SNCF : la Nouvelle Automotrice Transilien butera-t-elle à Saint-Lazare ?

Quelque peu en avance sur l’actualité, Thierry Gadault, du site Infodujour, tire un peu par les nattes la Nat ou Nouvelle Automotrice Transilien qui reliera les banlieues de l’ouest parisien à la gare Saint-Lazare. Elle sera sans doute fort belle en ses miroirs, mais les conducteurs redoutent qu’elle ne trouve pas quai à son (haut-le) pied. 

Plus que quelques semaines avant la première arrivée de la nouvelle rame Nat, du constructeur Bombardier, en gare de Saint-Lazare. Les banlieusards franciliens la connaissent déjà, ceux qui arrivent ou partent des gares du Nord et de l’Est. Donc, quel intérêt de s’attarder sur son sort à l’ouest ? Alerté par les syndicats de cheminots ou intrigué par les nouveaux miroirs dressés près des butoirs, au début des quais qu’elle desservira, Thierry Gadault, d’Infodujour, a pris les devants. 

C’est selon, soit les quais ne sont pas assez longs pour elle (contrairement à ceux des deux autres gares parisiennes), soit cette rame est trop longue pour eux. Faute de pouvoir en doter le nez, tel la cabine d’un poids-lourds, d’un « rétroviseur » vertical, afin de voir juste devant et ne pas percuter un obstacle, la Sncf a doté l’extrémité des quais, près des butoirs de sécurité, de deux larges miroirs. La Nat peut, comme les TGV, accoupler deux rames pour ne former qu’un seul convoi. Problème, dans ce cas, pour que les passagers de l’arrière de la seconde rame puissent descendre sur un quai et non le ballast, il faut que l’extrémité profilée de la rame de l’avant stoppe à moins d’un mètre des butoirs. Mais le conducteur ne peut voir le bout de son « nez ».

Plusieurs solutions auraient été envisagées, dont celle, ubuesque, d’enlever une voiture (donc de réduire la capacité, devenue inférieure à celle des rames grises ou à deux niveaux, alors qu’il s’agit de l’augmenter). Le train s’étend sur 188 mètres, certains quais sur deux de moins. Il faut donc s’approcher au plus près du butoir sans cogner (et renverser des passagers, la plupart debout, prêts à sauter sur le quai et courir vers les bouches de métro).

Ce modèle serait de plus très fragile en cas de choc en raison de ses larges fenêtres et les passagers peuvent circuler tout du long des voitures, sans porte de séparation. Du coup, en cas de bris, impossible d’isoler une voiture pour en transférer les passagers en d’autres. Et par conséquent, pas question de rouler à plus de 30 km/h.

Thierry Gadault donne d’autres détails techniques et des témoignages dans son article, allez voir

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !