Comment le traitement médiatique d'un Droit offre l'occasion d'une régression collective :
Après la condamnation à 14 000 Euros de l'hebdomadaire PARIS-Match, on lit ici ou là, différents commentaires sur le Net concernant Ségolène Royal. Leur indécence confine à la bêtise : Radio Mauvaises Langues diffuse son torrent d'insultes et d'approximations. On est loin d'une réflexion posée et profonde.
On sait que l'odeur du sang d'un l'animal blessé fait sortir de la jungle toutes sortes d'espèces se nourrissant des restes de cadavres dans la nature. Ces espèces se distinguent par leur aversion pour la chasse, non pour le rapt.
Les détracteurs s'en donnent à coeur joie pour discréditer davantage la présidente de la région Charente-Poitou.
Pour tous les résumer, on peut les traduire par : "elle cherche bien à faire parler d'elle, à s'offrir des vacances aux frais de Paris-Match" etc…
La condamnation à 14 000 Euros, seulement (ça fait quand même pas loin de 100 000 de nos francs précédents, mais la vie est plus chère sous l'Euro), de l'hebdomadaire, tend à donner raison à ceux qui voient dans S. Royal une manipulatrice de l'opinion face aux tentatives désuettes de séduction de Martine Aubry et le show élyséen permanent.
En inventoriant le motif de cette condamnation, il apparaît que celui-ci prend prétexte que la Dame a fait étalage de sa vie privée dans deux livres récents dont elle était l'auteur, et que par conséquent elle est moins fondée désormais à demander des réparations si elle a communiqué elle-même sur le sujet !
"L’étendue du préjudice invoqué doit toutefois être également appréciée à la mesure de la discrétion relative dont Ségolène Royal a su s’entourer, depuis de nombreuses années. Il suffit à ce propos, de relever que notamment ces derniers mois à l’occasion de la parution de ses deux ouvrages ou à l’occasion d’échéances politiques, elle a abondamment communiqué sur sa vie familiale".
(Ce passage est tiré de la décision de Justice, mentionné par l'article d'ANDREA sur C4N au sujet de ce différent judiciaire. Vous pouvez vous reporter à cet article en cliquant ici )
Il est interdit en France de critiquer une décision de Justice : seule l'intéressée peut faire appel.
S. Royal, à ma connaissance et au moment où j'écris, n'a pas manifesté ce désir.
Que peut-on en dire ? Donc rien.
Nous nous interrogerons plutôt sur le mode de raisonnement à la base des commentaires parus sur le Net.
Il me semble que de petites précisions peuvent émerger de grands effets.
Je remarque que les commentateurs jugent que S. Royal fait dans le "people" à cette occasion. Autrement-dit, elle a cherché l'incident. Elle l'a provoqué. Le Juge dit-il autre chose en soulignant la part d'"indiscrétions" volontairement glissées dans ses livres ?
Oublie t-on un peu vite la stratégie commerciale de magazines comme Paris-Match ou Voici ?
Certainement : le même avait refusé un scoop en 2007-8 pouvant nuire à Sarkozy.
Posons la vraie question du droit à l'image :
Quand Paris Match est responsable de délit envers Bruel, il l'est plus ou moins envers S. Royal selon que celle-ci a écrit un livre ou deux, ce qui ne risque pas d'arriver à Bruel ?
Je trouve là un raisonnement curieux en effet de mettre en comparaison les deux cas. Bruel a t-il une quelconque légitimité politique, gère t-il une région française… etc…
Autrement-dit S. Royal doit elle être confondue avec tout ce qui paraît dans un magazine ou un autre ?
Sa vie privée doit-elle être jugée comme celle de n'importe chanteur sans talent ? On comprend que les divorces puissent être la conséquence d'un engagement politique profond et durable mettant en cause la vie familiale, lorsqu'ils ne sont que des fanfaronnades dans la vie d'un artiste qui surf sur le succès et les conquêtes amoureuses.
Cette comparaison, on ne la ferait certainement pas entre un corbeau et un boeuf dans la nature. Par contre, sur le plan humain et de l'engagement, les différences s'estompent comme par magie entre un personnage politique et un chanteur peu doué pour les textes au point de devoir reprendre ceux d'avant-guerre dans son répertoire.
Les mauvaises langues sont là pour semer doute et confusion.
Je pense tout au contraire que S. Royal ne peut être assimilée à un vulgaire "people" dont la société du spectacle est l'employeur.
A commencer dans nos propres esprits.
Sa qualité de Ministre de la République sous Mitterand, de candidate aux élections de 2007 ayant rassemblée sur son nom 47 % des suffrages, en font une étoile plutôt qu'une de nos lunes.
Sans compter que la Dame est à la tête d'une région française et qu'elle n'a pas à rougir de sa trajectoire ni de ses choix sur la durée.
Je ne compte pas l'encenser longtemps, rassurez-vous.
Je trouve plus déplorable un président qui s'amuse à faire passer son image pour une politique, qu'une ex-candidate qui revendique le respect de son droit à l'image envers des magazines qui n'en feront rien d'autres que des profits outranciers en ces temps de crise : Paris-Match ne défend pas le faible en se livrant à l'étalage de la vie de ceux qui n'ont aucun problème de subsistance.
1/ Toute personne est légitime,
…pour parler elle-même de sa vie privée, en faire commerce si ça lui chante, à travers deux livres dont elle est tout de même l'Auteur.
2/ Les magazines ne s'entourant pas de précautions ni d'élégance,
(demander des interviews exclusives par exemple)
…pour chasser sur les terres des politiques, ils ne doivent pas venir se faire passer pour des victimes quand leur sujet, et ils ne s'y sont pas trompés, n'est pas un vulgaire artiste ou un artiste vulgaire.
Ce sont eux qui ont tout intérêt à faire passer leur numéro de cirque de la même façon, qu'il s'agisse de Bruel, encore une fois, et de S. Royal !
3/ Les magazines NE TIRENT PAS L'ESSENTIEL DE LEURS REVENUS DES VENTES AU NUMERO
(c'est là une preuve de l' échec des raisonnements trop simplistes à l'origine des commentaires sur le net) :
ils ne survivraient pas si c'était le cas. Combien d'entre vous savent que les revenus des magazines, à plus de 70 %, sont publicitaires ?
Pour que ces revenus publicitaires existent, il faut bien entendu que la vente au numéro précède le jackpot du Casino publicitaire : mais jamais celle-ci ne viendra alimenter les caisses comme la publicité !
Faire un article à succès, s'offrir un procès, c'est un moyen de rameuter les publicistes sur le nom de la publication en les détournant de la concurrence.
PARIS MATCH a autant réussi à faire parler de lui que de Ségolène Royal.
4/ Le coût des procès est prévu dans les budgets de chaque numéro.
Aucun magazine ne s'est jamais trouvé mis en faillite depuis que le système existe par les mises en accusation judiciaire de délit au droit à l'image :
France-Soir a disparu par défaut de revenus publicitaires concommittant au problème de la vente au numéro. La concurrence a fait s'effondrer le journal qui n'attirait plus ni les lecteurs ni les publicistes. Lorsque les recettes passent sous la barre des frais de fonctionnement, le malade décède.
La stratégie de Paris-Match est de renifler le bon coup pour assurer le coup suivant : recueillir la manne publicitaire pour les prochains numéros.
5/ Le juge a motivé sa décision sur un argument de l'avocat de Paris-Match,
…mais il a reconnu tout de même le délit au droit à l'image en accordant une peine minimum.
Donc, délit il y avait ! Le juge a simplement ignoré le 1/ pour prétendre à des circonstances atténuantes au bénéfice du magazine comme sans doute son avocat l'en invitait.
Finalement, S. Royal a t'elle été reconnue dans son droit à l'image ?
Oui, mais au minima et pour un argument sans portée juridique : si vous en avez parlé, pourquoi Paris-Match ne pourrait pas produire des photos à son tour ?
6/ Parceque PARIS-MATCH tire des profits, exerce une activité marchande et ne fait pas dans l'album photo de famille !
le magazine comptait bien tirer profit de la vie sentimentale de la femme politique comme d'une chanteuse, sans avoir des talents de conteur !
Induisant ainsi dans l'esprit de tous l'idée d'une volonté de S. Royal de s'afficher comme n'importe quelle personnalité publique.
L'élégance médiatique y perdra là où le portefeuille du Magazine y gagnera !
7/ commentateurs sans profondeur sévissent dans l'illusion d'une connivence entre la femme politique et le Magazine.
L'erreur des commentaires est de confondre ainsi S. Royale et son adversaire, de tout ramener à une simple affaire genre "peoples".
Les distorsions entretenus sont nombreuses : ils vont imaginer une connivence implicite entre le Titre de la Presse et l'îcone socialiste.
Tout est possible, mais pas là !
C'est, en effet, oublier un peu vite l'appartenance de Paris-Match à un certain Sarkozysme de circonstance comme nous l'avons déjà mentionné plus haut : le refus de s'emparer d'un scoop pouvant nuire à Sarkozy en 2007 en dit long sur les appointances.
Enfin, lorsque S. Royal veut parler de sa vie privée, elle écrit des livres !
Lorsque PARIS-Match veut faire pareil, il s'adresse aux paparazzis :
c'est la vraie différence entre "lumière du jour" et "obscurité des égouts", tout simplement.
De victime, voilà donc S. Royal affublée de toutes sortes d'adjectifs, souvent par les mêmes qui caricaturent Dieudonné : on est dans la culture du pauvre esprit.
Gageons qu'elle ne poursuivra pas les internautes comme une certaine Nadine Morano de l'UMP vexée des insultes et critiques du Web. Internet n'est pas une carte du Tendre !
On n'empêchera pas les gens de penser de travers sous l'influence des médias dominant l'esprit de ceux qui en ont finalement bien peu, mais assez pour courir la meute et mordre le talon de la biche cernée au bois.
Mais certains pensent qu'il vaut mieux poursuivre les auteurs de commentaires injurieux, diffamatoires ou simplement critiques : à l'UMP on prend des libertés avec la vérité, mais pas avec la notoriété, fidèle à la parole du chef "il faut gagner le télespectateur avant de gagner l'électeur".
Bonjour à tous ,Si moi j’écris un article ,que je publie mes photos que je fais venir les télés,les photographes bref j’en ai le droit puisque je suis le décideur, de ma pub !! que cela ressemble à un m’as-tu vu peut-être ! par contre si deux jours après, des photographes me film parce qu’ils m’ont reconnu,grâce (aux photos qui sont passées dans les médiats avec mon accord )c’est une violation de mon image car je ne leur ais pas donné mon accord !!! point final !et vous avez le droit de dénigrer Madame Royal ,c’est la démocratie mais cette Dame a raison !!!! donc ce que je lis à droite à gauche est plutôt une entreprise de démolition systématique,et évidemment nous savons d’où viens l’entreprise !!!! en fait certain sont jaloux car Madame Royal a encore un succès national et des millions aujourd’hui pensent que notre pays aurait du être gouverné par cette personne ,qui a certainement un bagage plus étoffé que celui qui se prend pour le roi du monde,qui ne fait rien d’autre que vous créer des lois répressives,qui parle comme une patate ,et qui malheureusement n’a pas les épaules pour diriger notre Pays !!
Bonjour, @Ruel Pierre, et bienvenue sous mon article.
Merci pour votre enthousiasme et pour vous exposer en public.
Avant de l’aider à reconquérir sa place de présidentiable, aidons là à bénéficier des droits que la loi reconnaît à chacun, sans distinction.
Ne pas perdre un bout de terrain sur ce qui ne se négocie pas : nos libertés.