Sismotectonique de l’Arc volcanique Hokkaido-Kouriles-Kamchatka.

Suite de : Triplette sismique, magnitude supérieure à 6.0, sans réplique, aux Îles Kouriles.

 

L’arc volcanique Hokkaido-Kouriles-Kamtchatka s’étend, sur environ 2.900 kilomètres, de Hokkaido, au Japon, à son intersection, zone d’enfouissement sous la plaque Nord-Amérique de la chaine sous-marine de l’Empereur, avec l’arc des Aléoutiennes, au large de la côte Pacifique de la péninsule du Kamtchatka, en Russie.

Cette subduction marque la zone où la plaque Pacifique plonge, formant la fosse des Kouriles-Kamtchatka, sous la plaque d’Okhotsk, En outre, elle génère les chaînes vulcaniennes d’Hokkaido, des Kouriles et du Kamtchatka, un chapelet de volcans actifs s’égrainant le long de l’arc dans sa globalité et de la profonde tranchée des Kouriles-Kamchatka. A ces latitudes, la plaque Pacifique se déplace, dans une direction Nord-Ouest, à une vitesse relative croissante allant de 7,5 centimètres par an, en son extrémité Nord, à 8,3 centimètres par an, en son extrémité Sud.

Au niveau de l’arc volcanique Hokkaido-Kouriles-Kamtchatka, le mouvement des plaques est essentiellement convergent et tout comme pour la vitesse de plongement de la plaque Pacifique, relativement ancienne, en particulier au large du Kamtchatka où son âge est supérieur à 100 Millions d’années, le pourcentage d’obliquité de la fosse augmente plus elle est proche de sa partie Sud. La zone Wadati-Benioff y est bien définie jusqu’à des profondeurs d’environ 650 kilomètres.

La partie centrale de l’arc volcanique Hokkaido-Kouriles-Kamtchatka est constitué d’un système d’arc insulaire océanique différant des systèmes d’arcs continentaux présents dans les sections Nord et Sud. Cette conjoncture est la résultante de contraintes, – migration vers l’ouest de l’avant-arc des Kouriles se traduisant par une collision, entre l’arc des Kouriles, au Nord, et à l’arc d’Honshu-Hokkaido, au Sud, et entraînant une déformation crustale et le soulèvement des montagnes Hidaka dans le centre de Hokkaido -, générées par la concomitance de failles normales et de failles décrochantes parallèles.

Conséquemment, la structure de la croûte continentale supérieure qui se situe au-dessus de l’obliquité de la fosse des Kouriles-Kamchatka, se compose d’un système de horsts résultante du soulèvement du socle, et de grabens creux, du Pré-Néogène, qui s’étendent, dans une direction Nord-Est, en suivant l’axe de la dite fosse et qui regorgent de dépôts géosynclinaux gabbroïdiques, granodioritiques et granitoïdiques, sédimentaires et vulcanogènes, principalement d’âge Néogène-Quaternaire dont l’épaisseur, dans certains bassins, dépasse les 3.000 mètres.

En outre, dans certaines sections transversales de la fosse des Kouriles-Kamchatka, à la base du talus continental, des corps lenticulaires sédimentaires et des dépôts turbiditiques, d’une épaisseur allant jusqu’à 1.000 mètres se sont formés à la suite de glissements de terrain ; des régions de compression et de dilatation existent dans le manteau supérieur et la croûte de l’arc insulaire des Kouriles et produisent une mosaïque de failles normales et inverses, une conjoncture en totale contradiction avec celles attachées aux arcs volcaniques insulaires et aux zones de subduction ; le complexe « turbidites sédimentaires et vulcanogènes » dans la zone adjacente en marge continentale asiatique n’est pas déformée et la croûte terrestre, en périphérie de la fosse des Kouriles-Kamchatka, est sous tension ; et les mouvements verticaux et horizontaux, signes évidents d’une orogenèse en cours, inscrivent des déformations et des déplacements plissés le long des failles.

L’un expliquerait-il l’autre ? De fait, l’arc volcanique Hokkaido-Kouriles-Kamtchatka est considéré comme l’une des régions sismiques les plus actives du monde car, d’une part, la déformation de la plaque chevauchante Nord-Amérique génère des séismes crustaux superficiels et, d’autre part, le glissement de la plaque Pacifique plongeant et s’enfouissant sous celle Nord-Amérique produit, avec des hypocentres localisés entre 40 et 60 kilomètres de profondeur, des tremblements de terre intraplaques.

 

08 Mars 2013 © Raymond Matabosch
 
A suivre : Historique des séismes, XXe siècle, ayant frappé l’Arc volcanique Hokkaido-Kouriles-Kamchatka.

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