Mardi 20 mars, le quotidien Le Parisien rapporte une note de la commission des sondages chargée de veiller à ce que « la publication des sondages électoraux portant sur des intentions de vote ne vienne pas influencer ou perturber la libre détermination du corps électoral». Pris en flagrant délit de manipulation ?
L’honorable commission a décelé une «erreur manifeste» dans deux productions du sondeur CSA, publiées dans le Parisien – Aujourd'hui en France des 8 et 15 mars. De quoi s’agit-il ?
Le premier de ces sondages créditait François Bayrou d'un bond de sept points dans les intentions de vote au premier tour et le faisait talonner, pour la première fois, Ségolène Royal. Le second, une semaine plus tard, faisait reculer de trois points le même François Bayrou.
La commission reconnaît que ces deux enquêtes sont dépourvues de valeur et demande à ce qu’ils « ne soient pas interprétées » à travers une « mise au point » dans le média qui a commandité le sondage incriminé.
Et pan sur les doigts : on essaye de faire grimper le candidat de Droite pas trop dérangeant au détriment de la candidate de Gauche Royal : une belle preuve d’intégrité ! Mis en cause, pourtant, le CSA n’en démord pas : « L’institut CSA, en toute indépendance, maintient intégralement ses évaluations », a fait savoir sa direction dans Le Parisien publié mardi.
Rien de bien choquant ? De petites erreurs d’analyse tout au plus… Pas de naïveté ! Il y a clairement volonté d’orienter le pseudo « vote utile » en faveur du candidat Bayrou et à l'inverse de détourner les électeurs du vote Royal. Effet boule de neige d’une prophétie auto-réalisatrice : puisque les sondages marquent une avancée de Bayrou, je vote Bayrou et Bayrou monte dans les sondages. Rien de scientifique et partis pris et vive le vote grégaire !
On est sauvé puisque la Commission veille au grain me diriez-vous ?
Erreur ! cette même Commission ne trouve, en effet, rien à redire à un épisode antérieur encore plus parlant : pour la première fois, des sondeurs (dont l'Ifop, appartenant à Mme Parisot, présidente du Medef) ont testé au second tour un candidat (Bayrou, toujours) n'ayant, selon eux-mêmes, guère de chance d'y accéder. Un sondage spéculatif sans aucune attache au réel : une hérésie donc pour qui se veut scientifique ! Un simple jeu ? Pas si simple car Bayrou serait vainqueur, contre Royal, comme contre Sarkozy. Et les électeurs soucieux de battre les deux ténors et en particulier Sarkozy de pencher vers Bayrou présenté comme le seul apte à battre Sarkozy. Et les mêmes de reconnaître que s’ils avaient fait le même sondage avec Lepage à la place de Bayrou elle serait tout aussi gagnante… Dommage pour elle : elle aurait pu avoir ses signatures !
A quand donc un sondage avec José Bovè au deuxième tour ? En fait probablement jamais ! les instituts de sondage penchent clairement à droite. Une preuve de plus s’il en fallait une que les sondages n’ont aucune valeur scientifique et que le clivage Droite / Gauche existe bel et bien au moins dans les instituts de sondage qui affichent ainsi leur préférence !
les sondages …
le sondage ne représente qu’une mince idée du paysage politique , pas besoin d’IPSOS pour savoir que Sarkozy sera présent au second tour , par contre la manipulation a été de considérer que son adversaire serait Ségoléne Royal , la bipolarisation extrême faite
Michel voyons c’est exactement l’inverse les médias et le CSA veulent Bayrou et pas Royal. Deux candidats de droite pour que ça soit la Droite qui gagne
Les sondages sont généralement sérieux!
Je regrette de ne pas pouvoir retrouver l’excellent article de Jérome fourquet, directeur à l’IFOP justement, et qui expliquait qu’il y a pour ces élections un très fort pourcentage d’indécis et une grande volatilité de l’électorat.
Les sondages ne font que refléter l’opinion publique, et l’opinion publique est changeante, il n’y a donc rien d’extraordinaire à ce que les résultats enregistrent les nombreuses hésitations…
Réponse
Les instituts de sondage ont des impératifs marchands et comme tout un chacun une vision politique et idéologique.
Ils n’intégrent ni les DOM TOM ni ceux qui ne disposent pas du téléphone fixe. Ils procédent par correctif. La façon de poser la question peut déterminer la réponse.
Au reste l’usage qui en est fait n’est pas neutre.