Les Jeux olympiques sont souvent considérés comme une façon de relancer une économie. Les nouvelles infrastructures et les nouveaux décors des pays hôtes attirent davantage les touristes, ce qui permet de faire connaître les villes qui accueillent cet événement gigantesque. Il est toutefois important de se questionner à savoir si toutes les villes ayant les moyens financiers de pouvoir recevoir cette machine économique, devraient se permettre de le faire ? Sotchi, une ville qui n’est certainement pas réputée pour son climat propice aux sports hivernaux, a tout de même réussi à convaincre le Comité International Olympique d’obtenir les Jeux d’hiver en 2014.  Cependant, il est difficile de croire que cette ville avait la capacité d’accueillir cet événement.

 

 

Le climat de la ville de Sotchi est comparable à celui de la Floride aux États-Unis. Les températures moyennes au mois de février se situent aux alentours de 10 degrés Celsius. Il y a même des températures avoisinant les 25 degrés pour cette même période. Si les organisateurs des olympiques de Vancouver craignaient la température, ceux de Sotchi devront certainement demander plusieurs faveurs à dame nature ! D’ailleurs, le 15 février dernier, l’épreuve de la Coupe du monde de snowboard slopestyle et slalom en parallèle devait avoir lieu à Sotchi.  Cette épreuve d’envergure a dû être annulée en raison des conditions climatiques non propices pour la tenue de cet événement. Il est vraiment inquiétant de constater que ces mêmes épreuves auront lieu dans un an, jour pour jour.

 

La promesse des organisateurs de  faire des Jeux de Sotchi les plus verts de l’histoire n’aura certainement pas tenu longtemps. Présentement, la ville de Sotchi est le plus gros chantier de construction au monde. Un bilan : 77 ponts et 12 tunnels seront construits d’ici 2014 à Sotchi. Plusieurs infrastructures ont été construites en rasant des forêts protégées. Le parc olympique a ravagé une importante zone marécageuse nécessaire pour la survie des oiseaux migrateurs, sans même considérer que ce genre de sol n’est aucunement propice à la construction. Une voie ferrée de 25 kilomètres a ravagé le lit de Mzymta, une rivière qui n’est dorénavant plus empruntée par les saumons depuis cette destruction. Ces exemples ne sont qu’une infime partie du désastre causé par ces nouvelles infrastructures. Il sera d’autant plus intéressant d’observer comment les organisateurs s’y prendront au cours de la prochaine année  pour combler le retard sur les chantiers, en espérant que l’environnement ne sera pas trop touché.

 

La manière de procéder pour effectuer les derniers travaux pour 2014 semble très douteuse. Déjà, plus d’une dizaine d’enquêtes sont ouvertes afin de démanteler la corruption au niveau des entreprises et des structures publiques. De plus, des habitants de Sotchi ont été délocalisés sans indemnité afin de pouvoir faciliter les travaux de construction de nouvelles routes permettant de rendre le site olympique plus accessible. Selon un récent rapport de Human Rights Watch, la plupart des ouvriers sur les chantiers proviendraient de pays voisins et seraient exploités. Même si ces inégalités peuvent permettre de sauver quelques coûts, il est nécessaire de noter que les Jeux olympiques de Sotchi seront les plus coûteux de l’histoire. Pas moins de 36 milliards d’euros seront nécessaires pour l’organisation de l’événement. À titre comparatif, les derniers Jeux olympiques d’hiver à Vancouver n’ont coûté que 1,4 milliard d’euros!

 

En somme, Sotchi n’était certainement pas une destination propice pour accueillir les Jeux olympiques de 2014. Le climat peu adapté, le manque de conscience écologique des organisateurs de l’événement de même que les coûts faramineux de la construction des infrastructures ne sont que quelques arguments montrant définitivement l’incapacité de Sotchi à accueillir les Jeux olympiques. Après tout, est-ce vraiment nécessaire de changer l’emplacement de cet événement sportif à tous les 4 ans ?