Se séparer en dialoguant et en évitant les dégâts.

 

 Se séparer, divorcer, n’est jamais facile.

 

Il y a eu un chemin partagé plus ou moins longuement, des choses de construites, et des enfants, la plupart du temps.

L’histoire est alors empreinte d’émotions. Alors quand vient la séparation, il est d’autant plus difficile de se parler intelligemment sans se crier dessus, sans dire des mots qui blessent. 

Souvent la vie du couple est amenée devant le juge, sur la place publique pour régler les aspects matériels mais aussi la vie des enfants. Car il est difficile de se mettre d’accord quand on se sépare. L’un veut faire payer à l’autre la séparation. Chacun veut avoir raison sur l’autre. Il doit y avoir un gagnant et un perdant, pense-t-on pour s’en sortir (et bien sûr être le gagnant). Et la justice familiale française va dans ce sens, à tort.

Être objectif et calme dans une histoire dans laquelle on a pris part pendant un certain nombre d’années n’est pas quelque chose d’inné. Les émotions qui nous envahissent à ce moment-là, et qui sont légitimes, obstruent notre jugement, notre manière de percevoir les choses, et donc notre façon de gérer le conflit. Et malheureusement, quand il y a des enfants au milieu, ils en souffrent.

 

Il existe un lieu pour pouvoir organiser sa séparation, son divorce, ou la vie des enfants après séparation, tout en dialoguant: la médiation familiale.

 

 

 La médiation familiale c’est un espace et un temps qui réunit les parents en présence d’un médiateur, personne professionnelle, tierce à la situation.

 

Que ce soit avant une procédure judiciaire, pendant ou après, les personnes peuvent se rendre en médiation, spontanément, de leur plein gré.

Lorsqu’une procédure est en cours, le juge peut lui-même envoyer les personnes en médiation soit en les obligeant à aller à une séance d’information sur la médiation familiale, soit en recueillant leur accord pour suivre un processus entier de médiation familiale.

Les médiateurs familiaux travaillent ainsi en partenariat avec la justice. 

Ils exercent soit en libéral soit au sein d’associations qui sont conventionnées.



Le médiateur familial est un professionnel diplômé d’Etat, qui est indépendant, impartial, neutre et soumis à confidentialité. C’est à dire qu’il ne rendra de compte à personne, ni au juge, ni à l’avocat, ni à qui que ce soit d’autre. Tout ce qui est dit dans l’espace de médiation y reste.

Un engagement très important du médiateur: c’est son impartialité. Il ne prend parti ni pour l’un ni pour l’autre. Le médiateur est là pour accompagner chacune des personnes, pour les soutenir dans leur démarche. Il croit en la bonne foi et en la vérité de chacun. Le médiateur sera là pour cheminer avec les personnes, pour les faire parler de leurs émotions, de leurs vécus, de leurs ressentis. 

C’est un travail d’écoute et de communication. Le médiateur est là pour permettre aux parents de dialoguer et de s’écouter. Ecouter l’autre ne veut pas dire adhérer à ce qu’il dit mais entendre sa façon de percevoir la situation, ses émotions. Ainsi en pointant du doigt le fonctionnement de l’un, l’autre pourra en prendre compte pour réapprendre à dialoguer paisiblement.


En accompagnant les parents dans ce travail, le médiateur les amènera ainsi à trouver des solutions à leur situation. 

Ce n’est pas le médiateur qui donne les solutions. Ce sont bien les personnes qui connaissent en elles-même ce qu’il faut pour elles et leur famille. Le médiateur les soutient alors dans cette recherche. Il ne s’agit pas de faire de concessions mais bien de trouver des solutions qui satisfassent chaque membre. Ainsi un accord trouvé en commun sera d’autant plus respecté par les parents qu’il aura été élaboré par eux-même et non imposé par une autorité supérieure, telle que le juge.

Les personnes en médiation peuvent faire un accord oral ou écrit. S’il est écrit, elles peuvent le soumettre à homologation du juge. L’accord aura alors la même force qu’un jugement. Les accords trouvés par les parents doivent bien sûr respecter la loi.



Alors à qui s’adresse la médiation familiale:

  • des couples qui ont besoin d’une aide à la décision, c’est-à-dire qu’ils ne savent où ils en sont, ne savent pas bien s’ils souhaitent se séparer ou continuer ensemble;

  • des couples en cours de séparation ou de divorce pour tout organiser (aspects humains et matériels);

  • des parents déjà séparés ou divorcés, pour réorganiser le rythme de vie de leurs enfants (changer la résidence en alternance par exemple) ou réviser la pension alimentaire versée par un parent;

  • un parent avec un enfant adolescent avec qui le dialogue est rompu;

  • des frères et des soeurs en conflit (pour une succession ou le placement d’un parent en maison de retraite)

  • toute situation familiale conflictuelle nécessitant de rétablir une communication apaisée et de trouver des solutions.



Comment cela se passe?

D’abord, il y a un entretien d’information durant lequel le médiateur va recevoir chacune des personnes séparément pour lui expliquer le fonctionnement et recueillir des informations sur sa situation. La personne doit toujours être d’accord pour entamer ou poursuivre des séances de médiation. L’entretien d’information est généralement gratuit.

Ensuite des séances de médiation réunissant les deux personnes sont mises en place. Une séance dure entre 1h30 et 2h.

Un processus de médiation familiale varie dans le temps. Pour certaines personnes, une seule séance suffit à trouver un accord. Pour d’autres, cela peut durer jusqu’à 6 mois.

Au niveau du paiement, si le médiateur est en libéral c’est lui qui fixe ses tarifs. Si c’est une association conventionnée, des barèmes sont établis en fonction du niveau de revenus de chaque personne. Les séances peuvent également être prises en compte par l’aide juridictionnelle.



Aller en médiation familiale n’est pas une démarche facile car tout d’abord on y rencontre la personne avec qui on est conflit, on parle de ses émotions, on écoute l’autre, on essaie de trouver des solutions. C’est un réel travail sur soi-même, sur sa famille. C’est un travail pour réapprendre à communiquer. La situation n’en sera que plus apaisée et les enfants souffriront moins.

Pour trouver un médiateur près de chez vous, demandez à votre mairie.

Ou bien sur ces sites:

http://www.mediation-familiale.org/index.aspx

http://www.apmf.fr/spip.php?rubrique1