Dakar, si calme voire morte le dimanche, a vécu un après midi de combats de rue entre les manifestants contre la hausse du coût de la vie et la flicaille.
Lacrimos comme s'il en pleuvait, matraques électriques n'ont pas empéché la manifestation interdite d'avoir lieu.
Les femmes étaient nombreuses recevant des renforts à mesure que la tv Walfadjry montrait en direct les scènes de violence policière.
Le dimanche 30 mars 2008 l'Association sénégalaise des consommateurs du Sénégal (Ascosen) et l'Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs) appelaient à une manifestation contre la cherté de la vie au Sénégal. La manifestation bien qu'étant prévue un dimanche fut quand même interdite pour risques de troubles à l'ordre public. Les troubles publics, entraves à la libre circulation et à la bonne marche des activités sont les arguments pour interdire toutes les manifestations depuis 2000. Pour qui connait Dakar le dimanche, l'argument fait sourire.
La manifestation a quand même eut lieu. Bien sur ! La police était là en nombre, les Gmi aussi (espèce locale de Crs) avec leurs matraques électriques. Les lacrimos pleuvaient. Les films tournés par les journalistes ont été confisqués, la TV Walfadjry qui diffusait en direct, la manifestation démarrait devant ses locaux, a été envahie et interdiction fut faite de diffusion, tous les films ont été confisqués.
L'organisateur de la manif a été arrété, les leaders de l'opposition ont été reconduits manu militari chez eux.
Des affrontements sporadiques opposaient encore manifestants et forces de l'ordre dans le quartier populaire de Khar Yalla jusqu'après 19 h.
Les sénégalais, par nature ne sont pas violents et rechignent au combat, mais la mobilisation était, ce dimanche bien réelle. Le test sur la mobilisation est réussis malgré l'interdiction de la manif et la certitude des affrontements violents avec la police. Et, quand on connait la violence de la police…
Jusqu'aujourd'hui, l'opposition s'est comporté de manière très républicaine et n'avait pas utilisée la rue comme moyen de pression. Devant l'intransigance du pouvoir, son indifférence aux problèmes bien réels de la population, le report des élections locales (aucune élection n'a jamais eut lieu à la date prévue depuis 2000), les tripatouillages incessants de la loi et de la constitution, le langage de l'opposition se radicalise lentement mais surement. La rue apparait maintenant comme l'ultime solution pour que Wade fasse quelque chose.
Peut être partir ?
Deux questions…
Mondialisation et capitalisme sauvage, responsables de la hausse des prix dans des pays africains ? Quelle est la part de responsabilité de nos capitalistes occidentaux ?