Née le 13 juillet 1927 à Nice. Rescapée de la Shoah où elle a été détenue 13 mois, Simone Veil est avant tout une femme politique qui a marqué son époque.
Simone Jacob, de son nom de jeune fille, est de religion juive. Elle connait une enfance joyeuse mais entachée par les premières lois antisémites. Pendant la guerre, elle et sa famille subissent les persécutions des nazis. Elle est arrêtée avec sa sœur et sa mère en mars 1944 par l’occupant qui les déportent à Birkenau en camp de concentration. Simone Jacob et sa famille vivent l’enfer pendant 13 mois.
Peu à peu, elle s’apprivoise aux odeurs nauséabondes qui ressortent des contrées du camp. Tatouée, rasée, scrutée par les gardes nazis comme du vulgaire bétail, Simone ressortira encore plus forte de cette humiliation. Elle et sa famille, par l’aide d’un chef polonais qui trouvait Simone trop jolie pour rester dans ce feu éternel, les envoient à Bobrek. Les Jacob se retrouvent dans une usine Siemens à l’esprit plus relâché. A ce moment-là, la mère est victime d’un typhus.
La petite Simone voit cela comme une bénédiction pour elle qui par cette occasion ne souffrira plus de ses souffrances morales et physiques. Quelques temps plus tard, à la sortie de la guerre, elle confiera aux caméras de France 3 que sa mère avait été un exemple pour elle tout au long de sa vie : « On me demande souvent ce qui m’a animée, ce qui m’a donné cette volonté : je crois profondément que c’est elle. Maman n’a jamais cessé d’être présente auprès de moi ».
Libérées le 27 janvier 1945, elle et sa sœur sont les seules survivantes du guêpier nazi. Néanmoins, le retour en France est difficile. Et pour cause, leur frère et leur père ont disparu en Lituanie dans l’indifférence du peuple français. Les Jacob multiplie les démarches auprès des autorités publiques pour retrouver leurs proches mais en vain. A cette période de joie qui suit la victoire contre les nazis, la France est plus intéressée par les « vrais résistants » déportés.
Le droit des femmes, son cheval de bataille
Ayant obtenue son Bac avant sa déportation, elle entreprend, au lendemain de cette expérience traumatisante, des études à Science-Po et en faculté de droit à Paris. Ses études l’amènent à se revendiquer « féministe ». Elle s’affiche comme une militante acharnée pour la défense des libertés des femmes. Elle ne sait pas encore que ce sera un de ses plus éminents combats de sa vie. Sur les travées de Science-Po, elle y rencontre son futur mari, Antoine Veil, qu’elle épouse le 26 octobre 1946. Ils auront trois fils. Malgré sa licence et son diplôme à Science-Po, Simone Veil renonce au métier d’avocat au profit de la magistrature où elle mène sa carrière jusqu’en 1974. Attachée à l’administration pénitentiaire du ministère de la justice, elle commence à jouir d’une grande renommée dans la profession. Arrivée en 1957, elle y reste 7 ans pendant lesquels, elle se bat pour améliorer les conditions des prisonniers au nom de la dignité humaine. En 1969, elle rentre en politique en rejoignant le cabinet de René Pleven, Garde des sceaux du gouvernement de Jacques Chaban-Delmas. Elle se distingue en ne s’engageant dans aucun parti politique. En 1974, elle est nommée Ministre de la santé par le nouveau Président de la République, Valérie Giscard d’Estaing.
Cette nomination, critiquée et jalousée à l’époque, n’est pas le fruit du hasard. Simone Veil est connue pour ses prises de position en faveur de l’avortement, interdit à l’époque. Simone Veil dénonce les inégalités que cette interdiction provoque, entre celles qui ont les moyens d’avorter à l’étranger et celles qui prennent des gros risques à cause de l’avortement clandestin. Valérie Giscard D’Estaing en la nommant, décrit à l’opinion sa ligne libérale qu’il compte mettre en place dans la société. A ce titre, Simone Veil devient la maîtresse de la loi dite Veil, dépénalisant l’avortement en France qui est voté par le parlement au début de l’année 1975. Néanmoins, ce résultat est entaché par de nombreux mois d’acharnement parlementaire pour convaincre le banc de l’assemblée. Cette dernière se compose entre autre de nombreuses fractions d’hommes réactionnaires opposés à la loi. Certains lui rappellent ses origines juives, d’autres, lui reprochent d’être une femme, source selon eux d’aucune crédibilité politique. Cœur battant, Simone Veil lutte pour défendre ses idées. Alors que l’opinion publique est plutôt positive envers la Ministre, mais aussi, l’apport de nombreuses femmes célèbres, les députés se ravivent et votent la loi. D’ores et déjà, Simone Veil, devient la femme la plus populaire du pays et le sera pendant de nombreuses années. Sa notoriété, sa volonté, ses idées de femmes épanouies basculent hors des frontières de la France. Simone Veil est maintenant réputée et connue dans le monde entier. Les personnalités politiques françaises, occultées jusqu’alors par Charles De Gaule, changent de visage.
Une européenne convaincue
En 1979, à la demande de Valérie Giscard D’Estaing, Simone Veil quitte le gouvernement pour mener la liste UDF pour les premières élections européennes au suffrage universel. Le Président Français estime que cette femme reconnue au sein de la population peut être un excellent moteur pour faire connaître les institutions européennes. Le 19 juillet 1979, elle devient la première Présidente du parlement européen. Cette européenne convaincue est aux anges. Tout au long de son mandat, elle va s’efforcer d’aller au contact des citoyens. Elle défend avec beaucoup de volonté et d’envie ses convictions supranationales. Le peuple français est heureux du travail accompli par l’ancienne détenue de la Shoah. La transparence du travail de Simone Veil est plébiscité par les citoyens qui jusqu’à là étaient détournés par l’opacité des affaires institutionnelles du vieux continent. Le sous-entendu entre les groupes du parti libéral impose une présidence tournante. Simone Veil se plie aux règles et quitte son poste en Janvier 1982. Fière de la mission effectuée, elle se représente en 1984 pour ces nouvelles élections européennes. Elle convainc Jacques Chirac de présenter une liste commune avec le RPR et l’UDF pour ces échéances. L’opposant à François Mitterrand approuve ce choix. La liste tenue par Simone Veil connait un certain succès puisqu’elle s’illustre avec 43% des voix. Par contre, en 1989, elle refuse un rapprochement avec le RPR. Déçue par le patriotisme et les idées souverainistes de quelques députés RPR, elle préfère mener une liste UDF indépendante mais ouvertement pro-européenne. Alors qu’elle est députée depuis 1979, elle quitte son mandat pour la fonction de Ministre des Affaires Sociales, de la santé et de la ville au sein du gouvernement Balladur.
En 1993, sa nomination au poste de ministre fait suites aux élections législatives de Mars qui inversent la majorité politique de l’assemblée nationale. Le RPR allié avec l’UDF remporte une large victoire. Simone Veil retrouve les plaisirs du parlement national. Après avoir brigué plus de 14 ans un mandat européen, la fonction qui lui est offerte est tout autre. Or, elle connait une période de deux ans plutôt tranquille avec un gouvernement préoccupé par la cause du Rwanda. A sa sortie, en 1995, elle repart pour les affaires européennes mais de façon indépendante. Elle compose des groupes d’experts chargés d’étudier la libre circulation des hommes au sein de l’UE. Mais en 1998, une nouvelle inattendue va arriver jusqu’à elle. Sa nomination au conseil constitutionnel avec un mandat arrivant à échéance en 2007. Malgré son appartenance à la plus haute autorité des instances de l’Etat, elle appelle à voter oui au référendum sur la constitution européenne. Ce qui lui vaut de nombreuses accusations de dégout en son encontre. Mais Simone Veil est comme ça. Son amour pour les institutions européennes, dont elle a pris part à la fondation, est trop fort qu’elle ne peut s’en empêcher de donner son avis. En Mars dernier, elle apporte son soutien à Nicolas Sarkosy pour la présidentielle. A son image, elle se moque des attaques qui lui sont faites après cet éloge sur le futur président. Néanmoins, elle se distingue encore pour son opposition publique à la loi des tests ADN du gouvernement Fillon. Femmes de caractères, d’idées attachées aux valeurs républicaines et morales, Simone Veil a marqué ces trente dernières années. Rescapée de la Shoah, elle s’efforce d’entretenir ses mémoires délétères qu’importent de commémorer. Il y a quelques temps, Simone Veil vient d’écrire son autobiographie. La réalisation de ce livre est pour elle le moyen d’être la seule dépositaire de ses souvenirs inaltérés.
Lamentable
« Le journalisme citoyen est en plein essor sur la toile. En France, les sites de citoyens reporters poussent comme des champignons. »
Ce n’est pas en écrivant et publiant de pareilles stupidités et en annonçant la mort de personne bien vivante que vous serez l’avenir de la presse.
Lamentable.
pas de mort annoncé??
Cette article n’annonce pas la mort de Simone Veil. C’est plutôt ton commentaire qui est stupide.