment c’est une chose que l’université n’a pas compris ou au contraire a peur de lacher dans la nature des jeunes arabes susceptibles de devenir des intégristes ! Ce qui manque dans ce papier de Sud Ouest, c’est le point de vue de l’université, l’auteur ne disant pas s’il a contacté cette dernière. Mais ce que l’on retient, c’est encore cette forme de discrimination vis à vis d’une partie de la population déjà bien mise à mal, la directrice notant au passage que l’université a quand même ouvert des Masters de danse et de théâtre. Cette décision a peut-être aussi été prise il y a longtemps, dans le genre projet à moyen terme. "Depuis que les classes d’arabe du secondaire ont fermé en 1987, j’ai vu prospérer l’enseignement privé, en association mais aussi dans les mosquées. Ce n’est pas la meilleure façon de lutter contre l’islamisme" rajoute Rita Mazen.

Cette décision de l’université relève d’une pensée ultra à droite sous un gouvernement (simplement) à droite. La campagne pour les prochaines présidentielles ne fait que commencer mais on sait déjà qui va s’acoquiner avec qui. On y est en plein dedans.

 

 

 

5 réflexions sur « Suppression de l’enseignement de l’arabe à l’université de Bordeaux 3 »

  1. Les élites françaises auraient du apprendre l’arabe il y a bien longtemps et certains conflits ne se seraient jamais produits. Aujourd’hui mieux apprendre cette langue pour des maghrébins d’origine n’apporte pas plus d’avantages à la communauté nationale, mais est-il temps de nous occuper de richesses ?

  2. Ce n’est pas parce qu’on ne connait pas l’arabe qu’on devient intégriste.
    Insinueriez vous, sournoisement que tous les maghrébins qui ne font pas un master d’arabe, ou ne connaissent pas leur langue,le sont?!
    C’est à la fois grave et faux!

  3. je n’ai rien dit de tel, c’est votre interprétation, vous avez pris le débat à l’envers, je dis que pour les maghrébins qui souhaitent apprendre leur langue, il vaut mieux que ce soit dans une université publique que dans une mosquée où leurs pensées seront très orientées. Les autres font et pensent ce qu’ils veulent, et ne deviennent pas forcément intégristes. De même qu’un étudiant en master peut aussi dériver dans sa religion. De même qu’un maghrébin qui ne connait rien à sa langue peut n’en avoir rien à faire de sa religion et de sa culture. J’ai horreur des généralités. les sujets sur les arabes, magrhébins, musulmans, intégristes, voile, etc soulèvent souvent des commentaires « faux et graves »

  4. Bonjour,
    Même si ce n’est pas le fond de votre pensée, vous avez dit textuellement, je cite:

    « Évidemment c’est une chose que l’université n’a pas compris ou au contraire a peur de lâcher dans la nature des [u]jeunes arabes susceptibles de devenir des intégristes[/u] ! »

    C’est donc un problème d’argumentaire.

    Cela étant dit, une troisième guerre mondiale est annoncée selon la théorie du complot entre l’occident et le monde arabo-musulman.

    Ces mesures et bien d’autres , crédibilisent cette théorie, lui donne du poids.

    Personnellement, je n’y trouve plus rien de surprenant ou scandaleux.

    Et aux lieux de s’enflammer ou s’indigner dans des débats houleux, qui ne font que le jeu d Ceux que vous dénoncez, dénonçons tous, il serait temps , à mon avis, de penser à une solution de survie, tirer son épingle du jeu et sauver son âme.

    Pour ce qui est de l’arabe. Qui veut la fin veut les moyens. Économisez et offrez vous un séjour linguistique en Arabie. Et le tour est joué.

    Les maghrébins ne sont pas à un injustice prés.

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