Dernièrement je me trouvais confronté à un dilemme, ne sachant quelle formule utiliser parmi ces deux-ci :

« Il s’est carapaçonné dans ses certitudes. »

Ou bien « Il s’est caparaçonné dans ses certitudes. »

Avouez que, bien que drôlement je vous l’accorde, aucune ne sonne mieux que l’autre !

 

Aux premiers abords, je suis tenté d’utiliser la première des deux propositions, car le sens qui en découle semble des plus logique. Dérivé du mot « carapace », la phrase signifierait donc qu’il s’est enfermé dans ses certitudes, soit donc une signification tout à fait sensée.

 

Mais il y a une chose que j’aurai dû savoir sur le moment, c’est l’existence, qui m’était jusqu’alors inconnue, du mot « caparaçon ». Initialement le caparaçon est une housse d’ornement équipant les chevaux. C’était jadis une preuve de richesse, déjà dans l’Antiquité. Mais vite ce mot désigna l’ensemble de housses et bardes d’acier destinées à protéger et défendre les chevaux de guerre. Composé de différentes pièces, il sera couramment utilisé au cours des âges.

 

Du coup, le verbe « caparaçonner » prend dans le contexte un sens quasiment équivalent à « carapaçonner », puisqu’il s’agit de moyens de défenses dans les deux cas. L’expression veut donc bien dire qu’il « s’est enfermé » dans ses certitudes, mais l’expression n’étant pas de la dernière pluie, elle découle en fait du mot « caparaçon » !

 

Notez également que, de toute manière, le verbe carapaçonner n’existe pas, ni le Larousse ni le Robert ne l’ont jamais homologué (et ne l’homologueront probablement jamais non plus).

 

Ceci est écrit en réponse au dernier article dans lequel je vous avais mis au défi ! (La décadence orthographique, à lire ici) Un défi que bien peu ont osé relever (peut-être à cause de sa difficulté ?), et que moins encore ont réussi…

 

Dorénavant n’hésitez plus à user de cette expression en toutes circonstances, vous verrez que fort de ce savoir on se rend compte qu’elle peut régulièrement nous être utile !