Skysails, compagnie allemande créée en 2001, a lancé hier un cargo d’un nouveau genre. Ecologique et futuriste, le navire vogue tiré par une gigantesque voile de 100 m². Un procédé novateur inspiré du kite-surf qui permet d’énormes économies de carburant.
Un projet qui ressemble a priori irréel. Et pourtant, après de nombreux essais réalisés à partir de maquettes, Skysails vient, avant-hier, de lancer son premier « cargo cerf-volant » pour une traversée de l’Atlantique.
La voile, immense, ne remplace pas totalement le moteur mais amène une force propulsive supplémentaire, constituant ainsi un navire hybride qui permet d’importantes économies de carburant. Pour une traversée idéale- une mer calme – le cargo devrait voir sa consommation de carburant diminuée de près de 70%. Même la vitesse pourrait augmenter de 10%. Pour le moment, les premières études tablent sur une baisse annuelle de 10 à 15% de consommation de pétrole. Une économie considérable tant pour les coûts élevés dus à la hausse du prix du baril qu’en termes de protection environnementale. Ce concept ingénieux recèle de bonnes idées.
En effet, le cerf-volant, à surface équivalente, fournit 3 à 5 fois plus de puissance qu’une voile classique. Cela s’explique par l’altitude. Le kite-surf culmine entre 100 et 300 mètres de hauteur, là où la force du vent est plus élevée et surtout plus stable. Cela permet également l’utilisation de ce procédé même dans des zones de vent faible. L’aile est rattachée au navire par un câble rattaché à un chariot mobile tout le long de la coque. Ainsi, l’équipage peut optimiser son utilisation en adaptant au mieux le point de traction selon l’orientation et la force du vent. Ce système compact ne gênera en rien les manœuvres sur le pont toujours très encombré des cargos.
Possédant de tels atouts, le nouveau navire de Skysails ne peut rester dans l’anonymat. La firme allemande n’en doute pas et estime qu’en 2015, 2,2% de la flotte mondiale sera équipée de son cerf-volant.
En cette période où le baril de pétrole ne cesse d’augmenter et où l’OMI impose aux compagnies maritimes un fuel plus propre mais plus coûteux, Skysails semble apporter une vraie bouffée d’air aussi bien aux armateurs qu’à la faune sous-marine.
Une très bonne idée donc qui pourrait enfin raccommoder transport maritime marchand et environnement.
Antoine