7 à 8 % des naissances françaises sont des naissances d’enfants prématurés, soit environ 55 000 bébés par an. Ces enfants sont tous nés avant le terme de la grossesse, c’est-à-dire avant 37 semaines d’aménorrhée.  Dans les maternités de niveau 3, un service est réservé à tous ces bébés qui déjouent les lois de la nature : la néonatologie.

 

 

 

 

 

 

Chaque jour, chaque nuit, des bébés entrent dans ce service suite à des accouchements précoces liés à un travail qui débute trop tôt ou bien parfois à des complications de la grossesse pour lesquelles les médecins n’ont d’autre choix que de faire naître l’enfant, peu importe le terme, pour sauver la mère et/ou l’enfant. La néonatologie accueille donc, dans ces cas, des bébés qui peuvent ne peser que quelques centaines de grammes. Des enfants moins lourds qu’une boîte de sucre, qui devraient être encore dans le douillet ventre maternel mais qui n’ont, eux aussi, d’autres choix que de se battre pour survivre à l’extérieur.

 

La néonatologie est un service dont on parlait peu il y encore quelques mois. Depuis environ un an, les médias s’arrachent ce sujet si sensible qui sensibilise tant les mamans et futures mamans…
Malgré certains étonnants reportages sur les néonatologies, leur personnel,  leurs attachants petits patients, la joie et le bonheur qui a souvent l’air d’y régner, la vérité est parfois tellement différente ! Ces bébés si fragiles ont malheureusement des hauts et des bas et la vie ne leur sourit pas toujours comme on le voudrait. La néonatologie est, pour les parents, un service où le temps s’arrête. Une sorte de tunnel dont on ne voit pas le bout qui prendrait des semaines et des semaines à traverser, sans savoir si à la fin le jour réapparaîtra. Le personnel de néonatologie, puériculteurs et puéricultrices, sont, par contre, des personnes, sans aucun doute, tellement hors du commun ! Savoir s’occuper d’un petit bébé si fragile, mais aussi des parents qui peuvent être paniqués, attristés, perdus (parce qu’effectivement en néonatologie les parents passent par toutes ces émotions en moins d’une semaine, c’est indéniable), gérer la profonde tristesse d’une maman qui perd son enfant après de longues semaines de combat, n’est effectivement pas donner à tout le monde ! La plus épatante de leur compétence est certainement de savoir passer d’une chambre à une autre où les émotions sont totalement opposées ! Consoler l’horreur et la tristesse d’une maman qui vient de perdre son tout petit ou à qui on apprend que celui-ci n’a plus aucune chance ne doit certainement pas être une chose facile ! Nous sommes, je pense, tous d’accord sur ce point : les enfants ne sont pas fait pour partir avant leurs parents, ils ne naissent pas pour souffrir et ils méritent tous une chance d’avoir une vie « normale » ! Malgré ce principe que la morale nous soumet à tous, les puériculteurs doivent pourtant parfois trouver les mots qui sauront aider à apaiser la pire douleur du monde. A l’inverse, quelques minutes plus tard, il est temps de commencer les soins du bébé de la chambre voisine… Ce bébé qui fait des progrès tous les jours, et qui pour  la première fois depuis sa naissance, deux mois auparavant, vient de réussir à boire son lait au sein maternel. Une telle étape engendre forcément une joie immense pour des parents d’enfant prématuré. En effet, ceux-ci tiennent la main de leur enfant, relié à des machines dans sa petite couveuse, depuis plusieurs semaines, à espérer que le temps soit un allié à une croissance bien incertaine. Soyez certains, que dans le visage du soignant de ce bébé, vous ne saurez lire aucune tristesse, aucune insensibilité ! Soyez certains que ce soignant, même s’il sort d’une chambre où son petit patient n’est plus et où la peine empli l’atmosphère, sera aussi heureux de cette formidable évolution que ses propres parents !

 

Pour conclure, je ne vous conseillerai certainement pas d’aller faire un tour en néonatologie. Bien entendu, plus on se tient loin de ce service, mieux nos enfants se portent à la naissance en règle générale ! Cependant, il est important de souligner à quel point ces services sont plein de personnes formidables, qui ne peuvent pourtant pas être insensibles mais qui sont, chaque jour, confrontés à la peine, à la douleur, à la mort précoce comme à la joie, au bonheur et au miracle de la vie et de la médecine. Je salue, ici, leur courage, leur compréhension, leur dévouement et leur investissement dans leur travail ! Ils sont comme des nourrices qui s’occupent de nos enfants lorsque nous en sommes, malgré toute notre volonté, totalement incapables. Ils sont les accompagnateurs des débuts de vie les plus difficiles qui puissent exister et malheureusement tous les reportages télévisuels ne leurs rendent pas assez.